Un nom pour toute chose
Nous sommes nombreux à trouver les noms botaniques (ou les noms scientifiques ou latins) intimidants. Après tout, ils sont en latin ou parfois en grec, deux langues qui nous sont inconnues. Il peut être difficile de les prononcer, de les comprendre et encore plus de s’en souvenir. Mais une fois qu’on fait fit du stress et qu’on regarde de plus près, on s’aperçoit que les noms botaniques peuvent nous donner une idée de la façon dont une plante particulière était perçue lorsqu’elle a reçu son nom officiel, ce qui peut aider à identifier les plantes, les choisir, en parler et en prendre soin.
Les noms communs comparativement aux noms botaniques
Mais pourquoi ne pas simplement se limiter aux noms communs? Bien que ces noms puissent nous sembler évidents, les noms communs peuvent avoir différentes significations pour différentes personnes, même au sein d'un même groupe langagier dans la même région. Mais ça devient encore plus difficile lorsqu’on a affaire à quelqu'un qui parle une autre langue; il peut alors être compliqué d’acheter une plante, d’apprendre à l’entretenir ou même d’en parler, car votre interlocuteur pourrait penser que vous parlez d’une espèce complètement différente
- Certaines plantes ont plusieurs noms communs, par exemple. L’Aquilegia vulgaris s’appelle parfois ancolie commune, gants de Notre-Dame ou aiglantine. Il y a aussi la Barbarea vulgaris, qui porte les noms communs de barbarée, barbarée vulgaire, barbarée commune, cresson, cresson d’hiver, cresson de terre, herbe de Sainte-Barbe, herbe de Saint-Sylvain et roquette
- En outre, le même nom commun peut parfois désigner plusieurs plantes, comme la rudbeckie trilobée qui peut faire référence à une grande variété de plantes qui ont des pétales jaunes et un centre foncé. De plus, le même nom commun peut désigner deux plantes différentes, comme le sabot de vierge qui peut se rapporter à la fois à une orchidée (Cypripedium) et à une vivace (Thalictrum aquilegifolium).
- En plus des problèmes susmentionnés, il peut y avoir différentes façons d’épeler les noms communs comme c’est le cas de l’hydrangée ou l’hydrangea ou de l’arbre à chapelet ou aux chapelets
Les noms botaniques ont été créés pour qu’on puisse clairement identifier chaque plante au moyen du nom officiel qui est reconnu à l’échelle mondiale. Cela étant dit, aussi utiles qu’ils puissent être, les botanistes ont tendance à changer le nom des plantes avec le temps en raison du regroupement de différentes plantes.
Les parties du nom botanique
Les noms botaniques sont typiquement constitués de deux mots. Le premier se rapporte au genre, soit le groupe auquel
appartient la plante en raison des caractéristiques qu’elle partage avec d’autres plantes
Le second mot, ou l’épithète spécifique, se rapporte à l’espèce particulière.
Par exemple, la famille des rosacées (les familles sont un regroupement de plus haut niveau) comporte plusieurs genres :
⦁ Rubus (les framboisiers et les mûriers)
⦁ Prunus (les pruniers et les cerisiers)
⦁ Amelanchier (les amélanchiers)
Chacun de ces genres comporte diverses espèces :
⦁ Rubus occidentalis (framboisier noir)
⦁ Prunus virginiana (cerisier de Virginie)
⦁ Amelanchier alnifolia (amélanchier de Saskatoon)
Les noms botaniques nous fournissent des indices
Les termes sur cette page se rapportent à l’épithète spécifique d’un nom botanique. Ils nous donnent un aperçu des raisons
pour lesquelles un pante porte son nom. Il peut parfois s’agir d’indice sur ce que d’autres personnes ont pu observer –
la façon dont la plante pousse, son apparence ou la région dans laquelle on la retrouve. Le nom peut aussi se rapporter
à la personne qui a donné le nom officiel à la plante, comme les lewisii qui porte le nom de l’explorateur Meriwether
Lewis.
