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Le saule pédicellé (Salix pedicellaris)



Nancy Payne


Des Rongeurs


Des rongeurs dans votre jardin?
Soyez ouvert envers les mulots et leurs cousins

Par Maria MacRae

Le terme rongeur ne nous inspire habituellement pas beaucoup d’affection. Non plus que la vue d’une petite créature poilue se faufilant au travers du jardin.

Il semble que notre dégoût pour ces créatures soit viscéral. Les quelques rongeurs qui échappent à notre répulsion, voire que certains trouvent mignons, comme les écureuils et les marmottes, n’en attirent pas moins l’hostilité de nombreux jardiniers. Leur tendance à s’attaquer aux plus belles plantes au moment de leur apogée peut s’avérer pour le moins frustrante. Et pourtant, les sujets d’admiration — ou à tout le moins de curiosité — ne manquent pas chez ces créatures étonnamment fascinantes, dont plusieurs ont une contribution significative à la santé de notre environnement.

Il existe environ 66 espèces indigènes de rongeurs au Canada, y compris les porcs-épics, lemmings, campagnols, souris, tamias et chiens de prairie. Six de ces espèces sont classées par le Comité sur la situation des espèces en péril comme étant en danger de disparition. Trente-quatre de nos espèces de rongeurs sont classées comme menacées par les autorités provinciales. Malgré leur abondance, parfois source de frustration, nous devrions nous préoccuper du bien-être de nos rongeurs.

Ils constituent, après tout, une source alimentaire de valeur pour des prédateurs prestigieux comme les chouettes, les lynx et les loups. Les chouettes lapones, les effraies des clochers et les hiboux moyens-ducs ont une préférence marquée pour les campagnols, tandis que les autours des palombes préfèrent les écureuils. La martre américaine attrape des souris comme première source alimentaire, mais aime aussi les campagnols à dos roux. La moitié du régime alimentaire des hermines est composée de souris, qui sont aussi recherchées par les belettes.

Les ours grizzlys aiment se repaître de spermophiles et de marmottes. La chouette tachetée du Nord, menacée d’extinction, compte sur l’abondance des polatouches pour s’alimenter. Les lemmings sont une source alimentaire cruciale pour les renards arctiques et les labbes à longue queue, dont la population fluctue avec celle des lemmings.
Certains de nos rongeurs contribuent aussi à gérer les populations de nuisibles. Le tamia mineur, le chien de prairie à queue noire et la souris sylvestre se nourrissent au moins partiellement de sauterelles, de coléoptères, de chenilles et d’autres insectes potentiellement ravageurs. D’autres espèces comme le gaufre gris contribuent à l’écologie des prairies. En creusant leur terrier, elles repoussent vers la surface des matériaux souterrains, ce qui contribue à l’aération du sol mais peut aussi causer des problèmes pour les agriculteurs et les jardiniers. Le rat musqué joue un rôle essentiel dans la création d’habitats en eau libre pour d’autres espèces. L’écureuil roux donne un coup de main au reboisement en ramassant et enfouissant des graines d’arbres.
 
Malgré ces contributions bienvenues, nous devons admettre que les rongeurs sont surtout reconnus pour les problèmes qu’ils engendrent. Les écureuils dévorent les bulbes ou détruisent les mangeoires d’oiseaux. Les souris sylvestres s’installent dans nos propres maisons. Les marmottes et les spermophiles transforment les terres agricoles et les parterres en terrains minés.

Nous devrions toutefois garder à l’esprit que certains des rongeurs les plus importuns, comme la souris domestique, le rat surmulot ou le rat noir, ne sont pas indigènes du Canada. Ce sont des espèces débarquées comme passagers clandestins et qui se sont implantées ici, particulièrement en milieu urbain.

