Vivre avec des chauves-souris

Ne paniquez pas; il y a de quoi être enthousiaste. Les chauves-souris ne sont pas les horribles monstres que la culture populaire nous fait croire. En fait, les chauves-souris sont les pesticides de la nature qui font économiser des milliards de dollars au secteur agricole en Amérique du Nord. Elles vous protègent également des moustiques et d’autres insectes embêtants. Eh oui, les 19 espèces qu’on retrouve au Canada ne mangent QUE des insectes – pas du sang! Donc aucune ne devrait vous faire peur.

Les sites de repos jouent un rôle important dans la survie des chauves-souris : ils leur permettent de régulariser leur température corporelle, de s’abriter contre les intempéries et les prédateurs et de socialiser. Il est donc assez courant que certaines espèces de chauves-souris canadiennes se cachent dans des bâtiments. Les plus courantes sont la grande chauve-souris brune (Eptesicus fuscus), la petite chauve-souris brune (Myotis lucifugus) et, occasionnellement, le vespertilion nordique (Myotis septentrionalis). En Colombie-Britannique, il existe deux autres espèces de chauves-souris qui s’insèrent couramment dans les maisons : la chauve-souris de Yuma (Myotis yumanensis) et l’oreillard de Townsend (Piecotus townsendii).

Pendant plusieurs années, la FCF a étudié le comportement des chauves-souris en matière de repos dans le but de trouver des façons d’atténuer les effets néfastes autant sur les humains que sur les chauves-souris quand celles-ci utilisent les bâtiments comme dortoirs. Avec les résultats, nous avons rédigé le guide intitulé Gérer les chauves-souris dans les bâtiments en toute sécurité.

1. Les chauves-souris détruiront la maison. FAUX. Contrairement aux rongeurs qui mâchent les fils et déchirent les revêtements, les seuls dégâts que les chauves-souris infligent à votre habitation sont l’accumulation de guano et d’urine. Cela peut être corrigé au moyen d’une toile de sol en plastique que l’on change de temps en temps.
2. Les chauves-souris vont rendre ma famille malade. PEU PROBABLE. Plusieurs personnes pensent immédiatement à la rage quand on mentionne les chauves-souris. Mais tous les mammifères peuvent être porteurs de cette maladie, pas seulement les chauves-souris. Au Canada, les cas de rage associés aux chauves-souris sont rares : plus de gens sont tués par la foudre en un an qu’il y a eu de mortalités causées par la rare au cours des 50 dernières années. La rage est tout de même une maladie très grave, donc consultez un médecin s’il y a eu morsure ou égratignure, confirmée ou possible, par un animal. L’histoplasmose est une autre préoccupation pour la santé associée aux chauves-souris. C’est est une infection pulmonaire souvent associée au guano de chauve-souris, mais les spores qui causent cette infection se retrouvent naturellement dans le sol seulement à certains endroits au Canada; le guano des chauves-souris et des oiseaux offre à ces spores un endroit où croître. Les symptômes disparaissent habituellement tout seuls ou peuvent être traités avec des médicaments. Il faut porter de l’équipement de sécurité si on travaille dans un espace confiné où se trouve de la matière organique en décomposition, qu’il soit question d’excréments de chauves-souris, d’oiseaux ou de souris.
3. Les chauves-souris vont envahir ma maison! FAUX. Premièrement, les chauves-souris n’ont qu’un seul petit par an (ou parfois deux), ce qui veux dire que leur nombre ne va pas augmenter rapidement. Deuxièmement, vous pouvez empêcher les chauves-souris de pénétrer à l’intérieur de votre logement en scellant les espaces dans les solives de plancher et les autres points d’entrée entre les zones de repos pour les chauves-souris et les espaces habités par les humains. Mais comme elles peuvent passer dans de petits interstices, cela peut être difficile; il faudra peut-être engager un professionnel. Le dernier recours est l’expulsion.

Saviez-vous que l’expulsion n’est pas la seule option? À moins que les chauves-souris ne causent des problèmes de santé aux occupants humains, il est tout à fait approprié de laisser les pouponnières en place et d’en faire un hibernacle permanent – surtout s’il s’agit d’une espèce en péril. L’espace peut être réaménagé pour rendre le site de repos plus attrayant aux chauves-souris et pour réduire, voire éliminer, les interactions entre les chauves-souris et les occupants humains. La santé et la sécurité du propriétaire sont prioritaires, et il existe des moyens d’améliorer le site de repos pour favoriser la survie des chauves-souris tout en minimisant les répercussions sanitaires sur les humains.

