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Pourquoi soulever mer et marée?

Qu'est-ce que la pollution d'origine terrestre?

Lorsqu'on entend parler de pollution marine, on pense souvent aux déversements accidentels des navires pétroliers. De fait, seulement 10 % de la pollution des eaux salées provient de ce genre d'accident. Un énorme pourcentage, soit 80 % de la pollution des océans, provient des activités humaines sur terre et présente des risques pour la santé des humains et l'environnement. Croyez-le ou non, 20 milliards de tonnes des déchets du globe se retrouvent dans nos océans chaque année. Ces activités humaines d'origine terrestre polluent les lacs, les rivières, les cours d'eau — et finalement les océans :

Eaux usées municipales et eaux de ruissellement
Au Canada, environ 25 % de la population ne possède aucune installation de traitement des eaux usées, ce qui comprend les déversements de grandes villes et les fuites provenant de fosses septiques résidentielles. Cette situation fait en sorte que plus de 500 milliards de litres d'eaux usées non traitées aboutissent dans nos cours d'eau (douce et salée) chaque année. Les eaux usées municipales comprennent de nombreux polluants : des nutriments (phosphates et nitrates), des matières qui demandent de l'oxygène, des matières en suspension, des bactéries et des virus, et de nombreuses substances toxiques.

La santé humaine est la préoccupation de premier ordre. L'épuration des eaux usées est toujours importante car elle maîtrise la propagation des maladies. Aujourd'hui, la natation est interdite dans les régions contaminées par les eaux usées. Les régions de pêches aux crustacés où l'eau n'est pas épurée sont également fermées car leurs crustacés sont impropres à l'alimentation.

D'autres problèmes causés par les déversements d'eaux non épurées peuvent comprendre la prolifération des algues qui consomment trop d'oxygène et produisent des toxines, une eau trouble causée par la présence de limon, des habitats perturbés et des répercussions sur la croissance normale des organismes aquatiques. Deux autres sources de pollution marine sont non ponctuelles comme le ruissellement de fumier, d'engrais et de pesticides des exploitations agricoles, et l'écoulement de surface dans les secteurs industriels ou commerciaux.

Déchets domestiques dangereux
Les Canadiennes et les Canadiens déversent 30 millions de litres d'huile à moteur usée dans l'environnement chaque année. De fait, près de la moitié des hydrocarbures qui aboutissent dans les océans viennent de la terre.

  • Les substances toxiques contenues dans ces hydrocarbures peuvent causer des problèmes de santé comme les maladies du foie chez les poissons et le cancer chez les êtres humains.
  • Parmi les autres déchets dangereux déversés dans nos cours d'eau, mentionnons les peintures, les diluants pour peinture et les produits chimiques corrosifs provenant des nettoyants ménagers. Parfois, ces produits chimiques s'écoulent dans les égouts pluviaux ou se retrouvent dans des sites d'enfouissement, où ils peuvent être lessivés dans le sol et contaminer la nappe d'eau souterraine et les cours d'eau avoisinants.

Pollution industrielle
Les usines et les mines rejettent des produits chimiques toxiques comme les dioxines, les furannes et, encore plus dévastateurs, les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), ainsi que des métaux lourds nocifs comme le mercure et le plomb, en plus des polluants atmosphériques, comme l'anhydride sulfureux et les oxydes d'azote, qui causent les pluies acides.

  • Certains produits chimiques toxiques, comme les dioxines et les furannes, s'accumulent dans l'environnement et y demeurent. Il peut être difficile, voire impossible, de les éliminer. Ces produits chimiques persistants proviennent de sources diverses comme la combustion ou les processus chimiques utilisés dans l'industrie. Ils peuvent causer le cancer, des dommages au foie, des problèmes de reproduction, ainsi que des malformations congénitales chez les animaux et les êtres humains. Les BPC peuvent également perturber la croissance du plancton, qui à son tour a des répercussions sur un grand nombre d'espèces dans le réseau trophique marin.
  • Des polluants persistants s'accumulent dans les tissus adipeux des plantes, des animaux et des êtres humains. Ce processus s'appelle bioaccumulation. Les contaminants présents dans les tissus adipeux des plantes et des animaux pénètrent dans le système d'autres animaux qui s'en nourrissent. Voilà ce qu'est la bioconcentration. Ainsi, les animaux qui s'alimentent des animaux et des plantes contaminés obtiennent un niveau plus élevé de contaminants par le biais de leur nourriture. La bioaccumulation des substances toxiques est particulièrement élevée dans l'Arctique, où beaucoup d'espèces ont une grande quantité de graisse. Les HAP en suspension dans l'air tombent sur terre dans la neige de l'Arctique après avoir été portés par les courants aériens et les courants atmosphériques à grande vitesse en provenance des régions industrielles, à des milliers de kilomètres de distance.
  • Imaginez un énorme réservoir de la taille d'un terrain de football, ayant 4,5 mètres de profondeur, et rempli de poissons en santé. Si vous versez une seule cuillerée à thé de mercure dans le réservoir, les poissons deviendraient dangereux pour la consommation. Les composés de mercure contaminent l'eau, souvent par les rejets des usines de pâtes et papiers.
  • Les cheminées industrielles rejettent de l'anhydride sulfureux et des oxydes d'azote dans l'atmosphère, causant des pluies acides. Dans de l'eau devenue trop acide, les plantes et les animaux peuvent mourir.
  • Beaucoup d'installations industrielles et de centrales électriques causent la pollution thermique en utilisant de l'eau à titre d'agent de refroidissement. Au retour de l'eau chaude dans un cours d'eau, la création d'une zone tiède attire plus d'organismes que l'eau froide avoisinante. Au terme de l'écoulement de l'eau chaude, ces organismes peuvent mourir si la température refroidit rapidement.