Si vous choisissez d’offrir un coin d’habitat à certains de nos petits mammifères, assurez-leur d’abord un abri sous la forme d’un tas de broussailles, de bûches et de végétation dense, puisque la plupart d’entre eux préfèrent rester à l’abri des regards. Découvrez leurs préférences alimentaires et voyez ce que votre terrain peut fournir. Assurez-vous de les protéger des prédateurs non indigènes en gardant les chats domestiques à l’intérieur. Ils apprécieront aussi une source d’eau sous la forme d’un ruisseau ou d’un étang


Et faites preuve d’un peu de tolérance s’ils grignotent des plantes que vous n’aurez pas ajoutées à leur intention, tout en trouvant moyen de protéger vos plantes les plus précieuses et bien-aimées. Consultez le site www.wildaboutgardening.org pour des conseils sur la création d’habitats, la gestion des problèmes et la cohabitation pacifique avec certains des moins aimés de nos mammifères.

Maria MacRae est directrice des programmes Jardinage pour la faune de la FCF.


Les insectivores
Toutes les petites bêtes à fourrure ne sont pas des rongeurs. Les taupes et les musaraignes appartiennent à l’ordre des insectivores, ou mangeurs d’insectes. Comme leur nom l’indique, ce sont des collaborateurs utiles pour leur rôle dans le contrôle des populations d’insectes. Les musaraignes en particulier sont des prédateurs voraces. Avec leur métabolisme élevé, elles demeurent actives toute l’année, se nourrissant d’insectes en toutes saisons.
-MM


Une galerie de personnages
La diversité de nos rongeurs comprend quelques créatures cocasses, remarquables par l’originalité de leur adaptation :
- Les polatouches sont capables de planer sur de longues distances grâce à une membrane élastique entre leurs pattes avant et arrière.
- La marmotte des Rocheuses est connue pour le cri aigu semblable à un sifflement qu’elle émet pour avertir les autres du danger. La montagne de Whistler en C.-B. tient son nom de ce rongeur qu’on appelle parfois en anglais « cochon siffleur », tandis qu’en français populaire, on parle des « siffleux ».
- Le chien de prairie à queue noire est très grégaire, vivant en colonies denses appelées « villes » et identifiant les autres membres de son groupe en prenant contact nez à nez, comportement qu’on appelle aussi « baiser ».
- Notre rongeur le plus primitif est l’aplodonte ou castor des montagnes, considéré comme un fossile vivant. Ce n’est pas vraiment un castor et il ressemble à un rat musqué à très courte queue. Il fait sécher du foin et des fougères au soleil avant de les entreposer pour l’hiver.
- Le gaufre gris a des joues formant pochettes qui s’ouvrent sur le côté de la face plutôt que dans la bouche. Il découpe les plantes en longueurs de cinq centimètres et utilise ses pattes avant pour en remplir ses bajoues.
- La souris à abajoues des plaines utilise ses grandes pattes de derrière pour se propulser à plus d’un mètre dans les airs. En créant ses terriers, elle utilise ses pattes de devant pour creuser et celles de derrière pour expulser la terre.
- Le rat kangourou d’Ord engage des combats aériens avec ses congénères, les rivaux s’élançant dans les airs et fouettant avec leurs pattes de derrière. Il repousse des prédateurs comme les crotales en leur lançant du sable au visage.
- Le rat à queue touffue est le seul rat indigène du Canada. On lui connaît aussi une prédilection pour la thésaurisation d’objets, y compris des bijoux et des dents artificielles. Plutôt que de voler, il préfère le troc, et laisse souvent une cocotte de pin ou un bout de bois en échange du trésor qu’il a pillé.
- Le lemming variable a des liens familiaux forts, et les deux parents s’occupent des petits.
- Le rat musqué, bon nageur, peut rester en plongée trois minutes ou plus.
- La souris sauteuse des champs, longue de deux centimètres, excelle au saut en longueur mais est aussi une bonne nageuse, capable de plonger à plus d’un mètre de profondeur.

-MM

Pour en apprendre davantage sur les rongeurs et les petits mammifères du Canada, demandez votre exemplaire de notre affiche Wild About Small Mammals par téléphone au 1-800-563-9453 ou par courriel à info@cwf-fcf.org en précisant votre commande et votre adresse postale complète.