Jan 13, 2013
April Overall
L’hiver! Certains d’entre nous le passent au coin du feu à boire du chocolat chaud, n’émergeant de notre domicile douillet que pour aller au travail ou faire les provisions à l’épicerie. D’autres aiment les tempêtes de neige, descendent les pistes de ski et font de la patinoire leur deuxième maison. Il en va de même pour la faune. Certaines espèces s’adaptent au froid alors que d’autres le combattent.
Réveillez-moi au printemps
Dans l’attente de jours meilleurs, de nombreux animaux passent la saison froide à dormir. On appelle cela l’hibernation. Comment ces animaux parviennent-ils à hiberner?
Sois sage, mon cœur.
Lorsque la température extérieure chute, certaines espèces s’adaptent en diminuant leur température corporelle ainsi que leurs rythmes cardiaque et respiratoire. Pour la chauve-souris, par exemple, les battements de son cœur passent de 600 à 10 par minute. Quant à la marmotte hibernante, elle respire une fois seulement toutes les cinq minutes.
Le temps d’un rêve.
À la fin de l’automne, certaines espèces comme les serpents et les bourdons femelles s’abritent dans des terriers ou des trous dans le sol où ils dormiront tout l’hiver. Même en emplissant leurs bajoues, les petits mammifères comme les tamias ne peuvent pas accumuler toutes les réserves de graisse qui leur permettront de résister pendant les mois d’hibernation. Ces animaux remplissent donc leur abri de nourriture en prévision de l’hiver, puis ils tombent dans un état de léthargie et se réveillent de temps à autre pour manger.
Bien emmitouflés.
Certains insectes comptent sur leurs stades de développement pour traverser l’hiver. Les sauterelles et les grillons, par exemple, hivernent au stade d’œuf, tandis que les papillons de jour, les papillons de nuit et certaines guêpes se blottissent dans leur cocon gris ou brun durant tout l’hiver.
Solides comme le roc.
Certains amphibiens gèlent en hiver et dégèlent au printemps. La grenouille des bois, par exemple, augmente son taux de sucre dans le sang de près de 400 pour cent avant que le sol ne gèle. Cette solution de glucose entoure les parois cellulaires de la grenouille qui s’étendent doucement quand il commence de geler et maintiennent la grenouille en vie.
La stratégie du caméléon.
Les poissons adaptent aussi leur température corporelle au froid. Lorsque la température extérieure chute, le métabolisme des poisons ralentit, leur température corporelle diminue et ils sont peu actifs. Contrairement à leurs cousins des lacs profonds du nord du Canada qui survivent généralement à l’hiver, les poissons des lacs et des marécages peu profonds et plus chauds du sud du Canada ne sont pas toujours aussi chanceux. Comme ces lacs sont envahis de plantes et d’algues qui accaparent l’oxygène, les poissons manquent parfois d’oxygène pour survivre jusqu’au printemps.
Si tu ne peux pas les battre, fais-en tes alliés
Il y a aussi les animaux qui se débrouillent pour rester dans les parages lorsque le thermomètre descend au-dessous de zéro. Comment font-ils?
Je mange de tout.
Lorsque les prairies et les plantes tendres sont entièrement gelées, certains animaux comme les chevreuils se nourrissent de ramilles et d’écorce. Un menu indigeste? Pas du tout, car les chevreuils produisent une bactérie spéciale qui leur permet de digérer l’écorce dure. En fait, si vous essayiez de leur procurer une nourriture plus appétissante, du foin par exemple, cela les rendrait malades, car ils ne pourraient le digérer correctement. Dans sa digue, le castor se nourrit d’écorce, tandis que d’autres mammifères comme l’écureuil cachent leurs noix et graines préférées en prévision de l’hiver.
Actif comme une abeille … ou un oiseau.
