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Le règne de la forêt pluviale



Annie Langois

Lorsque vous pensez aux forêts pluviales, des images de jungles luxuriantes remplies d’espèces sauvages exotiques, comme des singes et des perroquets, vous viennent à l’esprit. Même si l’on retrouve les forêts pluviales tropicales là où les climats sont plus chauds que les températures rigoureuses qui caractérisent notre pays, nous avons des forêts pluviales juste ici chez nous. La Colombie-Britannique abrite environ 25 p. 100 des forêts pluviales tempérées côtières du monde. Cet écosystème existe sur les versants ouest des montagnes côtières qui se trouvent le long de la côte du Pacifique. On retrouve un autre îlot de forêts pluviales tempérées en Amérique du Nord dans la chaîne de montagnes des Appalaches aux États-Unis. Ailleurs dans le monde, nous les retrouvons en Amérique du Sud, en Europe, en Asie et en Australie et en Nouvelle-Zélande.

Donc, comment cet écosystème unique fonctionne-t-il au juste? En Amérique du Nord, les forêts pluviales sont définies comme des régions caractérisées par des précipitations annuelles variant entre 200 et 400 centimètres, une température moyenne annuelle variant entre 4°C et 12°C, un couvert d’arbres fermé qui cache la majeure partie du ciel et un coin dans lequel les arbres forment la plus grande partie de la végétation. Les courants océaniques chauds créent le climat distinct de la côte du Pacifique. Et étant donné que très peu de rayons solaires atteignent le sol en raison de son couvert fermé, il n’y a pas beaucoup de sous-bois. Plusieurs des végétaux que l’on retrouve dans la forêt pluviale côtière poussent plutôt directement sur les arbres! Les arbres qui vivent dans la forêt pluviale se sont adaptés à ce manque de lumière en produisant des semis qui ont la capacité de pousser à l’ombre ou dans les ouvertures naturelles. Aussi, se trouvant dans un environnement très humide, la plupart des espèces d’arbres vivant dans la forêt pluviale n’ont pas besoin de la faune pour se régénérer, comme le font certains des conifères dans nos forêts. La forêt est maintenue humide durant les mois d’été grâce aux arbres eux-mêmes, qui extraient de l’eau de l’air brumeux, la transforment en condensation sur les aiguilles et les feuilles des arbres et la laissent dégoutter sur le sol (ce que l’on appelle les dégoulinements de brouillard).

Ces écosystèmes constituent certains des écosystèmes les plus productifs au monde. Ils abritent une proportion impressionnante des organismes vivants du monde. La forêt pluviale côtière de la Colombie-Britannique abrite plusieurs espèces de mousses, de fougères et de conifères, comme l’épinette de Sitka et le thuya géant. Le saumon sauvage du Pacifique, l’ours esprit (une forme d’ours noir au pelage blanc), le guillemot marbré, le loup et le pygargue à tête blanche ne sont que quelques-unes des espèces sauvages qui ont cette forêt comme habitat.

Pour que cet écosystème fonctionne convenablement et maintienne ce nombre stupéfiant d’espèces, chaque élément de la forêt a un rôle à jouer, des troncs d’arbre gisants sur le sol qui abritent un nombre infini d’invertébrés jusqu’aux branches élevées des grands arbres où une grande diversité d’oiseaux se multiplient. Ces forêts pluviales sont responsables de presque le tiers de la production totale d’oxygène grâce à leur taux élevé de photosynthèse, ce qui les rend indispensables pour maintenir la composition de notre atmosphère. Malheureusement, la principale menace pour nos forêts pluviales côtières reste encore la déforestation.

Pour en savoir plus long à propos de cet écosystème fascinant (et très vert!) et sur ce que vous pouvez faire pour aider, veuillez visionner la nouvelle vidéo sur la forêt pluviale de la FFP qui sera lancée durant la Semaine nationale de la conservation de la faune, du 10 au 16 avril 2011!