Pouvons-nous sauver le goglu des prés?

Le joyeux chant « chee, chee, chee » du goglu des prés a inspiré à la fin du 19e siècle le poème de William Cullen Bryant sur ce remarquable oiseau des prairies. Il semblerait que le titre du poème « Robert of Lincoln » soit à la source du nom anglais de l’animal « Bob o’Link ». Malheureusement, les populations de goglus des prés ont connu un déclin ces dernières années. En 2010, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a inscrit l’espèce sur la liste des espèces menacées, ce qui mène les chercheurs à se poser la question à savoir si nous pourrons entendre pour longtemps encore le chant de cet oiseau. Mais pouvons-nous sauver cette espèce?

Le goglu des prés est un oiseau chanteur des prairies migrateur. Tous les hivers, il parcourt 20 000 kilomètres pour se rendre à ses lieux d’hivernage en Amérique du Sud. Il s’agit du plus long voyage de tous les oiseaux chanteurs. Historiquement, lorsque le goglu des prés arrivait à son domicile au printemps, il y trouvait des prés et des prairies à herbes hautes. Avec le temps, son habitat a été remplacé par des terres agricoles, comme des pâturages et des prairies de fauche. Le goglu s’en est assez bien tiré de ce point de vue – sa diète consiste en des graines d’avoine, du riz, du grain et des insectes. Toutes ces options sont excellentes pour nourrir ses petits et lui fournir le carburant nécessaire à son long voyage.

Le goglu des prés est un oiseau chanteur unique en ce sens qu’il aime faire son nid sur le sol. Les femelles trouvent un endroit spécial dans les herbages, pâturages et prairies de fauche pour construire leur nid, et, à la fin du printemps ou au début de l’été, elles pondent de trois à sept œufs allant du bleu gris au marron. Les œufs doivent rester au chaud de 11 à 14 jours avant d’éclore. Lorsque les oisillons percent leur coquille, ils sont légèrement recouverts de duvet jaune et ne peuvent ni voir, ni s’envoler. Ils doivent donc se cacher dans les hautes herbes jusqu’à ce qu’apparaissent leurs plumes de vol.

Malheureusement, les pratiques agricoles ont créé plusieurs problèmes pour les jeunes goglus et ont causé la chute des populations. Lorsque les fermiers récoltent leurs cultures trop tôt, de nombreux nids et œufs de goglus sont détruits et les oisillons et les femelles sont tués. Vous pouvez vous imaginer à quel point c’est dévastateur pour cette espèce. Ce qui est malheureux, c’est que le goglu a simplement besoin d’un peu plus de temps pour nicher et permettre aux oisillons d’apprendre à voler. Après la reproduction, les goglus quittent l’endroit. Ils se dirigent vers des voies d’eau comme les marais ou la côte pour muer et se préparer à leur long voyage vers le sud.

La Fédération canadienne de la faune recommande aux fermiers d’attendre jusqu’au 15 juillet pour commencer leurs récoltes. Lorsque les herbes et le foin sont coupés après le 15 juillet, les jeunes goglus peuvent s’envoler et ne seront pas tués par la tondeuse. Une autre option : tondre une seule section à la fois et laisser certaines sections non coupées. Si un propriétaire foncier voit un goglu sur son terrain, il peut observer où il passe son temps et couper une autre section, donnant ainsi la chance à l’oiseau de survivre.