Sep 12, 2013
April Overall
Des citadins se font déposer au milieu d’une jungle et doivent se débrouiller pour survivre. (Pensez à Survivor, sans Jeff Probst.) Imaginez-vous que vous comptez parmi eux. Vous représentez-vous les difficultés que vous auriez en l’absence d’électricité, de votre oreiller douillet et du supermarché? Accueilleriez-vous ce changement avec enthousiasme et vous adapteriez-vous à la vie dans la jungle? Connaîtriez-vous plutôt une mort tragique accompagnée de cris de détresse réclamant votre fer à défriser? Inversons maintenant les rôles. Au fur et à mesure de la croissance de la population humaine, les centres urbains ont pris de l’expansion et des banlieues sont apparues. Certains animaux n’ont pas trouvé de possibilité de vivre en milieu urbain et sont partis se réfugier en d’autres lieux, dans la nature. D’autres, cependant, se sont adaptés à la vie en ville. Comment ont-ils fait?
De fines mouches
Emilie Snell-Rood, biologiste à l’Université du Minnesota, étudie l’adaptation à la vie urbaine des animaux qu’on retrouve dans nos villes. Ses collègues et lui ont constaté que de petits mammifères urbanisés, notamment des musaraignes, des chauves-souris, des écureuils, des souris et même des campagnols ont en fait un cerveau plus gros que celui de leurs congénères ruraux. Un plus gros cerveau?!! Oui. D’après Emilie Snell-Rood, cela leur permettrait peut-être plus facilement de trouver de la nourriture, de se déplacer dans un décor changeant et de reconnaître divers périls dans la ville.
Culottés
Les animaux des villes sont aussi plus audacieux que les animaux des campagnes; ils n’ont pas peur de revendiquer leur territoire. Les bruants chanteurs des villes, par exemple, prennent plus souvent un comportement territorial et agressif envers les humains que leurs congénères des populations rurales. Des corbeaux, pour leur part, se liguent contre des humains malfaisants. C’est plutôt stupéfiant, en fait. Les corbeaux sont capables de reconnaître le visage d’humains qui ont constitué une menace pour eux dans le passé et ils n’hésitent pas à attaquer ces humains. Ils rassemblent les membres de leur famille et même des corbeaux étrangers et mènent ensemble contre ces humains une attaque coordonnée. Les corbeaux ralliés pour la cause se souviennent ensuite également que ces humains sont dangereux. Même des corbeaux qui ne font qu’assister à la scène se rappelleront du visage des humains attaqués et les considéreront à l’avenir comme dangereux.
À table!
On pourrait penser qu’il y a plus de nourriture en campagne, mais certains animaux sont passés maîtres dans l’art de trouver de la nourriture en ville! Avec une plus grande quantité de graines pour les oiseaux à leur disposition, les geais à gorge blanche, par exemple, effectuent un ravitaillement plus efficace que leurs congénères de la campagne.
En mode détente
Pouvez-vous vous imaginer un étourneau sansonnet qui s’affolerait chaque fois qu’une voiture passerait à proximité? Survivrait-il longtemps en ville? Dans les situations de surprise ou de menace, les animaux sauvages qui vivent en ville produisent par conséquent moins de cortisol et d’autres hormones associées au stress.
Plus haut, s’il vous plaît!
Les animaux de certaines espèces émettent des sons plus forts en ville. Dans le cadre d’une étude de l’Université de l’Indiana, on a constaté que des juncos urbains chantaient à de plus hautes fréquences que leurs congénères de la campagne.
À voix basse
Les animaux d’autres espèces ont quant à eux trouvé plus judicieux de se faire silencieux. Lorsque des écureuils gris se trouvent en présence d’un prédateur potentiel, ils avertissent habituellement les autres écureuils par un ensemble de sons et de signes de la queue. Dans les villes, cependant, avec le trafic, les conversations que les gens font au moyen de leur cellulaire et tous les autres bruits ambiants, les écureuils n’arriveraient pas nécessairement à se faire entendre. Aussi, les écureuils urbains se servent maintenant plus souvent de signaux visuels qu’ils font avec la queue pour communiquer les uns avec les autres.