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Ne tondez plus jamais votre pelouse!


May 11, 2016
Melissa Lefebvre

Cosmos Flowers in a field

En plus d’offrir des parfums merveilleux et une vue à couper le souffle, un pré ou une prairie de fleurs sauvages permet aussi d’attirer la faune sauvage. Il ne s’agit pas d’un jardin conventionnel ou manucuré, mais d’une approche plus fantaisiste et vivante de l’aménagement paysager, tout aussi belle. Ce paysage dynamique a beaucoup à offrir. Vous serez accueilli par une palette spectaculaire de couleurs. Vous créerez un habitat qui contribue à offrir du nectar, de la nourriture et un abri aux oiseaux, aux insectes, aux reptiles, aux amphibiens et à un grand nombre de petits mammifères dont vous pourrez profiter et que vous pourrez observer.

En reliant un écosystème à un autre, vous contribuez à faire que les animaux sauvages se sentent suffisamment en sécurité pour utiliser l’ensemble d’un paysage; un pré ou une prairie dans un secteur qui n’était précédemment que de l’herbe entre deux peuplements d’arbustes, crée un espace de transition invitant pour la faune. Si l’érosion du sol vous préoccupe, un pré disposé de manière stratégique peut y remédier. Votre pré pourrait remplir un petit coin ouvert et ensoleillé de votre jardin ou s’étendre sur plusieurs hectares. Sur le long terme, vous aurez créé un écosystème à part entière à même votre propriété, nécessitant peu d’entretien, aucun arrosage et aucun engrais. Il s’agit d’une rareté convoitée en matière d’aménagement moderne. Avec un peu de chance, vous lancerez peut-être une nouvelle tendance dans votre quartier.

Une prairie ou un pré?

Les prés comme les prairies sont composés d’un mélange de fleurs des champs et de graminées cespiteuses (qui poussent en touffes), et quelques arbres épars. Les écologistes définissent les prés et les prairies par la façon dont ils sont maintenus. Une prairie demeure à l’état de prairie en raison d’incendies d’origine naturelle, tandis qu’un pré est le résultat d’une sécheresse, d’une inondation ou de terres agricoles retournées à un état naturel. Bien que les prairies et les prés comptent de nombreuses espèces de fleurs sauvages en commun, une distinction peut être faite entre ces communautés végétales en fonction de la présence ou de l’absence de quelques espèces clés. Ces espèces, bien sûr, varient selon votre emplacement. Les jardiniers distinguent principalement les prés et les prairies selon leur contenu herbeux. On pense à un pré comme à une zone dominée par des fleurs colorées agrémentée de quelques graminées, et à une prairie comme possédant une plus grande proportion de graminées et moins de fleurs apparentes.

Lorsque vous établissez un jardin de pré ou de prairie sur votre propriété, essayez d’imiter l’habitat naturel de votre région pour attirer la faune locale. Si vous ne trouvez pas de zones naturelles dont vous inspirer à proximité, pensez à ce qui s’y trouvait historiquement. Consultez des dossiers relatifs à l’histoire naturelle par l’intermédiaire de votre municipalité, ou communiquez avec le département des sciences naturelles d’un collège ou d’une université locaux. Le reflet des communautés végétales indigènes qui prospèrent naturellement dans votre région est l’une des clés de la réussite à long terme d’un pré ou d’une prairie de fleurs sauvages dans votre jardin. L’utilisation de plantes et de graminées vivaces indigènes adaptées à votre région garantit que vos plantations auront besoin de très peu de soins une fois établies – et en plus, la faune locale vous en sera reconnaissante. Investissez du temps dans la recherche et le choix de vos plantes, pour vous assurer qu’elles reflètent la nature de votre sol, et vos conditions d’humidité et d’éclairage; ça en vaut la peine!

