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Vous avez sûrement remarqué que les étés sont plus longs et plus chauds, les hivers plus courts et plus doux. Les oiseaux arrivent à leurs aires de nidification plusieurs semaines plus tôt qu’auparavant.
Alors, pourquoi ne pas tout simplement jouir du beau temps? Parce que ce qui semble être un changement bénéfique est en fait une cause d’inquiétude. De nos jours, la Terre se réchauffe plus rapidement qu’à toute autre époque depuis 10 000 ans. C’est à cause de l’effet de serre. Tout comme le verre des serres retient la chaleur du soleil, les gaz à effet de serre retiennent la chaleur dans l’atmosphère terrestre. Lorsque nous brûlons du charbon, du pétrole ou du gaz naturel pour alimenter les usines, les collectivités et les voitures, nous ajoutons des gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Depuis la révolution industrielle, au début des années 1700, les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère ont monté en flèche : le dioxyde de carbone (CO2) de 30 %, l’oxyde nitreux de 15 % et le méthane de 100 %. L’effet de serre augmente, élevant les températures de la Planète et provoquant un changement du climat de la Terre.
C’est pourquoi certains phénomènes climatiques comme les tornades, les ouragans et les pluies diluviennes suivies de sécheresses dévastatrices sont de plus en plus communs, provoquant le rétrécissement des calottes polaires, la fonte des glaciers de montagne, l’élévation du niveau de la mer et la baisse du niveau des lacs. Entre-temps, les effets biologiques du changement climatique sont de plus en plus marqués. Bon nombre d’espèces adoptent de nouveaux habitats, entreprennent leur migration prématurément et donnent naissance à leurs petits plus tôt que par le passé. Au large des côtes du Canada, on aperçoit de plus en plus de poissons des eaux du sud comme le grand requin blanc et le makaire bleu du Pacifique. Les récifs coralliens sont en train de mourir. On note un déclin généralisé des amphibiens. Les changements les plus graves ont lieu dans l’Arctique canadien, où le réchauffement est plus rapide que partout ailleurs. Ici, les nordistes observent avec anxiété le pergélisol qui fond sous leurs pieds, le saumon du Pacifique qu’on y pêche pour la première fois et la glace marine qui se détache de la côte.
Que réserve l’avenir?
La science du changement climatique est encore en évolution, mais la plupart des experts prévoient un changement phénoménal des conditions environnementales à la grandeur de la Planète. Les scientifiques estiment que les concentrations de CO2 vont tripler d’ici la fin du XXIe siècle. En 2100, les températures moyennes de la Terre pourraient augmenter de 1,5 à 4,5° C. Dans certaines régions du Canada, les températures pourraient augmenter de 5 à 10° C. Ce réchauffement rapide de nos océans et de l’atmosphère pourrait entraîner des changements climatiques considérables que la Terre n’ait jamais connus au cours de son histoire.
Pour cerner les régions névralgiques et les périls possibles, les scientifiques utilisent des modèles de circulation générale générés par ordinateurs. Ces modèles révèlent que les écosystèmes aquatiques sont particulièrement vulnérables à cause de leur capacité d’adaptation limitée aux changements climatiques. De plus, étant un pays nordique doté du plus long littoral et de plus d’eau douce que tout autre pays, le Canada pourrait être l’un des pays les plus durement touchés. Quelles autres prévisions ont-ils faites?
- À mesure que les températures augmentent, les eaux de la mer prendront de l’expansion, les calottes polaires, les glaciers et les glaces marines pourraient fondre plus rapidement qu’auparavant, élevant les niveaux de la mer d’un mètre à la grandeur de la planète, causant des marées plus hautes et submergeant les îles, endommageant les littoraux, inondant les terres humides côtières, polluant les eaux souterraines et de surface.
- Les conditions météorologiques extrêmes, comme les ouragans, les typhons et les tornades, seront plus fréquentes et auront des répercussions plus graves sur les régions côtières et intérieures.
- Les précipitations sous forme de pluie et de neige augmenteront dans certaines régions comme les Grands Lacs, mais diminueront dans d’autres régions comme les Prairies.
