Feb 9, 2017
Annie Langlois
Saviez-vous que notre animal symbole national est passé autrefois très proche de l'extinction? Il est difficile d'imaginer le Canada sans castor! Non seulement ce gros rongeur (en fait, le plus gros rongeur d'Amérique du Nord) est représenté sur notre pièce de cinq cents et dans d'innombrables logos, mais il est très étroitement lié à l'histoire de notre pays.
Bien avant l'arrivée des Européens sur les côtes nord-américaines, le castor était déjà important pour les humains. Il a fourni aux peuples autochtones de tout le pays une riche source de protéines et de fourrure chaude pendant des milliers d'années. Il était également un personnage central dans certains mythes autochtones, synonyme de travail acharné, de détermination et d'ingéniosité, et également un totem respecté, ou un clan, pour certains peuples.
Mais lorsque les colons européens ont commencé à arriver en Amérique du Nord au 17e siècle, les choses ont pris une tout autre tournure, le castor devenant alors la première ressource terrestre à exploiter dans ce pays qui allait devenir le Canada. Les peaux de castor étaient si valorisées qu'elles faisaient autrefois office d'unité monétaire! Les nouveaux arrivants piégeaient les castors tout en échangeant des produits contre des peaux avec les peuples autochtones, établissant ainsi des relations (bonnes et mauvaises) entre les peuples. Ce commerce de la fourrure a fortement contribué à l'exploration du continent et, au bout du compte, à la création de colonies de peuplement dans tout le pays, d'un océan à l'autre. Au plus fort de l'époque de la traite des fourrures, quelque 200 000 peaux étaient vendues chaque année sur le marché européen, la plupart étant utilisées pour fabriquer des chapeaux en poil de castor.
Bien que cette chasse ait été une pierre angulaire du début du développement du Canada, elle n'était pas bien gérée du tout. Il y a environ 100 ans, le commerce des peaux de castor a décliné, en partie du fait que les chapeaux en poil de castor n'étaient plus à la mode, et en partie parce que les castors se faisaient de plus en plus rares dans toute l'Amérique du Nord. La chasse, combinée à la perte de l'habitat consécutive à l'assèchement des environnements d'eau douce pour les besoins de l'agriculture, avait eu pour effet de quasiment anéantir les populations de castors en 1930.
Cette situation a donné naissance au mouvement de conservation des castors, épaulé, en outre, par les écrits et les conférences de Grey Owl. Natif d'Angleterre mais se présentant comme un Métis, Grey Owl fut l'auteur de récits poignants relatant la situation difficile des forêts et de la faune canadiennes, et en particulier des castors. Les gouvernements ont réagi en interdisant le piégeage des castors pendant de nombreuses années. Heureusement, ces mesures de conservation et d'autres efforts de gestion ont depuis restauré les effectifs des castors à des niveaux relativement sains.
Le castor est un excellent exemple de réussite des efforts de conservation. Nous pouvons, ainsi que les générations à venir, profiter dorénavant de cet animal emblématique et d'importance historique, tout comme les nombreuses espèces (dont la nôtre) qui dépendent des impressionnantes capacités des castors à construire des barrages pour créer des habitats d'eau douce!
Pour plus d'informations sur les castors et pour visionner nos dernières vidéos en l'honneur de l'événement Canada150, veuillez consulter www.ffdp.ca!
- 0
- 1
- 2
- 3
- 4