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Des nouvelles de l’anguille


Sep 12, 2013
Jerika Bradford

Photo : Evan Hall

En Ontario, les populations d’anguilles ont connu une décroissance alarmante de 90 p. 100 depuis 2006. L’espèce est ainsi actuellement considérée comme menacée. Les anguilles sont aux prises avec bien des difficultés : le réchauffement et l’acidification de l’océan attribuables au changement climatique, la pollution aquatique et les barrages hydro-électriques qui détruisent leur habitat et bloquent leur migration vers l’amont. Il n’est pas étonnant que l’espèce soit en péril!

Les anguilles ne sont peut-être pas très jolies, mais elles jouent un rôle important dans nos écosystèmes aquatiques. Prédatrices de niveau trophique supérieur dans les lacs, elles contribuent à empêcher la prolifération d’autres espèces et l’envahissement de nos lacs par ces espèces.

Mesures prises par la FCF

Au moment où vous lisez ces lignes, la FCF travaille sur le terrain avec le ministère ontarien des Richesses naturelles et l’Arnprior Fish and Game Club, sur la rivière des Outaouais, à la hauteur d’Arnprior. Il s’agit d’un projet qui se poursuit depuis 2007. Nous suivons le déplacement d’anguilles munies de radio-émetteurs à l’endroit le plus en amont de leur présence dans la rivière.

Nous avons installé stratégiquement des dizaines de petites passes migratoires temporaires à la hauteur d’Arnprior afin de voir si de jeunes anguilles essaient d’effectuer une migration vers l’amont à ce stade précoce de leur développement. Si de jeunes anguilles se frayent un chemin dans nos passes et aboutissent dans le piège, elles se feront alors munir d’un radio-émetteur puis relâcher afin qu’elles continuent leur voyage et que nous puissions le suivre.

Quelle est la suite?

Bien que nous soyons encore dans la phase initiale de la fixation des balises, de la collecte des données et de l’analyse de ces données, M. David Browne, directeur des initiatives de conservation de la FCF, prévoit que les résultats confirmeront les hypothèses qu’il a posées dès le début : que de jeunes anguilles essaient d’effectuer leur migration vers l’amont, mais qu’elles rencontrent bien des difficultés correspondant à la perte de leur habitat, et qu’un grand nombre d’anguilles adultes – peut-être jusqu’à 40 p. 100 d’entre elles – trouvent la mort dans les barrages hydroélectriques lors de leur avalaison.

Il y a une bonne nouvelle : on observe un retour très lent des anguilles en Ontario, certaines accomplissant leur migration complète saines et sauves. Les données de ce projet mettront en évidence le pic migratoire des anguilles, ainsi que leur itinéraire et d’autres particularités de leur migration. Ces connaissances sont nécessaires à la mise en œuvre d’un plan de rétablissement de l’anguille efficace et crédible, qui redonnera à l’espèce un meilleur accès à son habitat. Des recherches supplémentaires doivent être menées afin de déterminer si ce plan requerra l’installation de turbines convenant mieux aux anguilles ou bien l’arrêt des turbines pendant le pic migratoire.