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Les bons, les brutes et les truands



Natalie Gillis

Clint Eastwood n’a peut-être pas interprété de rôle de jardinier au grand écran, mais la lutte contre les déprédateurs de votre jardin peut être aussi angoissante que les meilleurs westerns. Nous vous présentons une liste de quelques insectes des jardins répartis en trois catégories : les bons, les brutes et les truands, ainsi que des mesures que vous pouvez prendre à leur égard sans devoir vous battre en duel.

Les bons

Il y a tant d’espèces d’insectes bénéfiques pour nos jardins qu’il serait difficile de ne parler que d’une seule. Certaines, comme celles de la famille des carabes, sont des prédateurs qui se nourrissent de vers gris et d’autres larves. D’autres, notamment des hyménoptères parasitoïdes, détruisent les œufs du sphinx de la tomate et de la spongieuse. Les pollinisateurs, tels les abeilles et les papillons, pollinisent des plantes et nous donnent ainsi des récoltes. Ces trois types d’insectes bénéfiques vous aideront à lutter contre les organismes nuisibles sans que vous deviez mener une guerre chimique.

La coccinelle est l’un des insectes chéris des jardiniers. Pour les pucerons, les cochenilles, les mouches blanches, les acariens et les œufs d’autres types d’insectes, il s’agit d’un redoutable prédateur. Tant les adultes que les larves se nourrissent d’organismes nuisibles (les larves, qu’on retrouve dans la terre, ressemblent à de tout petits alligators). Une seule coccinelle peut manger jusqu’à 500 pucerons par jour.

Pour attirer les coccinelles dans votre jardin :

  • veillez à ce qu’elles disposent de pollen, un élément essentiel de leur alimentation (particulièrement le pollen de fleurs ombelliformes comme celles de l’aneth, de la coriandre et de la carotte sauvage);
  • plantez des coréopsis, des pissenlits et des géraniums, d’autres plantes qui les attirent;
  • veillez à ce qu’elles disposent toujours de nourriture en évitant d’employer des pesticides chimiques.

Pour en savoir plus sur les insectes bénéfiques et les moyens de les attirer dans votre jardin, lisez la fiche d’information intitulée Coccinelle 101 et notre mémento sur les insectes bénéfiques sur le site Web Jardinage pour la faune.

Les brutes

Les vers gris sont les bûcherons du monde des insectes : ils coupent les tiges de jeunes plantes au niveau du sol ou juste en dessous. Si vous vous apercevez que de jeunes plants mis en terre la veille ont disparu, ils ont probablement été victimes de l’action de vers gris.

Les vers gris sont les chenilles de plusieurs espèces de noctuelles et d’autres papillons. En général, leur couleur va de gris-brun à noir, et ils se recroquevillent, prenant la forme d’un « C », lorsqu’on les dérange. Ils passent l’hiver à l’état de larves et sont prêts à manger dès que le sol se réchauffe et que les premières plantes commencent à pousser. À la fin du printemps, ils s’enfouissent dans la terre pour se chrysalider; ils en sortent sous forme de papillons de nuit à l’été.

Bien qu’ils soient énervants aux yeux des jardiniers, les vers gris constituent une source importante de nourriture pour diverses espèces d’oiseaux, et ce sont des pollinisateurs utiles lorsqu’ils ont atteint leur stade de papillons. Pour freiner la prolifération des vers gris, cherchez à attirer des oiseaux dans votre jardin. Vous pouvez en outre :

  • placer, autour des jeunes plants, une enceinte protectrice allant d’une profondeur de 3 cm sous la surface à une hauteur de 1 cm au-dessus (les rouleaux de papier de toilette font bien l’affaire);
  • ramasser les vers gris au printemps lorsque vous retournez la terre.

Les truands

Les limaces et les escargots comptent parmi les déprédateurs de jardins les plus communs. Ils peuvent consommer jusqu’à 40 p. 100 de leur poids en feuilles et tiges tendres. Plus d’un jardinier a vu les ravages que les limaces et les escargots peuvent infliger aux jeunes plants et aux herbacées : après leur passage visqueux, le vert qui subsiste peut avoir un air de dentelle. Les limaces et les escargots peuvent être particulièrement dévastateurs les années pluvieuses.

Les prédateurs naturels des limaces sont nombreux; il y a par exemple des oiseaux, des crapauds, des serpents, des salamandres et des coléoptères. Si vous employez des méthodes de jardinage biologiques et veillez à ce que ces animaux disposent de l’habitat dont ils ont besoin, ils vous aideront à freiner la prolifération des limaces. Vous pouvez en outre :

 

  •  ramasser les limaces et les escargots le soir ou la nuit, leur période d’activité la plus intense (à l’aide d’une lampe de poche, examinez vos plants et jetez les limaces et les escargots dans de l’eau savonneuse);
  •  travailler la terre au printemps afin de réduire la population de limaces et d’exposer les œufs;
  •  tendre des pièges aux limaces et aux escargots, par exemple en disposant sur la terre des planches dont un coin est surélevé par un étai, des bouts de tuyaux d’arrosage ou bien des moitiés de pamplemousse vidées et renversées (allez examiner les pièges en début de soirée, avant que les limaces et les escargots se mettent en recherche de nourriture, ou bien le matin).

Pour en savoir plus, lisez la fiche d’information Natural Insect Control sur le site Web Jardinage pour la faune de la FCF.