Les cactus du Canada

Par Sarah Coulber

Quand on dit cactus, on pense immédiatement aux étendues désertiques du Mexique ou peut-être à une plante de maison sur le bord d’une fenêtre. Mais le Canada possède ses propres cactus qui sont à la fois très jolis et bien à leur place dans de nombreux jardins du pays.

Avant de travailler pour la Fédération canadienne de la faune et de découvrir ses jardins de démonstration, l’idée de cactus indigènes ne m’était jamais venue à l’esprit. Puis un bon jour, une collègue m’a dit avec excitation que notre cactus était en train de fleurir ! Tout comme moi qui étais nouvelle, l’oponce de l’Est était un nouvel arrivé dans les jardins — et il fleurissait pour la première fois. Ses belles fleurs jaunes m’ont impressionnée, de même que sa capacité de survivre aux rigueurs de l’hiver à Ottawa.

Il y a deux groupes principaux, ou genres, de cactus qui poussent au Canada. Le Coryphantha (également appelé Escobaria) compte une espèce indigène. Il est rond et couronné d’une ou de quelques fleurs attrayantes au sommet. L’Opuntia, l’autre groupe de cactus indigène du Canada, compte trois espèces indigènes ayant toutes des rameaux ovoïdes aplatis appelés cladodes qui sont liés les uns aux autres et des fleurs qui poussent au sommet des cladodes.

Le fruit de l’Opuntia sert de source alimentaire depuis des siècles. Après l’avoir épluché pour enlever les petites épines, on peut manger la chair ou en faire du sirop et de la gelée. Le liquide de l’Opuntia est un jus gélatineux qui a servi d’eau potable en situation d’urgence; pour extraire l’eau de cette plante, il faut d’abord éplucher les couches externes coriaces. Quant à ses propriétés médicinales, il semblerait que l’application de ce liquide  sur des pansements accélère la guérison des plaies. Et selon le Guide de terrain Peterson, les graines broyées de l’Opuntia humifusa peuvent servir de farine ou d’épaississeur de soupe.
 
Tous les cactus du Canada fournissent du pollen aux abeilles.
 
(Mise en garde : Nous ne recommandons pas l’usage de ces plantes pour des fins médicinales ou de consommation. Un grand nombre de plantes peuvent être venimeuses ou nocives si elles sont ingérées ou font l’objet d’un usage externe. L’information dispensée sur les valeurs médicinales ou nutritionnelles des plantes est donnée à titre informatif seulement et provient de différents ouvrages. L’exactitude de ces informations n’a pas été vérifiée.)

Les cladodes de l’Opuntia s’enracinent assez facilement. Détachez un segment et laissez-le sécher pendant environ une semaine avant d’enfouir la partie brisée profondément dans le sol. Le Coryphantha vivipara produit de nouveaux bourgeons qui tombent et produisent de nouvelles plantes.

Ces plantes poussent naturellement dans des endroits secs, sableux et rocailleux comme les flancs de collines et les prairies. Dans votre jardin, plantez-les dans des sols sableux ou graveleux bien drainés, en plein soleil.

• Nom : Certains appellent cette espèce Escobaria vivipara var. vivipara.
• Indigène : sud de l’Alberta et de la Saskatchewan, sud-ouest du Manitoba.
• Apparence: C’est un petit cactus rond densément couvert d’aiguillons qui s’irradient d’un point central. Ses fleurs rose clair ou pourprées ont de nombreux pétales pointus à l’extrémité. Les fleurs poussent au sommet de la plante.

• Nom : Autrefois, cette espèce s’appelait Opuntia compressa.
• Indigène : pointe sud de l’Ontario. Actuellement désignée « en voie de disparition » dans le Registre public des espèces en péril du gouvernement du Canada.
• Apparence : Rameaux ovoïdes aplatis (cladodes). Ses épines poussent à l’intersection des nouveaux bourgeons et des vielles tiges. Ses fleurs jaunes aux pétales arrondis sont grandes. Il n’a pas beaucoup d’épines.

• Indigène : un peu partout en C.-B., Alberta, Saskatchewan, sud du Manitoba et ouest de l’Ontario.
• Apparence : Il ressemble à l’O. humifusa, mais ses cladodes sont plus gras et bardés d’un plus grand nombre d’épines. Ses segments se détachent plus facilement que ceux des autres Opuntias.

• Indigène : sud de l’Alberta et de la Saskatchewan. Rapports conflictuels concernant sa présence en C.-B., où il pourrait être indigène dans l’intérieur sec.
• Apparence : Il ressemble à l’O. humifusa, mais il a tellement d’épines qu’il a une apparence blanchâtre de loin.