Combien y a-t-il d'océans?

En principe, il existe sept océans : les océans Atlantique Nord, Atlantique Sud, Pacifique Nord, Pacifique Sud, Arctique, Antarctique et Indien. D'autres vastes étendues d'eau salée sont la Méditerranée, le golfe du Mexique et la baie d'Hudson. Impossible de déceler où un océan se fusionne à un autre. Toute cette eau forme en réalité un seul immense océan, relié par des courants et des marées. Les continents sont comme d'immenses îles dans cette mer planétaire.

Débris marins

Vous ne croiriez pas quelle quantité de détritus se retrouve dans les océans et partout le long des plages.

  • Les débris marins se retrouvent dans les ordures de tous les jours : boîtes pour restauration-rapide, cannettes de boisson gazeuse, huile à moteur, bouteilles, cordes, lignes de pêche, et ainsi de suite.
  • De trois à cinq ans s'écoulent avant que les débris marins ne se décomposent. De plus, les débris jetés à la mer au cours des années s'accumulent dans l'environnement marin.
  • Les marées et les courants transportent les débris vers des endroits les plus éloignés comme dans les îles-de-la- Reine-Charlotte, en Colombie- Britannique.
  • Les lignes de pêche, les filets, les cordes et les porte-canettes de plastique enchevêtrent et emprisonnent les espèces marines. Les tortues marines peuvent s'étouffer en avalant des sacs ou des ballons de plastique qu'elles confondent avec des méduses.
  • Les déchets rejetés dans l'océan endommagent également les hélices des navires, encrassent les tuyaux de prise d'eau, bouchent les circuits de pompage.
  • Les filets de pêche perdus ou jetés en mer continuent d'emprisonner le poisson et privent les pêcheurs de leurs prises.
  • Le tourisme dépérit lorsque des détritus infectes sont rejetés par la mer sur les rivages.

La surpêche

Nous ne pouvons plus pêcher à volonté. A présent, la plupart des pays surveillent une zone s'étendant jusqu'à 200 milles marins (370 km) des côtes, où ils dirigent les pêcheurs et gèrent la quantité de poissons capturés. Près de 95 % des prises s'effectuent dans cette zone. Seulement 5 % des captures ont lieu en haute mer. La pêche hauturière est réglementée par des groupes régionaux, comme l'Organisation des pêches de l'Atlantique nord. Toutefois, certains pays ne font pas partie de ces groupes, et même ceux qui en font partie enfreignent les règlements, étant donné qu'il se peut qu'il n'y ait personne pour les faire respecter.

Le gouvernement se fie sur des sondages scientifiques et sur des données statistiques relatives aux prises commerciales pour décider combien de tonnes de poissons peuvent être capturées chaque année. Néanmoins, la morue de l'Atlantique et d'autres stocks de poissons partout dans le monde continuent de décroître de façon alarmante.

