Bienvenue, 
top-page-banner-2-k.jpg

Jardinage écologique



Sarah Coulber

Au fil de nos journées, de moment en moment, nous faisons d’innombrables choix qui sur le coup peuvent paraître insignifiants. Collectivement, ces choix façonnent notre existence, notre communauté, notre pays et notre planète. Nous avons le pouvoir d’impulser de grands changements, de petit choix en petit choix, par exemple en écrivant sur les deux côtés d’une feuille de papier, en prenant un peu moins souvent la voiture ou en plantant des plantes indigènes. L’aménagement et l’entretien d’un jardin ou d’une grande étendue de terre supposent de nombreux choix. Vous voulez voir dans quelle mesure vous pouvez écologiser votre jardin?

Votre carré de gazon verdoyant
Votre pelouse peut rivaliser de beauté avec celle de vos voisins sans que vous deviez l’arroser chaque fois que vous allez dehors. Nous avons quelques trucs qui feront de votre pelouse la plus drue du voisinage.

À vos marques, prêts, semez! Pour favoriser la vitalité et la santé de votre gazon, achetez des graines de variétés auxquelles conviendront le type de sol et d’ensoleillement que présente votre terrain. Cela favorisera une meilleure résistance aux intempéries et aux organismes nuisibles, contribuera à une pousse plus abondante et tiendra plus facilement à l’écart les mauvaises herbes.

Clip, clip. Évitez de couper le gazon trop court! Avec des lames bien aiguisées, réduisez-en la longueur d’un tiers seulement, voire moins, pour qu’elle soit d’environ sept centimètres ou plus. Des brins d’herbe assez longs permettent une meilleure synthèse de nourriture à partir des rayons du soleil, un rétablissement plus rapide après des périodes de dormance, une meilleure rétention de l’humidité, ce qui réduit les besoins d’arrosage, et une meilleure expansion des racines en profondeur. Ils font également obstacle aux graines de mauvaises herbes qui ont ainsi de la difficulté à toucher le sol et à germer.

Pas touche! Recyclez les retailles de gazon en les laissant là où elles tombent. Cela favorisera la santé et la vigueur du gazon en redonnant au sol des nutriments que les racines de la plante pourront utiliser. Si vous observez qu’un feutrage apparaît et que les retailles ne se sont pas décomposées après plusieurs jours, cela pourrait indiquer que le sol n’a plus une faune édaphique suffisante. Vous pouvez favoriser le rétablissement de l’équilibre naturel en éliminant les pesticides et les engrais chimiques, une mesure qui permet habituellement la reconstitution spontanée d’une édafaune utile. Vous pouvez aussi accélérer le processus en répandant une couche de compost sur votre pelouse. Le compost pénétrera dans le sol peu à peu, au fil des averses.

Si vous devez ratisser les retailles – peut-être que le gazon n’a pas été coupé depuis des semaines et que les rognures ont 13 centimètres de long –, alors utilisez-les comme paillis dans votre jardin ou ajoutez-les à votre tas de compost.

L’eau, si précieuse
Nous aimons tous l’eau propre; c’est la boisson préférée de notre organisme, nous nous en servons pour nous brosser les dents, laver nos vêtements et nettoyer nos comptoirs, et nous adorons y nager et y pêcher! L’eau propre est indispensable à la santé des innombrables espèces qui peuplent les étangs, les lacs, les rivières et les fleuves du Canada, sans compter les océans, où cette eau finit par aboutir. Elle revient également vers nous sous forme de pluie. Dans un souci d’utilisation raisonnable de cette ressource précieuse, et pour vous faire économiser du temps et réduire vos frais de distribution d’eau ou l’utilisation de l’eau de votre puits, voici quelques idées visant à réduire ou éliminer les besoins d’arrosage.