- La fréquence accrue des cycles de sécheresses et d’inondations pourrait perturber les ressources d’eau douce, causer une diminution du niveau des rivières et des lacs et nuire considérablement aux récoltes.
- Les températures plus élevées de l’eau pourraient modifier la trajectoire et l’intensité des principaux courants océaniques, perturbant des écosystèmes entiers et transformant la dispersion de la chaleur et des éléments nutritifs essentiels à la vie marine.
La flore et la faune dans « l’eau chaude »
Le changement climatique pourrait entraîner des lendemains difficiles pour une grande diversité d’espèces aquatiques, de l’équateur jusqu’aux extrémités de la Terre :
- Le sort d’une multitude de plantes et d’animaux dépendra de leur capacité à quitter les lieux aux conditions climatiques défavorables pour trouver des endroits qui répondent à leurs besoins de survie. Les espèces qui sont en péril, qui se déplacent lentement ou qui sont isolées dans des lieux fragmentés pourraient se retrouver en détresse.
- Les espèces migratrices dont les dates d’arrivée et de départ ne sont plus synchronisées aux rythmes de la nature pourraient ne pas trouver des quantités suffisantes de nourriture, la chaleur nécessaire à leur reproduction, ainsi que les vents et les courants océaniques indispensables à leurs déplacements.
- Le changement des aires de répartition, des comportements migratoires et des taux de croissance du saumon, de la morue et du hareng perturbera la pêche commerciale.
- Des pluies plus abondantes dans les régions côtières pourraient polluer davantage les eaux de ruissellement qui se déversent dans les estuaires et les baies, lieux où les poissons et les crustacés se nourrissent et s’abritent, et où les oiseaux migrateurs font escale.
« Il est temps de parler de beaucoup de choses », déclare le morse...
Une des choses dont parle le morse dans le poème de Lewis Carroll est la suivante : « pourquoi la mer est devenue de l’eau bouillante ». De nos jours, le réchauffement de la mer pourrait fort bien être un sujet de conversation des morses qui se prélassent sur les glaces flottantes dans l’Arctique canadien. Les nombreux grognements, grondements, aboiements et beuglements de ces mammifères marins massifs pourraient être leur façon de s’affliger de la perte de l’habitat qui est leur source de vie.
Parmi les régions de la Terre au réchauffement le plus rapide, l’Arctique pourrait subir les effets les plus désastreux du changement climatique. Les scientifiques prévoient une fonte généralisée de la glace marine — une vaste plate-forme gelée dont l’épaisseur a diminué de 40 % au cours des dernières années. Pourtant, cette glace de mer est essentielle à la survie du morse, de l’ours polaire, de l’eider à tête grise, du narval et de nombreuses autres espèces.
Le territoire du morse s’étend de l’est de l’Arctique canadien, jusqu’à la baie James et la côte du Labrador au sud et dans le nord de l’Atlantique jusqu’à la mer de Kara. Le morse a disparu du nord-ouest de l’Atlantique, du delta du Mackenzie et du fleuve Saint-Laurent, pas à cause du changement climatique, mais à cause de la chasse commerciale d’autrefois. En majorité, les populations de morses se sont rétablies dans l’est de l’Arctique et ne sont chassées que par les autochtones qui utilisent toutes les parties du corps de l’animal : la chair pour se nourrir, les défenses pour créer des sculptures, la peau pour recouvrir les kayaks et pour tout autre usage pratique.
À son tour, le morse profite des cadeaux de la nature pour subvenir à ses besoins. Cette bête d’une tonne aux spectaculaires défenses, à la peau ridée recouvrant une épaisse couche de graisse et au museau garni de vibrisses, de longs poils rigides, est parfaitement adaptée à la vie dans les eaux de l’Arctique. Grâce aux replis de graisse de sa peau épaisse, le morse peut résister aux températures glaciales et plonger à des profondeurs de près de 100 mètres à l’aide de ses nageoires puissantes ou utiliser ses défenses pour repousser les ours polaires ou pour sillonner le fond de la mer à la recherche de palourdes. Reste à savoir si le morse peut s’adapter aux défis du changement climatique.
