L’étude de 52 espèces sauvages à laquelle le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a procédé en novembre a fait ressortir le besoin d’une vigilance accrue à l’égard de nos espèces en péril.
La nature, en bref
Entre cinq et dix ans après l’examen précédent de leur situation, 32 espèces ont fait l’objet d’un nouvel examen. Le Comité a constaté que seulement quatre d’entre elles étaient moins en péril, et pour deux de ces quatre on a jugé le péril moindre simplement parce qu’on a trouvé un plus grand nombre d’individus au terme d’un recensement dans une zone plus vaste. Dans le cas de bon nombre d’espèces, on ne disposait pas ou guère de nouvelles données, ce qui indique que les activités de recherche et de suivi doivent être renforcées.
Poissons dans la poisse
Le Comité a également déterminé la situation des 16 populations de saumons de l’Atlantique correspondant à la répartition de l’espèce au Canada. D’après le COSEPAC, les saumons de l’Atlantique ont vu leur nombre se réduire de manière importante dans la portion sud de leur aire de distribution canadienne. Une population du sud de Terre-Neuve est maintenant considérée comme menacée et cinq autres populations, dans la baie de Fundy, sur la côte océane de la Nouvelle-Écosse et à l’île d’Anticosti, sont considérées comme en voie de disparition. Quant à la population du lac Ontario, on la considère maintenant comme disparue, à jamais perdue pour le paysage faunique canadien.
Le COSEPAC a produit un excellent rapport qui servira sans aucun doute d’assise à de futures initiatives pour la conservation de cette espèce emblématique. Le Comité n’a toutefois pas accompli seul cette tâche. Les recherches du MPO ont fourni une partie importante des données à l’appui, et la FCF espère que cette contribution du Ministère donnera lieu à l’inscription de l’espèce à la liste prévue par la Loi sur les espèces en péril. Cet ajout à la liste se traduirait vraisemblablement par une augmentation des ressources disponibles pour le rétablissement du saumon de l’Atlantique. Actuellement, c’est la Loi sur les pêches qui dicte l’intendance de l’espèce.
Envahissement
Les conclusions du COSEPAC ont également mis en évidence que les plantes envahissantes constituent toujours une menace importante pour la biodiversité canadienne. La nouvelle étude de leur situation a accordé à trois espèces végétales un haut degré de péril attribuable à des plantes envahissantes, comme l’alliaire officinale (Alliaria petiolata).
Mais il n’y a pas que des végétaux qui se sont faufilés dans des biotopes dont ils se sont ensuite rendus maîtres. Envahissante, la moule zébrée s’est insinuée dans le bassin du lac Okanagan, où elle représente une menace pour la gonidée des Rocheuses, une espèce de moule indigène que le COSEPAC, qui jugeait auparavant sa situation préoccupante, considère maintenant comme en voie de disparition.