  • Les pêcheurs à la grandeur de la planète capturent de 80 à 90 millions de tonnes de poissons et de crustacés chaque année. En 1992, les captures mondiales de poissons étaient cinq fois plus élevées qu'en 1952 — principalement en raison de la croissance démographique. En outre, certains filets de chalutage sont si immenses qu'ils pourraient contenir 12 Boeing 747.
  • En 1968, 1,5 million de tonnes métriques de morue du Nord ont été capturées dans l'Atlantique. En 1990, les prises avaient chuté à près de 200 000 tonnes. Par conséquent, la pêche à la morue dans la majeure partie du Canada atlantique a été interdite en 1992, entraînant la perte de quelque 50 000 emplois.
  • Le cyanure de sodium et la dynamite, utilisés pour capturer des poissons tropicaux, tuent également d'autres espèces aquatiques, comme les organismes microscopiques qui composent les récifs coralliens.
  • La « pêche fantôme » survient lorsque des filets perdus ou abandonnés capturent et tuent des espèces marines.
  • Les chalutiers capturent souvent des espèces qu'ils ne veulent pas. Par exemple, pour chaque tonne de crevettes sauvages capturées, quatre tonnes de poissons font l'objet de « prises accidentelles ». Souvent, ces poissons victimes des prises fortuites sont rejetés à la mer, morts ou mourants. Les chalutiers rejettent de 17 à 39 millions de tonnes de poissons à la mer, chaque année.
  • Le dragage des filets s'effectue sur 30 000 km2 (près de 15 %) du plateau continental de l'Atlantique, endommageant les plantes et les animaux de ces fonds marins et agitant le limon qui peut étouffer les espèces des grandes profondeurs.
  • Les poissons capturés trop jeunes n'ont pas eu le temps de se reproduire. D'autre part, les poissons plus vieux pondent plus d'œufs, alors leur capture peut également nuire à leur nombre.
  • Les prises d'un trop grand nombre de poissons d'une même espèce dans un écosystème déséquilibrent le réseau trophique. Beaucoup d'espèces marines dépendent des mêmes poissons que les gens mangent. Par exemple, les baleines, les aigles, les phoques et l'esturgeon blanc se nourrissent de saumon du Pacifique. La morue de l'Atlantique compte beaucoup sur le capelan. Alors, lorsque nous capturons trop de saumons, nous privons d'autres espèces de nourriture en plus de provoquer le chômage des pêcheurs. Si nous commençons à prendre plus de capelan pour compenser le nombre réduit de morues, nous pourrions perturber l'approvisionnement alimentaire dont la morue a besoin pour se reconstituer.

Comment la pollution nuit-elle aux écosystèmes aquatiques?

La pollution influe sur différentes parties de l'océan de façons différentes. Malheureusement, les zones ayant une vie marine très productive ont tendance à être les plus touchées.

  • La surface de l'océan, où l'air, l'eau et la lumière solaire se rencontrent, est particulièrement vulnérable aux contaminants atmosphériques et à la pollution comme les marées noires. Cette couche d'eau est fertile en plancton de la plus haute importance, qui nourrit d'autres organismes et fournit de l'oxygène à notre planète.
  • Les marées, les vents et les courants transportent les substances toxiques de surface dans les baies et les petits bras de mer, où elles s'accumulent. Les eaux internes, comme la Méditerranée, la mer Baltique et la mer Jaune, ainsi que l'estuaire du Saint-Laurent et l'embouchure du Mississippi, souffrent d'une accumulation extraordinairement élevée de ces polluants.
  • La pollution marine touche très durement les estuaires — les embouchures des rivières à marées où l'eau douce se mêle à l'eau salée, supportant une diversité inhabituelle de végétaux et d'animaux. Les polluants qui s'écoulent à l'intérieur des terres par les cours d'eau sont canalisés par les estuaires en route vers l'océan. En outre, les villes et communautés avoisinantes déversent des eaux usées et d'autres déchets nocifs dans les estuaires.

Perte et dégradation des habitats côtiers

Les terres et les eaux côtières, comme les estuaires, les marais salés, les récifs coralliens et les mangroves, fournissent les habitats marins parmi les plus importants de tous. Les marais salés, par exemple, produisent jusqu'à trois fois plus de végétation que les terres agricoles les plus riches. Environ 70 % des espèces commerciales de poissons passent une partie de leur cycle de vie dans ces endroits. La disparition et la dégradation des habitats constituent un énorme problème pour les espèces marines. Voici comment les êtres humains, souvent à leur insu, endommagent et détruisent les habitats fauniques côtiers :