Voici quelques conseils pour s’occuper du guano :

1. Placez un pot de fleurs à l’endroit où le guano tombe habituellement ou placez une étagère ou une gouttière le long du mur au-dessous du perchoir de nuit pour attraper le guano avant sa chute.
   a. Conservez le guano, car il constitue un excellent engrais.
   b. Le guano accumulé peut être retiré chaque année.
2. Certaines sociétés de contrôle de la faune le nettoieront pour vous. Contactez votre fournisseur de services local pour connaître les prix.

S’il y a des chauves-souris dans votre maison et qu’elles ne causent pas de problèmes majeurs, ou si les risques de l’expulsion (c.-à-d. contribuer à leur extinction) l’emportent sur les éléments positifs, veuillez considérer les points ci-dessus.

N'oubliez pas que, contrairement aux rongeurs, les chauves-souris ont un cycle de reproduction très lent et n'ont généralement qu'un seul petit par an.

La santé et le bien-être des gens sont bien sûr d'une importance capitale. Dans une situation où une colonie de chauves-souris devient problématique, un propriétaire peut choisir de les évincer d'un dortoir ou d'un hibernacle. Si vous devez procéder à une éviction, il est extrêmement important de tenir compte du cycle de vie des chauves-souris afin d'assurer leur survie et qu'aucune d'entre elles ne se retrouve piégée à l’intérieur de votre maison.

Bien qu’il existe de nombreuses fausses idées au sujet des chauves-souris, les risques posés par la rage et l’histoplasmose constituent des préoccupations légitimes, et il est important d’éviter tout contact direct avec les chauves-souris. Bien que l’expulsion d’une colonie de chauves-souris puisse réduire les risques pour les humains, une mauvaise gestion de la colonie peut entraîner des risques dévastateurs pour les populations locales. Étant donné que certaines chauves-souris susceptibles d’être présentes dans les bâtiments figurent sur la liste des espèces menacées ou en voie de disparition au niveau provincial et fédéral, il convient de gérer ces situations avec prudence afin de donner la priorité à la fois au bien-être des humains et à celui des chauves-souris.

Les femelles dépendant particulièrement de dortoirs de maternité de bonne qualité pour mettre au monde et élever leurs petits d’une année sur l’autre, l’expulsion de ces dortoirs peut se révéler particulièrement préjudiciable pour la colonie. De plus, le nombre de dortoirs de haute qualité peut être en train de diminuer en raison de la décision des propriétaires d’expulser les chauves-souris au lieu de les gérer sur place. En somme, à moins qu’une colonie de chauves-souris ne devienne problématique pour la santé, la sécurité ou le bien-être du propriétaire, l’expulsion ne devrait être envisagée qu’en dernier recours.

Si vous vous demandez si vous devriez expulser les chauves-souris de chez vous, suivez les étapes de notre guide sur comment gérer les chauves-souris dans un bâtiment :

Déterminez si les chauves-souris causent des problèmes importants et évaluez le pour et le contre de les expulser.

Les abris pour chauves-souris peuvent être une solution de rechange, mais il y a des facteurs à considérer, en plus des lignes directrices générales, pour les rendre plus attirants pour les chauves-souris.

Savoir de quelle espèce il s’agit, où elle se trouve dans le bâtiment, son statut d’espèce en péril, ainsi que les mythes et fausses idées qui l’entourent, va vous aider à prendre une décision informée.

Il faut déloger les chauves-souris au bon moment pour ne pas emprisonner des petits incapables de voler ou une colonie qui hiverne. Les bons moments de l’année pour les déloger sont donc en mars-avril ou de septembre à novembre. Si vous êtes certain(e) qu’aucune chauve-souris n’hiverne dans le bâtiment, vous pouvez bloquer l’accès pendant l’hiver.

Il est idéal d’identifier l’espèce avant de les déloger ou de bloquer l’accès. Par exemple, les petites chauves-souris brunes vont quitter le dortoir d’été (comme le bâtiment en question) pour hiverner dans des cavernes, mais les grandes chauves-souris brunes peuvent passer l’hiver dans le bâtiment.

Si vous vous demandez si vous devriez expulser les chauves-souris de chez vous, suivez les étapes de notre guide sur comment gérer les chauves-souris dans un bâtiment :