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Un projet de recherche stimulant sur les lichens!



Jerika Bradford

Le caribou des bois se retrouve dans une grande partie des forêts boréales et septentrionales de la Colombie-Britannique, et aussi loin que Terre-Neuve, le Labrador et le Yukon. Il est plus grand que les caribous des autres populations du Canada, donc il va sans dire que ce mammifère nécessite d’importantes sources de nourriture. Pendant les mois chauds, il broute des végétaux, des fleurs et des champignons, mais quand le front froid frappe, il est principalement tributaire de lichens.

L’une des menaces actuelles auxquelles font face de nombreuses populations de caribous des bois en Colombie-Britannique est liée aux répercussions de l’épidémie étendue de dendroctone du pin ponderosa sur la forêt boréale et son fourrage de lichens terrestres. Le dendroctone du pin ponderosa est un insecte indigène des forêts de l’ouest de l’Amérique du Nord qui n’infeste que les pins matures âgés d’au moins 80 à 100 ans. Or, c’est dans ces pinèdes matures que les lichens terrestres trouvaient des conditions de croissance optimales, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Depuis l’épidémie de dendroctone du pin ponderosa en Colombie-Britannique, les effectifs de caribous de Tweedsmuir-Entiako ont diminué et on croit que ce n’est pas sans rapport avec le déclin des lichens terrestres lié à l’épidémie. La Fédération canadienne de la faune finance un projet de recherche afin d’améliorer l’évaluation des effets de l’épidémie de dendroctone du pin ponderosa sur le fourrage terrestre de la forêt boréale, principalement sur les lichens, qui représentent la principale source de subsistance des caribous des bois pendant l’hiver.

Le Programme pour les espèces en voie de disparition de la Fédération canadienne de la faune a accordé 8000 $ au projet du Bulkley Valley Centre for Natural Resources Research and Management, pour contribuer à ses travaux sur le terrain et à ses analyses de données de 2012, dirigés par Debbie Cichowski, écologiste-conseil du centre. Ces travaux de recherche auront lieu à Tweedsmuir-Entiako, en Colombie-Britannique.

Comment les travaux de recherche de Mme Cichowski se définissent

Les chercheurs du Bulkley Valley Centre for Natural Resources Research and Management ont lancé un projet en 2001, pour étudier et mesurer les effets de l’épidémie de dendroctone du pin ponderosa sur l’abondance des lichens terrestres, qui affecte en bout de ligne les caribous dans la région de Tweedsmuir-Entiako, étant donné qu’ils sont principalement tributaires de cette nourriture pour survivre au froid hivernal.

Les résultats ont conclu que, de 2001 à 2007, les lichens terrestres ont décliné en réponse à l’augmentation du raisin d’ours, une plante couvre-sol indigène. Le problème est que les raisins d’ours l’emportent de plus en plus sur les lichens. Les lichens étaient abondants dans la pinède mature avant l’épidémie de dendroctone du pin ponderosa. En raison de ces circonstances, ainsi que de la destruction des habitats et de la chasse, les caribous des bois ont été inscrits comme une espèce menacée en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) fédérale dans la Southern Mountains National Ecological Area, y compris dans le secteur de Tweedsmuir-Entiako.

Mais il y a de bonnes nouvelles!

À partir de 2010, les observations des chercheurs ont suggéré que la croissance des raisins d’ours s’est ralentie depuis 2007, et que les lichens terrestres redeviennent abondants.
Et c’est ici que le financement du projet Bulkley Valley Centre for Natural Resources Research and Management par la Fédération canadienne de la faune entre en jeu. Les chercheurs étudieront les effets de l’épidémie de dendroctone du pin ponderosa sur le fourrage de lichens terrestres des caribous dans la région de Tweedsmuir-Entiako dix ans après l’épidémie. Ils évalueront également la diminution des raisins d’ours depuis 2007 et si les lichens terrestres commencent à se remettre de la disparition des peuplements de pins ponderosa décimés par le dendroctone. Cette recherche impliquera une réévaluation de l’abondance des lichens et de la végétation concurrente, de la structure des peuplements, de la régénération et des débris ligneux grossiers dans l’aire d’hivernage des caribous.

Grâce à ce projet, les chercheurs espèrent répondre à quelques préoccupations clés, telles que l’important manque de connaissances sur l’abondance du lichen terrestre (fourrage d’hiver des caribous) et de la végétation du tapis forestier concurrente consécutive à l’épidémie de dendroctone du pin ponderosa. Ils espèrent également acquérir une meilleure compréhension des impacts d’une telle menace sur les caribous et recueillir des informations qui seront utilisées à des fins de conservation et de gestion des caribous et de leur habitat, dans le secteur de Tweedsmuir-Entiako comme dans d’autres secteurs touchés par l’épidémie de dendroctone du pin ponderosa.