Les espèces de chez nous. Les plantes indigènes ont poussé dans le sol canadien depuis des générations; elles représentent ainsi un choix qui réduira l’entretien que devez apporter à vos plates-bandes. Une fois qu’elles ont bien établi leurs racines, elles devraient prospérer et n’exiger aucun arrosage. Vous pouvez aussi ajouter une couche de paille ou d’un matériau semblable à vos plates-bandes; ce paillis laissera s’infiltrer l’eau mais favorisera la rétention de l’humidité en tenant les rayons du soleil à l’écart.

Écopelouse. De plus en plus de Canadiens se refusent à arroser leur pelouse. Ils choisissent des graminées appropriées qui peuvent vivre avec moins d’eau, et ils tolèrent que le gazon brunisse un peu, de manière temporaire, lorsqu’une période trop chaude et sèche entraîne une dormance naturelle.

Tombe, tombe la pluie. Procurez-vous un tonneau pour recueillir l’eau de pluie captée par la gouttière et la descente pluviale de votre maison. En raison de la composition courante des toits, et afin d’éviter que des substances toxiques se retrouvent dans vos légumes et vos fruits, il peut être plus judicieux de réserver cette eaux aux plates-bandes qui ne contiennent pas de plantes comestibles.

Ravages et ravageurs
Pendant des milliers d’années, notre monde naturel s’est très bien débrouillé sans l’usage de pesticides et d’herbicides. Suivez l’exemple de Dame Nature et laissez votre terrain retrouver un état naturel en y incluant des plantes indigènes de tailles et de types divers, et en évitant les produits chimiques. Cela invitera automatiquement des alliés dans votre jardin : des oiseaux insectivores, des chauves-souris, des crapauds et des insectes qui contribueront à tenir les espèces d’insectes « nuisibles » en échec. Vous pouvez également atténuer les dommages causés par les déprédateurs en renforçant les plantes; plantez-les simplement dans un endroit approprié et apportez-leur une abondance d’éléments nutritifs en leur donnant du compost ou du fumier vieilli.

Sus aux bibittes! Les pesticides – les herbicides comme les insecticides – peuvent nuire à des espèces utiles comme les papillons, les abeilles et même les colibris. Ces magnifiques oiseaux-mouches trouvent certes les glucides dont ils ont besoin dans le nectar des fleurs, mais les protéines qu’ils obtiennent en mangeant des insectes et des araignées leur sont également essentielles. Si cette source d’alimentation est contaminée ou éliminée par des pesticides, la santé des colibris peut être compromise. Les pesticides peuvent également être nocifs pour les êtres humains, et ils peuvent en outre se retrouver dans nos cours d’eau et nuire à des milieux bien éloignés de votre jardin.

Se débarrasser des mauvaises herbes. Pour avoir le moins de mauvaises herbes possible, ajoutez du paillis à vos plates-bandes et examinez les idées présentées ci-dessus pour les pelouses. Vous pourriez aussi tenter de déterminer si la farine de gluten de maïs convient à votre pelouse. Il s’agit d’un produit dérivé naturel qui empêche la germination des graines tout en constituant un engrais naturel.

Vous pourriez bien sûr aussi essayer de manger des mauvaises herbes : bien des gens redécouvrent leur valeur nutritive! Les feuilles de pissenlit, par exemple, renferment beaucoup de vitamines, ainsi que du zinc et du fer. Avant d’étendre vos récoltes à des « mauvaises herbes » et d’en faire un festin, obtenez les renseignements nécessaires auprès de quelques sources fiables!

 

C’est à la passion et à l’imagination de Maria MacRae que nous devons la plus grande partie de tout ce que propose le programme Habitat arrière-cour  de la FCF. Si la FCF a réussi à intéresser les Canadiens aux espèces sauvages qui les entourent et les a amenés à créer chez eux un habitat pour ces espèces précieuses, c’est notamment grâce à la contribution déterminante de Maria. Malheureusement, Maria souffrait du cancer depuis plusieurs années et elle s’est éteinte le 11 avril 2010; elle n’avait que 44 ans.