  • Plus des deux tiers de la population humaine mondiale vivent à moins de 80 km de l'océan, et près de la moitié de nos plus grandes villes sont construites en bordure des estuaires ou près de ceux-ci. Environ 20 % de la population canadienne habite à moins de 50 km des côtes. À certains endroits ce nombre s'accroît à un rythme accéléré. Par exemple, la population de Victoria s'est accrue de 32 % entre 1971 et 1986, et celle de Vancouver, de 28 %. Depuis 1880, plus de 70 % des habitats côtiers et la moitié des terres humides de l'estuaire du fleuve Fraser ont été endigués, remplis, drainés, dragués et urbanisés au point de disparition.
  • Les constructions trop près des rivages détruisent les plages de nidification des tortues marines, les pouponnières rocheuses des phoques et les zones d'alimentation des oiseaux résidants et migrateurs.
  • Les barrages interrompent le débit de l'eau et perturbent la migration et le frai des poissons, tout en modifiant les courants océaniques et causant l'érosion le long des rivières.
  • Les projets d'emmagasinement des eaux, comme les réservoirs et les barrages hydroélectriques, modifient le cycle des niveaux saisonniers d'eau et réduisent la quantité d'eau douce qui s'écoule en aval. Cette diminution du débit peut modifier l'équilibre fragile entre les eaux salées et douces dans les estuaires, influant sur les variétés d'espèces sauvages qui peuvent s'y plaire.
  • Les ponts-jetées (routes surélevées qui enjambent des étendues d'eau) ruinent l'habitat des espèces qui vivent au fond de l'eau, augmentent la siltation et limitent le flux et le reflux de l'eau.
  • Les constructions causent l'érosion et la sédimentation, étouffant les plantes et les aires de frai des poissons. Les récifs coralliens sont particulièrement sensibles, étant donné que les coraux ont besoin d'eau claire pour se reproduire.
  • Le drainage et le remplissage aux fins agricoles ont entraîné la destruction de 85 % des marais salés et des terres humides d'eau douce au Canada, au cours des deux derniers siècles.
  • L'exploitation des forêts cause l'érosion du sol, qui est entraîné dans l'océan et forme des sédiments.
  • Les filets de pêche des chalutiers détruisent l'habitat des espèces qui habitent au fond de la mer, comme les algues marines, les éponges, les mollusques, les étoiles de mer et les anémones de mer.
  • Les véhicules tout terrain écrasent les plantes et les animaux sur les plages, les vagues des bateaux noient les nids des oiseaux aquatiques et les personnes piétinent les nids bien camouflés au sol.
  • L'augmentation du tourisme signifie plus d'eaux usées, de circulation et de bruit, détruisant les aires naturelles et chassant les espèces sauvages mêmes que les touristes viennent observer.

Disparition de la biodiversité

Les scientifiques estiment que, au rythme actuel d'extinction, près de 25 % de toutes les espèces sur Terre — passant des organismes microscopiques aux plantes, aux mammifères et aux oiseaux — pourraient disparaître à tout jamais dès les premières décennies du XXIe siècle. Parmi les quelque 1 100 espèces de poissons du Canada, quatre sont complètement disparues, deux sont disparues au Canada et 54 sont inscrites sur la liste des espèces en danger de disparition, menacées ou vulnérables.

  • La biodiversité des espèces sauvages disparaît à cause des perturbations des habitats, de la surpêche, du braconnage et de l'introduction accidentelle ou intentionnelle d'espèces non indigènes dans les écosystèmes aquatiques. Ces espèces envahissantes non indigènes s'attaquent aux espèces sauvages indigènes ou leur font la concurrence pour la nourriture et les aires de nidification. Ainsi, l'équilibre d'un écosystème est perturbé, parfois au point que les espèces indigènes disparaissent. La salicaire, par exemple, a été apportée au Canada de l'Europe. Beaucoup de gens l'ont plantée dans leurs jardins. À présent, cette espèce non indigène est en train d'envahir les terres humides canadiennes à un rythme accéléré, étouffant nos quenouilles et nos scirpes. À mesure que ces plantes importantes disparaissent, les espèces qui s'en nourrissent disparaissent également.
  • La disparition de la biodiversité est un fait très inquiétant. Lorsqu'une espèce disparaît, tout ce qui appartient au même écosystème souffre également. Par exemple, les loutres de mer vivant le long des côtes de la C.-B. et de l'Alaska ont été chassées au bord de l'extinction pour leur fourrure, au début du siècle actuel. Ensuite, les populations d'oursins — la proie principale des loutres de mer — se sont multipliées d'une façon déchaînée. Les oursins ont dévoré les forêts de varech habitées par de nombreuses espèces marines, affaiblissant l'écosystème en entier. Certains oiseaux comme les pygargues à tête blanche, qui se nourrissaient des poissons des forêts de varech, ont commencé à disparaître. Aujourd'hui, la loutre de mer est protégée, et les autres habitants de cet écosystème en profitent également.
  • Bien que les gènes de plusieurs formes de vie aient permis aux scientifiques de créer des médicaments d'importance vitale, on ne saurait dire combien de découvertes scientifiques seront perdues si nous permettons la disparition de certaines espèces sauvages.

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