Des milliers de migrateurs ailés ont besoin de lieux où ils peuvent se reposer et faire le plein entre leurs aires de nidification au Canada et leurs habitats d'hivernage aux États-Unis et en Amérique centrale ou du Sud. Leur survie dépend du bon état de chacun des milieux où ils s'arrêtent en cours de route.
Lors de leur voyage entre les rives de l'Arctique canadien et les côtes lointaines du Suriname, d'innombrables bécasseaux semipalmés profitent d'un buffet à volonté d'invertébrés aquatiques dans les immenses vasières de la baie de Fundy. Les ruisseaux marécageux du lac Last Mountain, dans le sud de la Saskatchewan, offrent à la grue blanche d'Amérique, une espèce en voie de disparition, une halte bien appréciée au cours de son vol de près de 4 000 km du parc national Wood Buffalo, dans les Territoires du Nord-Ouest, à l'Aransas National Wildlife Refuge, sur la côte du Texas. De même, pour des milliers de cygnes trompettes en provenance du Yukon et de l'Alaska, les champs mouillés et les estuaires de la côte sud de la Colombie-Britannique sont des oasis d'hiver.
Triste réalité, les milieux du littoral et de l'intérieur des terres qui sont les plus importants pour ces oiseaux migrateurs sont souvent ceux auxquels les activités humaines portent le plus durement atteinte. La perte d'un seul site d'escale pourrait empêcher de nombreux oiseaux de se rendre à destination. Vous pouvez leur venir en aide en veillant à la conservation de leurs habitats migratoires, que vous habitiez à proximité ou non.
- Découvrez quelles espèces d'oiseaux se reproduisent ou font halte dans votre région. Choisissez-en une ou plusieurs qui ont besoin de cette voie migratoire. Il pourrait s'agir de pluviers, du tournepierre à collier ou encore de toute une famille d'espèces qui se rendent à l'océan, des canards de mer par exemple. L'espèce choisie est-elle considérée comme en voie de disparition, menacée ou vulnérable? Si oui, pourquoi?
- Faites le tracé de la voie migratoire. Indiquez les aires de reproduction et d'hivernage, les points d'escale, les habitats névralgiques et les aires protégées. Renseignez-vous sur les habitats côtiers et intérieurs qui se trouvent sur cette voie. Quelle partie de votre région l'espèce fréquente-t-elle? Le site a-t-il besoin d'être protégé? Consultez des spécialistes, notamment en vous adressant à des associations de naturalistes de terrain, des associations axées sur la faune ou des groupes d'observation ornithologique, ainsi qu'à des organismes gouvernementaux et non gouvernementaux, par exemple les commanditaires de ce dossier. (Les fiches « Suivez les migrateurs marins » et « Étude de la biodiversité sur le terrain » présentent des renseignements utiles pour retracer l'itinéraire d'une migration.)
- Contribuez à la conservation des milieux naturels qui jouent un rôle particulièrement important dans cette voie migratoire.
- Protégez les habitats en péril. Les vacanciers, les animaux domestiques et les véhicules tout-terrain envahissent régulièrement les plages de reproduction du pluvier siffleur le long de la côte de l'Atlantique et écrasent les œufs bien camouflés de cet oiseau de rivage. Sur la côte ouest, les sites d'hivernage de divers canards de mer, notamment la macreuse à front blanc, le petit garrot et le canard kakawi, sont menacés par les marées noires, les exploitations côtières, la contamination par des produits chimiques et d'autres menaces humaines. Des bénévoles surveillent et protègent les aires de reproduction et d'hivernage de ces oiseaux de mer. Vous pouvez vous aussi favoriser la conservation de milieux naturels importants. (Voir « Protégez les habitats aquatiques ».)
- Plantez des couverts et des cultures vivrières indigènes. Informez-vous auprès de biologistes des espèces sauvages, de naturalistes, d'associations axées sur la faune et la flore ou d'autres spécialistes de votre région pour savoir quelles espèces de plantes seraient idéales. N'utilisez jamais de plantes exotiques qui pourraient étouffer les autres espèces. Recherchez des plantes qui poussent rapidement, qui sont adaptées au sol et au climat de votre région, qui offrent nourriture et abri à des espèces fauniques et qui ne nécessitent pas beaucoup d'entretien pour survivre.
- Effectuez d'autres projets d'habitat. Vous pouvez découvrir une foule d'idées qui vous aideront à veiller à la conservation de voies migratoires en consultant par exemple : « Nichoirs… pour les canards do mer », « Étude de la biodiversité sur le terrain » et « Revitalisez un milieu humide ».
Un réseau de l'information migratoire
Les deux tiers des oiseaux de rivage du Canada effectuent une migration à partir de sites de reproduction dans l'Arctique jusqu'en Amérique centrale et du Sud. Là-bas, des populations humaines en pleine expansion couvrent d'asphalte ou soumettent à d'autres transformations les milieux humides servant d'escales et d'habitats d'hivernage à des oiseaux de rivage. Beaucoup d'autres migrateurs sont exposés à d'autres dangers au-delà de nos frontières, dont le pesticide toxique DDT interdit au Canada. Vous pouvez veiller à la conservation des oiseaux migrateurs et de leurs habitats, même de loin.
- Faites équipe avec des gens d'autres régions et pays de l'hémisphère occidental pour échanger des renseignements, discuter des problèmes de l'océan et collaborer à des projets visant la conservation des différents habitats de reproduction, de migration et d'hivernage que comporte une voie migratoire donnée.
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