Au terme d’un bel hiver qui vous a cependant paru long, vous pensez à toute la vie que la nouvelle saison s’apprête à ramener dans votre jardin. La neige s’est presque entièrement retirée; vous guettez les oiseaux au retour hâtif pour voir vos préférés. Vous entendez le cri familier des bernaches du Canada, et soudain apparaissent des merles d’Amérique, des bruants chanteurs, des hirondelles noires et des pics, tous en recherche de sources de nourriture précoces. Des ratons laveurs, des chauves-souris, des oiseaux et des écureuils veulent trouver des endroits où ils pourront élever leurs petits. Des plantes bulbeuses percent la terre; vous savez que bientôt votre jardin vous absorbera, et vous savez quelle joie ce sera. Vous vous plaisez à apercevoir les fugaces floraisons des trilles, des sanguinaires, des pulsatilles et des érythrones d’Amérique, tout en sachant que ce n’est que le début d’une parade de couleurs qui s’accentuera avec le réchauffement prochain. Voici quelques travaux que les jardiniers ayant à cœur la prospérité faunique entreprendront judicieusement entre le début et le milieu du printemps :
Travaux d’utilité faunique
- Continuer à remplir les mangeoires. Les aliments printaniers sont encore rares dans la nature, et il pourrait encore neiger.
- Placer à des endroits découverts sous les arbres des raisins secs et des fruits coupés en morceaux qui feront le bonheur des merles d’Amérique et d’autres oiseaux au retour hâtif.
- Installer des nichoirs pour les merlebleus et les hirondelles bicolores à l’apparition des premiers pissenlits ou lorsque ces oiseaux arrivent.
- Installer des nichoirs à chauves-souris.
- Lorsque les températures se maintiennent au-dessus du point de congélation, installer un bain d’oiseaux et le remplir.
- Sortir les mangeoires à colibris afin que les premiers arrivés aient une source de nectar en attendant que les fleurs soient plus nombreuses.
- Accorder un sursis aux intrus qui ont mal choisi le lieu de naissance de leurs petits (par exemple votre porte d’entrée) jusqu’à ce que ces petits soient autonomes.
- S’il est impossible de leur accorder un tel sursis, on peut faire appel à une entreprise d’expulsion des animaux qui utilise des méthodes non cruelles.
- Empêcher les animaux indésirables d’entrer dans la maison. S’assurer qu’il n’y a pas d’intrus, puis boucher toutes les issues, par exemple celles que peuvent présenter le grenier, les évents et la cheminée. Des animaux pourraient trouver ces endroits intéressants pour y élever leurs petits.
- Si toutes les issues ont été bouchées à l’automne, s’assurer qu’elles le sont encore.
- Si des barrières sont nécessaires pour empêcher des animaux indésirables de venir régulièrement se nourrir dans le jardin, il convient de les installer au début de la saison.
- Déposer sur le terrain des petits bouts de fil à tricoter ou des cheveux coupés qui pourront servir de matériaux aux oiseaux pour la construction de leur nid.
- Examiner les arbres pour y trouver d’éventuelles pontes de livrées ou de bombyx nuisibles, et les enlever.
- Guetter les oiseaux de bon matin; il est aisé d’en voir à ce moment de la journée au printemps.
Travaux d’ordre général
- Mettre le paillis d’hiver au compost afin que le sol se réchauffe. Laisser en place les paillis permanents.
- Enlever les tiges mortes des vivaces qui avaient été laissées sur pied depuis l’automne pour offrir abris et graines à des animaux.
- Mettre les rognures de gazon excédentaires dans le tas de compost.
- Dès qu’il est possible de travailler la terre, lui ajouter du fumier ou du compost afin de la fertiliser.
- Après le dégel printanier, bêcher les zones d’engrais vert afin que les végétaux se décomposent dans le sol et l’enrichissent.
- Au besoin, aérer, fertiliser et ensemencer la pelouse.
Plantation et émondage
- Planter tôt au printemps les plants à racines nues d’arbres et arbustes à feuillage caduc.
- Il est également préférable de planter au printemps les érables rouges, les bouleaux, les cornouillers, les hêtres, les peupliers, les saules, les frênes, les ormes, les chênes blancs, les pruches et les mélèzes.
- Faire germer des semences à l’intérieur. Éviter de les semer trop tôt, car elles croîtraient en hauteur sans que leur tige atteigne l’épaisseur nécessaire pour supporter les feuilles. Semer les graines de quatre à six semaines environ avant de transplanter les semis à l’extérieur.
- Acclimater tout semis cultivé à l’intérieur avant de le transplanter à l’extérieur. Utiliser à cette fin des abris à l’extérieur où les plants seront protégés des pluies fortes, des vents violents ou des baisses de température jusqu’à ce qu’ils soient habitués aux conditions météorologiques.
- Lorsque la terre peut être travaillée, planter les plantes dont la croissance s’effectue au printemps et à l’automne.
- Transplanter les arbustes à fleurs avant que leurs feuilles n’apparaissent.
- Diviser et transplanter les vivaces à floraison plus tardive, par exemple les monardes et les rudbeckies.
- Commencer à planter les vivaces qu’on a achetées.
- L’époque de l’année convenant le mieux à l’émondage de la plupart des arbres est la fin de l’hiver ou le début du printemps, avant que la croissance reprenne. Ne pas élaguer tant que le bois n’est pas dégelé. Dans la plupart des régions du Canada, celles qui sont caractérisées par un hiver froid, la croissance et le rétablissement des arbres et des arbustes consécutivement à l’émondage seront favorisés si cette opération est faite au printemps. L’élagage en automne ou même à la fin de l’été peut occasionner des dommages pendant l’hiver.
- Émonder les arbustes à floraison estivale au printemps, avant que leur croissance reprenne. Émonder les arbustes à floraison printanière après la floraison.
- Émonder les haies de cèdre vers le début de la saison de croissance (cela ne présente pas de risques), puis à nouveau, au besoin, au milieu de l’été.
- Rempoter les plantes cultivées dans des récipients avant de les mettre à l’extérieur. Il convient d’effectuer le rempotage tous les deux ans environ, lorsque les racines commencent à sortir par le fond ou lorsque la plante commence à avoir mauvaise mine. Pour les jeunes plantes en croissance, il peut être nécessaire de faire plusieurs rempotages par année.
- Acclimater tout semis cultivé à l’intérieur avant de le transplanter à l’extérieur. Augmenter progressivement le temps d’extérieur et choisir à cette fin un emplacement protégé des pluies fortes, des vents violents ou des baisses de températures.