Aidons les monarques

À travers l’Amérique du Nord, les populations de l’emblématique monarque sont en déclin abrupt. Le monarque brillamment coloré se reproduit en été dans beaucoup de régions du sud du Canada et la plupart des adultes nés au Canada se dirigent vers les hautes terres du centre du Mexique pour y passer l’hiver. De quatre à cinq générations de monarques sont nécessaires pour atteindre le Canada lors de la migration printanière. En 2016, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada a placé le monarque sur la liste des espèces en péril.

Le déclin de la population est probablement dû à une combinaison de menaces : perte d’habitat, utilisation d’herbicides et de pesticides et changement climatique. Le monarque a besoin d’asclépiade (plante hôte de la chenille monarque), mais aussi d’autres fleurs sauvages (sources de nectar) dans l’ensemble de son aire de reproduction et de ses itinéraires migratoires.

La FCF croit qu’il existe des milliers d’hectares disponibles comme habitat potentiel pour les pollinisateurs qui pourraient faire une différence pour les monarques au Canada. Une grande partie de cet habitat potentiel est déjà de propriété publique, comme des parcs, des routes et des droits de passage. Les méthodes de création et de gestion d’un habitat de pré sont déjà bien connues et éprouvées. Restaurer un habitat de pré est relativement peu coûteux, et le gérer pourrait en fait permettre d’économiser des millions de dollars à long terme.

La FCF travaille à créer et à restaurer l’habitat de reproduction et d’approvisionnement en nectar des monarques et autres pollinisateurs aux abords des routes et droits de passage publics (par exemple, sur le tracé des lignes d’hydroélectricité et des pipelines). Soutenus par la Fondation Trillium de l’Ontario, nous travaillons sur un projet pilote avec Hydro One, le comté de Lanark et la Commission de la capitale nationale (CCN) pour créer un habitat pour les monarques sur des droits de passage dans l’est de l’Ontario.

• 2017 : début du projet.
• 2018 : obtention d’une subvention de la Fondation Trillium de l’Ontario et lancement du projet avec nos partenaires : Hydro One, le comté de Lanark et la Commission de la capitale nationale
• Préparation de cinq hectares sur quatre sites en vue de rétablir l’habitat
• 2019 : atelier sur la restauration d’habitat pour les monarques et autre pollinisateurs adressé aux gestionnaires des routes et corridors de services publics
• 2019 : début des semences de fleurs sauvages indigènes sur les sites

L’effectif des papillons monarques de l’Est dans leur aire d’hivernage accuse un nouveau déclin.… Lire

À mesure de l’évolution de notre climat, les monarques devront sans doute ajuster leur aire de répartition actuelle pour trouver un habitat convenable pour se reproduire et s’alimenter en nectar. Ils seront peut-être amenés ainsi à utiliser davantage l’habitat disponible au Canada. Étant donné l’augmentation de la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes liés au changement climatique, les monarques sont à un risque accru de mortalité pendant leur migration et dans leur aire d’hivernage, et il s’impose donc de restaurer davantage d’habitats pour compenser le déclin de leurs effectifs. Les couloirs d’emprises du Manitoba, de l’Ontario et du Québec offrent un potentiel d’habitat étendu et interrelié susceptible de réduire le stress des monarques lié au réchauffement climatique.

Les prairies de fleurs sauvages indigènes apportent de plus des services écologiques. Par la restauration et la maintenance de l’habitat de prairies indigènes sur les emprises, nous contribuons à améliorer les services de pollinisation, réduire l’impact des inondations et la chaleur, créer des clôtures à neige naturelles et augmenter la séquestration du carbone.

Mon travail se concentre sur la conservation des espèces en péril au Canada. Je veux comprendre les facteurs qui menacent ces espèces et déterminer comment réduire leurs effets pour pouvoir rétablir les populations. Mon équipe et moi nous penchons sur les méthodes de rétablissement des espèces en péril compatibles avec les pratiques agricoles et commerciales sur les routes et dans les emprises. Nous étudions diverses espèces inscrites en vertu de la Loi sur les espèces en péril, dont la rainette faux-grillon de l’ouest, le papillon monarque et, récemment, les espèces d’oiseaux des prairies herbeuses comme le goglu et la sturnelle des prés.

« Si nous travaillons ensemble pour restaurer l’habitat de pré sur les terres publiques et privées, nous pouvons faire une différence pour le rétablissement du monarque. »

Holly Bickerton est une écologiste d’Ottawa. Elle a des connaissances spécialisées en botanique et en identification et classification de groupements végétaux. Elle a œuvré pour la conservation de nombreuses espèces rares et en péril. Holly Bickerton et Carolyn Callaghan, biologiste principale spécialiste de la conservation de la faune terrestre à la FCF, travaillent ensemble pour créer des partenariats avec des sociétés et certains organismes gouvernementaux afin de conserver la végétation dans les corridors linéaires dans le but de contribuer au rétablissement du papillon monarque.