Mesures d’intervention
Le changement climatique est un problème mondial. Tous les pays de la Planète doivent travailler ensemble afin de trouver des solutions, en particulier les pays fortement industrialisés dont les populations et les émissions de gaz à effet de serre augmentent rapidement. Le Canada appuie les efforts internationaux visant à réduire le plus possible les quantités de gaz à effet de serre qui entrent dans l’atmosphère.
À la grandeur du pays, les gouvernements, les industries, les écoles, les collectivités et les particuliers passent à l’action pour freiner le changement climatique et limiter ses répercussions. Parmi leurs initiatives, mentionnons l’amélioration de la gestion des habitats aquatiques et terrestres, l’appui des recherches sur les changements climatiques et atmosphériques, l’augmentation de l’efficacité énergétique dans les immeubles et les véhicules, le développement de sources d’énergie renouvelables comme les éoliennes et les panneaux solaires, ainsi que la technologie des piles à combustible.
Comment pouvez-vous aider à réduire la chaleur?
Demeurez au courant du changement climatique et de ses répercussions sur la faune marine et ses habitats. Puis, entreprenez des projets de l'action océan, conservant nourriture, eau, abri et espace pour les espèces menacées par le changement climatique. Choisissez des projets qui favorisent la capacité naturelle des écosystèmes terrestres et aquatiques d’absorber les gaz à effet de serre et de maintenir un climat sain, aident les espèces isolées à satisfaire leurs besoins en améliorant les corridors reliant les habitats fragmentés et atténuent les effets du changement climatique sur les habitats marins.
Faites tout ce que vous pouvez pour réduire les émissions de gaz à effet de serre en encourageant l’efficacité énergétique et en préconisant les sources d’énergie non polluantes à la maison, à l’école et dans votre l o c a lité. Communiquez avec les autorités publiques et insistez pour qu’elles élaborent ou améliorent des programmes destinés à encourager l’efficacité énergétique et l’énergie renouvelable, à hausser les normes d’économie de carburant pour les voitures et les camions, à fixer des limites rigoureuses relativement aux émissions de gaz à effet de serre par les centrales électriques, à améliorer les normes d’efficacité énergétique des appareils électroniques et des électroménagers, en plus d’assurer une gestion judicieuse des écosystèmes marins.
Célébrez la Journée des océans!
Vous et votre collectivité pouvez commémorer la Journée des océans de mille façons :
- Créez un présentoir de la Journée des océans traitant du changement climatique ou de tout autre sujet connexe à la bibliothèque, à l’école ou au centre communautaire.
- Encouragez la famille, les amis et les voisins à jeter les déchets ménagers dangereux, comme les batteries de voitures, l’huile à moteur, les restes de peinture et les contenants de solvants, dans les décharges appropriées, au lieu de les verser dans les égouts.
- Établissez des liens avec une autre collectivité — côtière ou intérieure — dans une région éloignée du Canada ou de la Planète et collaborez à des activités de sensibilisation ou à des projets d’action axés sur l’océan.
- Recrutez des bénévoles pour nettoyer une plage, une rivière, un milieu humide ou une zone côtière, par l’entremise des médias locaux et en posant des affiches dans les centres communautaires et les écoles, ainsi qu’en communiquant avec des groupes de jeunes.
- Écrivez des lettres à la rédaction de votre journal local exprimant vos préoccupations concernant la santé de l’océan.
- Faites circuler une pétition exprimant vos préoccupations concernant le changement climatique ou tout autre problème environnemental et proposez des solutions; envoyez la pétition au premier ministre, à votre député ou à tout autre décideur du secteur environnemental.
- Rédigez un communiqué ou un message d’intérêt public décrivant vos activités de la Journée des océans; présentez-le au journal local ou à la station radio de la localité.
- Persuadez votre conseil municipal à déclarer officiellement la Journée des océans, le 8 juin, et à entreprendre des projets de l’action océan.
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