La caractéristique n’est pas toujours évidente et, dans la section « Pays où on retrouve la plante », on doit garder en
tête que l’aire de répartition de la plante peut s’étendre au-delà du mot dans son nom. Certaines plantes qu’on retrouve
au Canada se retrouvent aussi ailleurs en Amérique et inversement.
Pour démontrer comment sont formés les termes, les plantes sont indiquées à la droite. Elles sont toutes des plantes
indigènes à l’exception de l’Echinacea purpurea qui est une plante populaire qui a été introduite au pays, mais qui
n’est pas considérée comme une espèce envahissante.
Coloration :
Quercus alba (chêne blanc); Le mot « blanc » pourrait provenir de l’aspect du bois fini ou encore se rapporter à des taches blanches lisses qui apparaissaient sur l’écorce comme résultat d’une infection fongique auxquelles faisaient référence les Autochtones
Se rapporte vraisemblablement aux pétales qui vont du rose au pourpre :
Echinacea purpurea (échinacée pourpre, rudbeckie pourpre)
Eutrochium purpureum (eupatoire pourpre, eupatoire d’eau rouge)
Dalea purpurea (dalée violette)
Prunus nigra (prunier noir, prunier sauvage) : l’écorce et les branches deviennent plus foncées en vieillissant.
Acer rubrum (érable rouge, plaine rouge) : dont les feuilles deviennent rouge vif l’automne. Alnus rubra (aulne rouge, aulne de l’Orégon) : l’écorce était utilisée par les peuples autochtones pour faire de la teinture. De plus, le bois fraîchement haché revêt une
teinte rouge vif avant de devenir orange-brun.
Echinacea pallida (échinacée pâle) : les pétales sont rose pâle.
Apparence globale ou caractéristiques particulières :
Penstemon gracilis (penstémon grêle). Tandis que les penstémons sont délicats en général, cette espèce l’est particulièrement.
Oenothera fruticosa (onagre frutescente) : forme une touffe dense.
Celastrus scandens (bourreau des arbres, célastre grimpant) : vigne ligneuse grimpante.
Spiraea tomentosa (spirée tomenteuse, thé du Canada, spirée cotonneuse, spirée rose) : le dessous des feuilles est recouvert de poils denses.
Penstemon hirsutus (penstémon hirsute) : qui porte des poils blancs sur sa tige.
Viburnum dentatum (viorne dentée) : dont les feuilles sont dentées, c’est-à-dire qu’elles ont de la dentelure ou une série de points le long du bord.
Eutrochium maculatum, anciennement appelé Eupatorium maculatum (eupatoire maculée) : peut avoir des taches pourpres sur sa tige.
Nymphaea odorata (nymphée odorante)
Echinacea angustifolia (échinacée à feuilles étroites)
Ces plantes poussent dans des régions humides:
Caltha palustris (populage des marais, bouton d’or, chaudière d’enfer, populage des marécages, soucis des marais, calthe des marais)
Rosa palustris (rosier palustre)
Campanula rotundifolia (campanule à feuilles rondes, campanule à feuille ronde) : a des feuilles rondes ou en forme de cœur à sa base.
Eupatorium perfoliatum (eupatoire perfoliée, herbe à souder)
Silphium perfoliatum (silphe perfolié, silphium perfolié)
Helianthus giganteus (soleil géant)
Ces deux plantes forestières à floraison printanière ont de grandes fleurs comparativement aux autres espèces de leur genre :
Trillium grandiflorum (trille blanc, trille grandiflore)
Uvularia grandiflora (uvulaire à grandes fleurs, uvulaire grandes-fleures, uvulaire grandiflore)
Maianthemum stellatum (smilacine étoilée, maïanthème étoilé) : ses délicates fleurs ressemblent à des étoiles.
Pays où l’on retrouve la plante ou région où elle pousse :
Maianthemum canadense (maïanthème du Canada, maïanthème de l'intérieur)
Hepatica americana (hépatite d’Amérique)
Clintonia borealis (clintonie boréale) : se retrouve dans la forêt boréale, mais aussi dans le nord des États-Unis.
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