Comment démarrer

Choisissez un secteur de votre propriété pouvant servir de zone de transition entre des secteurs sauvages et conventionnels, ou remplacez simplement une partie de votre pelouse. Il doit s’agir d’un endroit ensoleillé; le mieux est un espace découvert ou un site doté d’une bonne circulation d’air. Tenez compte de ce qui était planté dans ce secteur avant. S’il était autrefois envahi de mauvaises herbes, vous voudrez peut-être reconsidérer cet emplacement ou vous montrer prêt à faire des efforts supplémentaires pour éliminer les mauvaises herbes. Les sites secs sont généralement moins envahis par les mauvaises herbes.

Si tout ce dont vous disposez est un petit coin ensoleillé dans votre cour ou votre jardin, n’hésitez tout de même pas à l’idée d’un pré ou d’une prairie. Il vous suffit de réduire sa taille. La plantation de ne serait-ce que quelques bouquets de fleurs des champs et de graminées des prairies profite à la faune sauvage. Essayez d’intercaler vos plantes avec une ou deux vivaces par mètre carré. Si vous en plantez plusieurs par mètre carré, votre jardin paraîtra moins clairsemé au commencement; mais vous devrez peut-être éclaircir vos plantations par la suite. Amusez-vous avec votre espace limité; disposez vos plantes là où bon vous semble. Bien que votre espace puisse être limité, vous n’avez pas à vous restreindre dans la diversité de vos plantations. Utilisez autant d’espèces de plantes que vous le pouvez, pour maximiser le nombre d’espèces d’animaux qui visitent votre jardin. 

Pour un jardin de pré ou de prairie plus petit, vous pouvez choisir d’acheter des plantes vivaces ou d’utiliser des plantes en mottes démarrées à partir de semences. Votre pré s’établira plus rapidement de cette façon. Pour une surface plus étendue, un ensemencement direct est probablement une meilleure option. L’idéal est de vous fournir des semences auprès d’un fournisseur de plantes indigènes – préférablement local – digne de confiance, afin de mieux répondre aux besoins de votre région. Un fournisseur fiable vous dira comment les semences ont été recueillies et d’où elles proviennent. Il est souvent préférable d’acheter auprès d’un fournisseur que de recueillir vos propres semences, pour éviter de faire pression sur les populations sauvages ou de collecter des semences de fleurs en voie de disparition ou menacées, qui peuvent être protégées en vertu de la Loi sur les espèces en péril. Évitez les mélanges typiques de fleurs des champs vendus dans les magasins de jardinage, simplement parce qu’ils contiennent principalement des annuelles. Vous obtiendrez alors un beau champ de couleurs pour la première ou la deuxième année, mais les mauvaises herbes reprendront rapidement le dessus. Pour ne pas travailler au hasard, faites des recherches en ligne pour trouver des idées ou des mélanges de semences pré-assemblées qui correspondent aux conditions de votre sol, de votre humidité et de votre éclairage.

En règle générale, la densité de plantes dans un pré est d’une plante par mètre carré ou moins. À de telles densités, les plantes fournissent leur propre ombre, repoussent les mauvaises herbes et conservent l’eau, ce qui signifie aucun paillage, aucune fertilisation et aucun arrosage une fois votre pré établi. Pour obtenir un pré agréable, plantez 60 % de semences de fleurs des champs pour 40 % de semences de graminées. Appliquez ce mélange à un taux d’environ 11 kilogrammes par hectare. Une merveilleuse astuce proposée par Paul Jenkins et Miriam Goldberger de Wildflower Farm consiste à inclure quelques ivraies annuelles dans votre mélange de semences, pour réduire la concurrence des mauvaises herbes pendant la première saison de croissance et contribuer à donner un coup de pouce aux fleurs des champs. L’ivraie disparaîtra après la première saison, après que la nécessité de supprimer les mauvaises herbes se soit dissipée. Combinez le mélange de semences avec du sable ou de la vermiculite pour obtenir une distribution encore plus uniforme et éviter de planter trop de semences. Si vous ensemencez un secteur étendu, il vous faudra une planteuse à alimentation semi-automatique; vous pouvez sinon semer à la main, comme lorsque vous ensemencez une pelouse.

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