Mar 15, 2018
Katrina Bellefeuille
Ces animaux qui élisent résidence dans la zone subnivale
Durant les longs mois d’hiver du Canada, nous trouvons très souvent refuge dans nos foyers douillets, surtout après avoir passé du temps dehors une journée froide. Nous enfilerons typiquement de bons pyjamas, boirons du chocolat chaud et nous blottirons sous d’épaisses couvertures.
Alors que penser des petits mammifères qui utilisent la neige pour demeurer au chaud? Cette stratégie pourrait nous sembler contraire à la logique, mais la neige est essentielle à la survie hivernale de ces petites bêtes!
Qu’est-ce que la zone subnivale?
Entre la surface du sol et le fond de l’épais manteau neigeux, de petits mammifères se creusent des tunnels qui les aident à se déplacer l’hiver. Dans cette zone spéciale, ces animaux trouvent refuge contre le froid et les prédateurs affamés.
La chaleur qui monte du sol et les débris organiques qui soutiennent la neige composent la zone subnivale. Il ne faut pas se méprendre : il ne s’agit pas tout à fait de températures « chaudes ». Il y fait en moyenne 0 °C, mais la température peut aussi atteindre des degrés sous zéro. Toutefois, la neige fournit l’isolation qui rend tolérable la température de surface.
Résidents de la zone
Vous vous demandez sûrement : « Qui voudrait demeurer sous la neige en plein mois de février? » Parmi les animaux qui vivent sous la neige, on compte les rongeurs, dont la souris et le campagnol.
Au contraire des animaux qui hibernent comme l’ours, ces mammifères demeurent actifs durant l’hiver. Les tunnels qu’ils travaillent fort à construire servent de passerelle entre leurs sources de nourriture et où ils dorment. Des puits d’aération à la surface libèrent l’excès de dioxyde de carbone qui émane de leur respiration.
Qu’est-ce qu’on mange?
Les animaux qui restent dans la zone subnivale ont accès à un buffet secret qui demeure intouché par le gel et le vent.
La musaraigne, l’insectivore du groupe, a un impressionnant métabolisme. Comme un adolescent, elle a toujours faim et mange souvent l’équivalent de son poids en nourriture par jour si elle y a accès. Son repas consiste d’œufs d’insectes, de larves, de chrysalides, d’insectes adultes dormants et d’animaux morts. Délicieux!
Le campagnol est omnivore et habite à longueur d’année dans un système de tunnels sous-terrain. Juste avant l’arrivée de l’hiver, il s’affaire à créer des terriers pour ses réserves d’écorce, de racines, de lichen, de champignons et d’insectes. Ainsi, il s’assure d’avoir suffisamment de nourriture jusqu’au printemps.
Vient ensuite la souris, végétarienne, mais ayant un bon appétit. La souris aime manger des feuilles, des baies et des graines.
Un mode de vie risqué
La vie dans la zone subnivale peut présenter plusieurs risques. Bien qu’ils ne puissent pas voir ce qui se trouve sous la neige, les prédateurs comme le coyote, le hibou et le renard ont de puissants sens de l’odorat et de l’ouïe. Il est donc facile pour eux d’entendre le faible trottinement de leurs proies sous la neige. Parfois, ils attrapent leur proie en bondissant sur eux avec force ou en creusant dans la neige. La mince belette, autre prédateur commun, chasse en se faufilant dans les tunnels!
Si, au printemps, il y a un dégel hâtif ou une chute de pluie, la zone subnivale peut s’inonder ou s’effondrer. Toutefois, le taux de survie de ses habitants ne semble pas en souffrir, comme en témoignent leurs effectifs de population cycliques. Lorsque grimpe le thermomètre, ils peuvent facilement utiliser les puits d’aération pour s’échapper et quitter les lieux.
La faune a définitivement plein de techniques de survie fascinantes qu’elle peut utiliser dans des conditions extrêmes. La prochaine fois que vous regarderez par la fenêtre en sirotant votre chocolat chaud, imaginez tous les petits mammifères qui se réfugient sous la neige scintillante.
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