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L’Année de la tortue



April Overall

Painted Turtle

Ces champions de la lenteur ne font peut-être pas partie du zodiaque chinois, mais les écologistes du monde entier conviennent que les tortues auraient besoin qu’on leur consacre une année, à elles aussi. C’est pourquoi l’organisme Partners in Amphibian and Reptile Conservation (PARC) a décrété que 2011 serait l’Année de la tortue. Il est difficile d’imaginer qu’une espèce qui existe depuis 220 millions d’années pourrait disparaître à tout jamais de la planète. Selon l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN), 47,6 % des espèces de tortues sont considérées comme menacées. Mais saviez-vous que leur lutte pour la survie se déroule également ici, chez nous? En effet, un cinquième des espèces de tortues habite en Amérique du Nord. C’est donc à nous de préserver nos tortues — dans nos lacs, océans et jardins.

Si les tortues venaient à disparaître, l’ordre du monde naturel serait bouleversé. Elles jouent un rôle crucial dans la chaîne alimentaire. Sur terre ou dans l’eau douce, les tortues préservent la santé des marais et des zones humides et servent de source de nourriture pour leurs prédateurs dans l’écosystème. Dans l’océan, les tortues de mer broutent la ruppie maritime (un vrai délice). Plusieurs espèces de poissons, de mollusques et de crustacés se nichent dans la ruppie maritime pour se reproduire, et c’est grâce aux tortues de mer que cet habitat se conserve en bonne santé. Qui pourrait imaginer un monde sans tortues? Ce sont des créatures uniques, des témoins de la préhistoire qui ont survécu aux mêmes cataclysmes qui ont fait disparaître les dinosaures!

Pourtant, les tortues font face à bien des dangers ces jours-ci; pour commencer, la lenteur de leur croissance. Elles peuvent prendre 10 à 15 ans avant d’être prêtes à avoir des petits. En conséquence, la préservation de leurs effectifs dépend du nombre d’adultes. Si ce nombre commence à baisser, cela pourrait avoir des conséquences catastrophiques pour leur population en général. Compte tenu de perte d’habitat, de l’exploitation, des changements climatiques, des espèces envahissantes, du développement et de leur capture accidentelle dans les engins de pêche, les tortues ont du mal à atteindre l’âge de 10 ans, encore moins celui de 15 ans!

Heureusement pour elles, les tortues peuvent compter sur la Fédération canadienne de la faune, dont le Programme pour les espèces en voie de disparition a soutenu plusieurs projets de recherche visant à préserver les tortues du Canada. Les espèces telles que la tortue luth, la tortue peinte de l’ouest, la tortue mouchetée, la tortue molle à épines, la tortue géographique du Nord et la tortue serpentine ont bénéficié du soutien de la FCF. Entre les recherches sur la reproduction, la réintroduction de tortues dans la nature, l’aide à la nidification, les études sur les habitats, le repérage des différentes espèces et la réduction des prises accidentelles, nous cherchons par tous les moyens à protéger les tortues du Canada pour l’avenir.

Chacun chez soi!

Tout le monde sait que les tortues se déplacent lentement. En conséquence, beaucoup de tortues ont de petites aires de répartition. Aussi, lorsque leur habitat change à cause du développement ou des interventions humaines, il leur est difficile de trouver un autre habitat. Les tortues qui utilisent une partie de leur habitat pour se nourrir, une autre pour s’accoupler et une autre encore pour faire leur nid ont beaucoup de mal à survivre quand un ou plusieurs de ces secteurs sont perturbés.

Laissez-moi vivre!

Les tortues sont souvent arrachées à leur habitat par les activités des entreprises d’alimentation, d’animaux de compagnie et de produits pharmaceutiques. Tous les ans, quelque 300 millions de tortues sont consommées par l’industrie alimentaire en Asie. En conséquence, la plupart des tortues d’Asie sont sur le bord de l’extinction. Vous pensez que l’Amérique du Nord fait meilleure figure? Pas tant que ça. Rien qu’aux États-Unis, entre 12 et 20 millions de tortues sont expédiées à l’étranger d’une année à l’autre. Même si beaucoup d’entre elles proviennent d’élevages, certaines sont capturées dans la nature.

Sauve qui peut!

Vous avez déjà rêvé que vous vouliez vous sauver et n’arriviez pas à courir assez vite? Imaginez de vivre cela. Les tortues ne peuvent se mesurer aux voitures ou machines agricoles, trop rapides pour elles. En outre, les tortues d’eau douce et de mer risquent de se faire prendre dans les filets de pêche et de se noyer.

Face à l’envahisseur

Lorsque des espèces envahissantes sont introduites sur la terre ferme et dans les eaux du Canada, elles peuvent facilement prendre le contrôle de l’habitat. En outre, elles apportent parfois des maladies qui peuvent tuer les tortues indigènes. À cause de ces nouveaux rivaux, les espèces indigènes de tortues sont forcées de se battre pour conserver leurs sources de nourriture et leur territoire.

Il fait chaud ici, non?

Le changement climatique représente une importante menace pour les tortues à cause des fluctuations de températures et de précipitations qui leur rendent difficile la tâche de trouver ce dont elles ont besoin pour vivre : nourriture, eau et abri. En outre, le climat détermine le sexe des nouveau-nés. En effet, si les températures montent ou descendent trop, cela peut entraîner la naissance de bébés exclusivement mâles ou exclusivement femelles. Si cela se produit pendant une ou deux semaines en juin, ce n’est pas forcément très grave, mais après plusieurs mois, la reproduction connaîtrait une chute spectaculaire.