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Espoir pour le serpent à groin de l’est



April Overall

 

Au cours des 20 dernières années, le nombre de serpents à groin de l’est a diminué à 7 500 et l’espèce fait maintenant partie de la liste des espèces menacées par le comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Plus encore, 8 % des serpents à groin de l’est (Heterodon platirhinos) ont disparu en Ontario, et 35 % de ces occurrences dans la province sont maintenant considérées comme historiques ou non confirmées. 

Le programme des espèces en voie de disparition de la Fédération canadienne de la faune vient de donner 16 000 $ au professeur associé Gabriel Blouin-Demers et à la candidate à la M.Sc., Laura Robson, du département de biologie de l’Université d’Ottawa à l’appui de l’étude sur les méthodes de sélection de l’habitat du serpent, en vue de faire de nouveaux progrès dans la conservation des espèces. 

La perte de terrain
Le serpent à groin de l’est a besoin d’habitats pourvus d’un sol sableux, de bois accessibles, de champs et de forêts. Il recherche également des lieux de séjour près de l’eau, et on peut l’apercevoir souvent parmi des bois de grève sur les plages. Il existe deux endroits où l’on retrouve souvent le serpent à groins : la zone carolingienne du sud-ouest de l’Ontario et la région des Grands Lacs et du St-Laurent du centre de l’Ontario. Mais, il n’y a pas si longtemps, ce serpent dévalait les régions de Halton, Peel, York, de l’île Pelée et du parc national du Canada de la Pointe-Pelée. Malheureusement pour ce serpent, les habitats qu’il préfère ont grandement besoin d’agriculture et de récréation reliée à l’eau. De plus, dans le sud-ouest de l’Ontario, le développement résidentiel et les réseaux routiers qui y sont associés ont aussi déplacé le serpent loin de son habitat et sur les routes. Par conséquent, le degré de mortalité et la fragmentation d’habitat ont augmenté.

La route est longue
Si la perte d’habitat est la principale cause de déclin et de pertes de reptiles en général, les véhicules motorisés arrivent bons seconds. Cette menace n’est qu’amplifiée par la nature mobile du serpent à groin de l’est. Étant donné que de plus en plus de maisons sont en construction, ce qui va de pair avec les réseaux routiers (comme l’expansion de l’autoroute 69) qui se multiplient dans la région de la Baie Georgienne, le serpent a la pression de trouver une route sécuritaire à son domicile. De plus, l’herbe n’est pas plus verte au sud du Bouclier canadien. Cette aire possède la plus forte densité par habitant au monde, ce qui constitue une mauvaise nouvelle pour le serpent à groin de l’est. Les chercheurs ont découvert que des serpents vivaient à un demi-kilomètre des routes. Les données montrent aussi que certains serpents à groin de l’est évitaient en fait de traverser les routes à cause du risque, restreignant de cette façon leur domaine vital et fragmentant des populations entières.

Un goût pour les crapauds
Au sud de la frontière, le serpent à groin de l’est dévore des crapauds, des grenouilles, des lézards, des insectes, des amphibiens, des oiseaux, des mollusques, des crustacés, et même des tortues. Toutefois, leurs camarades du nord sont encore plus présents. Les serpents à groin de l’Est canadien font partie des crapauds et des crapauds à eux seuls. Ainsi, leur chaînon dépend entièrement de la santé de la population de crapauds, qui s’est détériorée au cours des dernières années. Par exemple, une étude menée en 2005 a montré qu’il y a eu des déclins chez les crapauds américains de la région du bassin des Grands Lacs. Par conséquent, il est impératif de tenir compte des habitats et de la santé des crapauds américains et aussi des crapauds de Fowler en pensant à l’habileté du serpent à groin de l’est à se développer au Canada.

Comment s’intègre la recherche de Blouin-Demers et de Robson
Réussir à retracer des serpents par l’entremise du système de radiotélémesure, le département de biologie de l’Université d’Ottawa étudie les méthodes de sélection des habitats du serpent à groin de l’est afin d’identifier ce qui fait que l’habitat est critique pour les espèces, y compris la nidification et les abris d’hiver. La recherche établira aussi ce qui constitue la destruction de l’habitat par l’entremise de la portée du serpent de l’Ontario.