Faisant la navette d’une mangeoire à l’autre, les oiseaux doivent maintenir leur énergie par temps froid pour survivre. Vous avez installé une mangeoire dans votre jardin? Très bien! Remplissez-la régulièrement. À la fin de l’hiver, les oiseaux dépendent des mangeoires pour survivre, car ils ont utilisé leurs propres réserves naturelles de nourriture. Il est préférable de nourrir les oiseaux dès le mois d’octobre et jusqu’à la mi-avril. Vous voulez que votre mangeoire soit la plus fréquentée du quartier? Voici les mets préférés de nos amis ailés :
- Je volerais un mille pour le millet – oiseaux d’hiver et sizerins
- Surtout du suif – pics et sittelles
- Surtout du tournesol – gros-becs et mésanges
- Tutti-frutti – jaseurs boréaux et merles
Les oiseaux ne sont pas les seules créatures qui volètent tout l’hiver. Au centre de leur ruche, les abeilles se resserrent et forment un essaim. Durant tout l’hiver, elles dégagent de la chaleur par de petits battements d’ailes. Lorsque les abeilles à la périphérie de l’essaim se refroidissent, elles gagnent le centre de l’essaim et repoussent les abeilles de l’intérieur vers la périphérie.
Sous la neige.
Les petits animaux comme les souris et les campagnols se réfugient sous la neige pour l’hiver. Lorsque 15 à 25 centimètres de neige recouvrent le sol, créant une épaisse couverture, ces animaux creusent la neige jusqu’au niveau du sol. Dans cet abri subnival (« sous la neige »), ils sont protégés contre les rudes vents d’hiver et les températures glaciales. En effet, la neige est un fantastique isolant! Pendant que nous bravons parfois une température de -40 oC, ces petits rongeurs vivent confortablement à -4 oC. Mais, ils ne dorment pas. Les souris et les campagnols creusent des tunnels, emmagasinent de la nourriture et grignotent les tiges des plantes jusqu’au printemps.
La belle vie, hein? Enfin, il y a toujours des inconvénients. Ces animaux peuvent rencontrer les traces des véhicules, des motoneiges, les pistes de ski ou des traces de pas. Lorsqu’ils se heurtent à ces obstacles, ils doivent regagner la surface, traverser la trace et s’abriter rapidement sous la neige avant qu’une chouette ou un coyote ne les repère. De plus, la neige compactée empêche l’oxygène d’atteindre l’espace subnival, permettant au gaz carbonique d’atteindre des concentrations mortelles qui tuent les plantes et les créatures vivant à cet endroit.
Des pistes emmêlées.
Les gros mammifères ont la vie un peu plus facile que les petits animaux. L’orignal ou le chevreuil, par exemple, trouve refuge dans la forêt où les conifères le protègent du vent et du froid hivernal. La forêt présente aussi l’avantage de faciliter les déplacements, car le couvert neigeux y est moins épais.
En guise d’anges de neige, les animaux tracent des chemins dans la neige afin de conserver l’énergie de leur corps. Les chevreuils et les orignaux tracent des pistes à travers la forêt, les lièvres d’Amérique tracent des coulées, particulièrement appréciées par les prédateurs à leurs trousses. Une fois les pistes tracées, renards, écureuils, mouffettes et porcs-épics les empruntent aussi.
Une anatomie impeccable
Parlons d’adaptation anatomique aux conditions météorologiques! Certains animaux changent littéralement leurs caractéristiques physiques pour affronter les rigueurs de l’hiver.
Ton sur ton.
Les espèces chionophiles (bien adaptées à la survie en hiver), comme le renard arctique, l’ours polaire, le lagopède, la belette et le lièvre d’Amérique, revêtent un blanc somptueux pendant les mois d’hiver, de façon à se confondre avec la neige. Ainsi, les prédateurs peuvent chasser plus activement et les proies sont plus difficiles à repérer.
Je mets mon manteau. Les oiseaux portent un plumage dense, des pattes emplumées et des narines recouvertes de plumes pour conserver leur chaleur corporelle et leur hydratation, tandis que les mammifères se couvrent d’une fourrure plus épaisse.
C’est le pied!
Les animaux arborent différents types de pied afin de mieux se déplacer sur la neige. Le caribou possède des sabots concaves recouverts de poils et des coussinets qui durcissent en hiver pour le protéger de la glace et de la neige. Le lynx, le lièvre d’Amérique et le lagopède possèdent également des pieds en forme de « raquettes » qui leur permettent de se déplacer sur la neige durcie sans enfoncer.