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Ce que vous devez savoir sur le commerce des animaux exotiques


Mar 16, 2017
Terri-Lee Reid

Le commerce des animaux exotiques met la faune et ses habitats en péril. Il s'agit d'un problème mondial, qui a notamment des répercussions négatives sur la faune canadienne.

Les rapports indiquent que le commerce illégal des espèces sauvages est l'une des activités criminelles les plus importantes au monde, tout comme celui des stupéfiants, des produits de contrefaçon et la traite d'êtres humains. Ce commerce met les populations d'espèces sauvages en péril par l'introduction de nouvelles maladies, l'introduction d'espèces envahissantes, le braconnage, ainsi que la perte et la destruction des habitats. Étudions ce problème un peu plus en profondeur.

Nouvelles maladies

Le ouaouaron, le xénope commun ( ou dactylètre du Cap), et le crapaud géant (ou marin) ont quelques choses en commun. Ce sont des espèces communes dans le commerce des animaux exotiques. Deux de ces espèces ne sont pas du tout indigènes au Canada, alors que l'autre n'est pas indigène à certaines provinces; néanmoins, elles sont toutes porteuses du champignon Batrachochytrium dendrobatidis ou chytride, causant cette maladie mortelle.

Bien que ces espèces soient porteuses de ce champignon, celui-ci ne les dérange pas, mais elles peuvent cependant le transmettre à d'autres espèces et leur causer beaucoup de dommages. En fait, le champignon chytride est cité comme étant lié à la disparition de populations de grenouilles partout dans le monde, en poussant même certaines jusqu'à l'extinction. La population de grenouilles léopards des Rocheuses présente en Colombie-Britannique, par exemple, est inscrite comme étant en voie de disparition en vertu de la Loi sur les espèces en péril du Canada. La maladie causée par le champignon chytride est citée comme étant l'une des raisons à l'origine de leur déclin.

Batrachochytrium salamandrivorans. ou BSal, est un autre champignon qui touche les salamandres et les tritons. Originaire d'Asie, ce champignon s'est propagé en Europe dans le cadre du commerce des animaux de compagnie, et augmente le risque d'extinctions locales. Ce champignon n'est pas encore arrivé en Amérique du Nord, mais il demeure un sujet de préoccupation pour les gestionnaires de la faune. Au Canada, le Centre canadien coopératif de la santé de la faune fait tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher ce champignon de pénétrer dans le pays. Compte tenu du fait qu'au moins trois espèces connues comme étant porteuses du BSal sont souvent importées au Canada dans le cadre du commerce des animaux de compagnie, le CCFS mène une campagne de sensibilisation sur cette importante question et désire imposer le dépistage des espèces importées .

Espèces envahissantes

Il y a de nombreuses raisons qui peuvent pousser les gens à vouloir un animal exotique – le désir de posséder quelque chose d'inhabituel, la fascination. Bien trop souvent, cependant, l'intérêt pour cet animal s'estompe, et ce dernier est relâché dans la nature. Alors que bon nombre de ces animaux exotiques abandonnés ne survivront pas faute de disposer des compétences nécessaires, il y a une chance qu'ils survivent et se reproduisent en nombre suffisant, et deviennent une espèce envahissante, concurrençant et déplaçant notre faune indigène.

Les tortues à oreilles rouges sont originaires du Centre-Sud des États-Unis. Les propriétaires se lassent souvent de devoir prendre soin de ces animaux de compagnie populaires, ou alors ils deviennent trop volumineux pour leurs réservoirs – quelle que soit la raison, ils sont relâchés dans la nature. Au Canada, les tortues à oreilles rouges sont maintenant installées dans de nombreux endroits et rivalisent avec nos tortues indigènes.

Braconnage

Bien que de nombreuses personnes soient conscientes du fait que les cornes de rhinocéros et l'ivoire des éléphants participent aux revenus du plusieurs milliards de dollars annuels tirés du commerce mondial illégal de la faune, beaucoup ne réalisent pas que ces statistiques englobent également les tortues prélevées dans la nature, au Canada. En fait, l'enjeu entourant le commerce des tortues est très grave, et met leurs populations en péril. Plus les tortues sont rares, plus elles sont prisées par les collectionneurs. Les tortues mouchetées, les tortues ponctuées et les tortues des bois – toutes inscrites en vertu de la Loi sur les espèces en péril du Canada – sont fortement menacées, notamment en raison de la perte de leurs habitats, de la mortalité routière, du braconnage et du commerce dont elles sont victimes.

Destruction et perte d'habitats

Il n'est pas rare que de nombreuses espèces qui se retrouvent dans le commerce des animaux exotiques soient prélevées dans la nature, parfois dans des zones déjà écologiquement sensibles, comme des forêts tropicales ou des récifs coralliens.

Les poissons marins tropicaux, par exemple, sont parfois capturés par empoisonnement au cyanure. Le cyanure étourdit les poissons ciblés, facilitant leur récolte. Les poissons qui survivent sont expédiés dans les aquariums, tandis que de nombreux autres périssent en raison du cyanure. Il en résulte un endommagement des récifs coralliens, et des répercussions potentiellement graves pour les populations de poissons tropicaux.

Le commerce des animaux exotiques peut inclure les plus grands animaux ou les plus petits, des animaux issus d'autres pays ou du nôtre. Quoi qu'il en soit, les conséquences pour les populations de multiples espèces et de leurs habitats sont bien réelles. Avant d'acheter un animal de compagnie, posez des questions pour vous assurer que vous ne participez pas à ce problème mondial.