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Terre d'abondance ou de famine

Disciplines : environmental problems

Selon les scientifiques, l'Arctique est une des régions qui sera la plus durement touchée par le changement climatique. Ici, le réchauffement de l'atmosphère se produit à un rythme deux fois plus rapide que dans toute autre région, et les températures pourraient augmenter de 10 °C d'ici la fin du siècle. Il n'y a pas d'endroit sur Terre où les effets du changement climatique sont plus visibles que dans la toundra du Canada — une vaste plaine dépourvue d'arbres où le sous-sol est gelé en permanence et où l'équilibre naturel a toujours oscillé entre la vie et la mort.

Une toile enchevêtrée de changements climatiques liés les uns aux autres est en train de se tisser, modifiant les éléments clés de l'habitat (nourriture, eau, abri et espace) qui permettent à la faune de survivre dans une des régions les plus désolées sur Terre. Résultat: abondance pour certaines espèces, famine pour d'autres. Certaines formes de vie s'adapteront à ces changements climatiques. D'autres seront victimes d'un déclin ou disparaîtront tout simplement.

L'espèce la plus vulnérable est probablement le caribou de Peary. Cette sous-espèce se distingue des autres caribous par sa petite taille, sa fourrure plus claire, son panache plus étroit et son habitat plus rigoureux — les régions les plus septentrionales de l'archipel Arctique. La population de caribous de Peary a toujours subi d'énormes fluctuations à cause des conditions météorologiques rigoureuses, et le nombre de bêtes est passé de 24 000 en 1961 à aussi peu que 700 en 2009.

La disparition de ce mammifère majestueux pourrait survenir sous peu si les températures plus chaudes continuent de transformer son habitat. Par exemple :

  • Artwork of caribou in a storm
  • Tandis qu'une croissance accrue des arbustes de la toundra signifie une nourriture plus abondante, cela sous-entend aussi une floraison précoce au printemps; par conséquent, lorsque les caribous arriveront aux aires d'alimentation, ils pourraient constater que les plantes dont ils ont besoin pour survivre ont déjà produit des graines et ne sont plus comestibles.
  • Les arbres à croissance rapide comme le saule et l'aulne se propagent rapidement dans la toundra. Ils pourraient repousser la ligne supérieure de la forêt vers le nord de près de 300 kilomètres au cours du siècle prochain, réduisant la superficie de la toundra de 30 % et entassant le caribou de Peary dans un espace considérablement réduit.
  • La fonte prématurée et le détachement des glaces marines réduiraient davantage l'espace nécessaire à cet animal en empêchant la migration des hardes entre les habitats d'hiver et d'été sur différentes îles.
  • La décomposition du pergélisol de la toundra pourrait causer l'effondrement des formes terrestres comme les eskers et les rivages, importants pour la survie du caribou.

Outre le réchauffement, il y a le problème des inondations. Les climatologistes qui surveillent la toundra arctique prévoient une intensification de 30 à 50 % des précipitations au cours des 100 prochaines années, ce qui pourrait faire beaucoup de tort au caribou. Par exemple :

  • Tandis que les averses profuses d'été pourraient accroître les quantités de plantes alimentaires et d'eau potable, elles pourraient aussi causer des inondations torrentielles qui endommagent l'habitat et réduisent l'espace.
  • La neige plus profonde pourrait mettre les ressources alimentaires d'hiver, en particulier les mousses et les lichens, hors de portée des caribous et rendre ces bêtes plus vulnérables aux attaques des loups.

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