Qu'est-ce que le changement climatique?

Avez-vous remarqué que les étés sont plus longs et plus chauds, et les hivers plus froids et plus doux? Vous pensez peut-être que c'est un changement désirable? Réfléchissez bien.

C'est une altération des conditions environnementales à l'échelle de la planète. Depuis des milliers d'années, le climat de la Terre est demeuré relativement stable. Les températures, les précipitations, la durée des saisons et d'autres facteurs climatiques sont demeurés favorables pour les choses vivantes. Nous devons cette stabilité à l'effet de serre naturel.

Tout comme le verre des serres retient la chaleur du soleil a l'intérieur, une couche de gaz a effet de serre retient la chaleur solaire dans l'atmosphère terrestre. Sans ces gaz, la chaleur du soleil s'échapperait dans l'espace et la température moyenne de notre planète plongerait de 15 a -18 °C.

Jusqu'à une époque récente, le changement climatique s'est produit lentement et naturellement. Par exemple, la plupart des glaciers qui recouvraient la planète, il y a 20 000 ans, ont fondu graduellement au cours de plusieurs millénaires. De nos jours, la Terre se réchauffe plus rapidement qu'à toute autre époque depuis 10 000 ans. Les températures de la planète ont augmenté considérablement depuis la révolution industrielle, au début des années 1700. Durant cette période, les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère ont monté en flèche — le dioxyde de carbone de 30 %, l'oxyde nitreux de 15 % et le méthane de 100 %. La dernière décennie a été la plus chaude depuis mille ans.

Les scientifiques estiment que les concentrations de dioxyde de carbone vont tripler d'ici la fin du XXIe siècle. En 2100, les températures moyennes de la Terre pourraient augmenter de 1,5 à 4,5 °C. La hausse sera moins élevée à l'équateur et progressivement plus élevée vers les pôles. Dans certaines régions du Canada, les températures pourraient augmenter de 5 à 10 °C. Les scientifiques prévoient que l'atmosphère terrestre se réchauffera plus rapidement que jamais auparavant, entraînant des changements climatiques considérables qui dépasseraient tout ce que la Terre a connu au cours de son histoire.

Le changement climatique est le pire danger environnemental actuel. Ses effets se font ressentir partout, de l'équateur jusqu'aux deux pôles de la Terre. Les scientifiques utilisent des modelés générés par ordinateurs pour déterminer quelles sont les régions névralgiques et comment elles seront touchées. Ils ont signalé que les pays du nord comme le Canada pourraient être les plus durement touchés. En outre :

• Les calottes polaires, les glaciers et les glaces marines pourraient fondre plus rapidement qu'auparavant, élevant le niveau de la mer d'un mètre à la grandeur de la planète, causant des marées plus hautes et endommageant les littoraux.
• Les conditions météorologiques extrêmes, comme les ouragans, les orages et les tornades, pourraient être plus fréquentes et plus intenses.
• La pluie et la neige pourraient augmenter dans la région des Grands Lacs, diminuer dans les Prairies, modifiant le rythme des saisons.
• Les feux de forêts seraient plus fréquents, détruisant de plus grands territoires.
• Les saisons de culture pourraient être plus longues, mais la fréquence des cycles de sécheresses et d'inondations pourrait perturber les ressources d'eau douce, réduire le niveau des rivières et des lacs et nuire considérablement aux récoltes.
• La santé humaine pourrait souffrir de la hausse des températures et de la propagation vers le nord de maladies transmises par les insectes comme la malaria.

Dans le passé, le changement climatique s'effectuait à un rythme tellement lent que les plantes et les animaux avaient le temps de s'y adapter. Aujourd'hui, les changements de la température, des saisons et des conditions météorologiques surviennent soudainement, et certaines espèces ont peu de chance de s'y adapter. L'instinct acquis au cours de milliers d'années est devenu inutile. Les éléments clés de l'habitat — nourriture, eau, abri et espace — sont en voie de diminution ou de disparition.

Le changement climatique a déjà des répercussions sur toutes sortes de bêtes sauvages. Bon nombre d'espèces se déplacent de leurs aires de dispersion traditionnelles, entreprennent leur migration prématurément et mettent bas plus tôt que par le passé. Le merle d'Amérique et le carouge à épaulettes arrivent à leurs aires de nidification quelques semaines plus tôt qu'auparavant. Le papillon appelé damier d'Edith a déplacé son aire de dispersion vers le nord.

On note un déclin généralisé des amphibiens, y compris le crapaud doré du Costa Rica qui semble avoir disparu de la Terre. Les récifs coralliens sont en train de mourir.

Les changements les plus graves ont lieu dans l'Extrême-Arctique, où le réchauffement est plus rapide que partout ailleurs. Ici, les nordistes observent avec anxiété la glace marine qui se détache de la côte; de nouvelles espèces d'oiseaux comme les merles et les hirondelles rustiques viennent s'y installer; des plantes jamais vues dans ces régions, comme l'épinette blanche et le bouleau glanduleux, ont envahi la toundra; enfin, on y pêche le saumon du Pacifique pour la première fois.

Dans l'avenir, le sort de nombreuses espèces sauvages dépendra de leur capacité à quitter les lieux où les conditions climatiques ne sont plus favorables et à trouver des habitats propices à leur survie. Les espèces en voie de disparition, celles qui se déplacent lentement ou qui sont isolées dans des zones fragmentées pourraient se retrouver en état de détresse. Des obstacles physiques comme les chaînes de montagnes et les établissements humains pourraient empêcher ces bêtes de se rendre à des habitats convenables. Les migrateurs dont les dates d'arrivée et de départ ne correspondent plus aux rythmes de la nature risquent de ne pas trouver la nourriture nécessaire à leur survie, la température chaude indispensable à leur reproduction ou les vents et les courants océaniques essentiels à leurs déplacements. Certains mammifères et oiseaux marins pourraient se multiplier davantage en raison du changement climatique. Par contre, les plantes et les animaux sauvages qui ne réussissent pas à s'adapter risquent d'être décimés.

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