Oct 7, 2015
Jerika Bradford
Grâce au financement du Fonds d’intendance des espèces en péril du ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario, la Fédération canadienne de la faune assure le suivi sur le terrain de trois espèces de plantes énigmatiques : l’airelle à longues étamines, l’hydraste du Canada et le carex des genévriers. Ces plantes passent souvent inaperçues puisqu’elles se trouvent qu’à très peu d’endroits et qu’elles ressemblent à d’autres plantes semblables. Malheureusement, elles sont à risque de disparaître du paysage canadien. La FCF fait donc ce qu’elle peut pour enregistrer le nombre d’individus que comptent ces espèces et pour préserver leurs populations.
Airelle à longues étamines
Étroitement apparentée au bluet et à la canneberge, si vous ne connaissez pas très bien l’espèce, vous croirez que l’arbuste de l’airelle à longues étamines est celui du bluet en corymbe. L’airelle à longues étamines est un arbuste de faible hauteur qu’on retrouve dorénavant qu’à deux seuls endroits dans le sud et le sud-est de l’Ontario. En raison du développement et de l’agriculture, l’aire de répartition de l’espèce n’a plus tendance à s’étendre, mais plutôt à rétrécir. Au cours des dix dernières années, le nombre d’airelles à longues étamines a tellement décliné que l’espèce est maintenant menacée. Heureusement, la FCF a confirmé cet été que les neuf plants de semi transplantés en 2011 par les employés du Parc national des Mille-Îles ont survécu.
Hydraste du Canada
L’hydraste du Canada est une herbe vivace qu’on retrouve dans l’extrême sud-ouest de l’Ontario. La récolte aux fins médicinales et la perte d’habitats en raison de la production du bois d’œuvre, du développement urbain et de l’expansion des terres agricoles sont les facteurs principaux qui nuisent à la croissance des populations. Les seuls endroits où pousse l’hydraste du Canada (seulement 13 en tout) n’ont pas fait l’objet d’études complètes depuis près de dix ans parce qu’ils ne sont pas facilement accessibles et qu’il y a si peu de personnes qui arrivent à trouver cette plante. Mais les populations d’hydraste du Canada existent toujours et sont en pleine santé. Une nouvelle population a même été repérée durant les recherches. Que de bonnes nouvelles!
Carex des genévriers
Il est facile de ne pas remarquer le carex des genévriers puisque cette plante est très courte et ressemble aux gerbes d’herbe qu’on voit partout au Canada. On peut comprendre pourquoi d’autres aires de répartition du carex des genévriers n’ont pas été trouvées, mais cette réalité peut changer. Cette plante n’est peut-être pas aussi rare qu’on le pense… c’est seulement que peu de gens arrivent à la reconnaître. Pour le moment, les seuls endroits (cinq en tout) où l’on retrouve le carex de genévriers sont dans le sud de l’Ontario. La FCF a visité un des endroits qui n’avait pas encore fait l’objet d’une étude complète dans le parc provincial Selkirk afin d’obtenir une estimation de la population totale. Et nous avons d’autres bonnes nouvelles : il y a 90 plantes qui y poussent et il est possible que d’autres habitats existent dans la région environnante. Et maintenant que le personnel du Parc sait aussi reconnaître la plante, peut-être en découvrirons-nous d’autres.