April Overall
La prochaine fois que quelqu’un vous appelle une « cervelle d’oiseau » lorsque vous vous comportez en blonde, remerciez-le. Il ne le sait peut-être pas, mais c’est un compliment. Les oiseaux sont des animaux très intelligents. Ils démontrent des signes d’un haut niveau d’aptitude mentale, notamment sur le plan de la mémoire, de la compréhension de la grammaire et des symboles, de la capacité d’imitation, de la perception des motifs des autres et de la créativité.
Je survivrai !
Les chercheurs du musée d’histoire naturelle de Londres ont étudié deux crânes d’oiseaux de mer vieux de 55 millions d’années et ont découvert que leur cerveau était plus complexe qu’on ne le pensait. Il semblerait que ce soit précisément la complexité et la taille de leur cerveau qui leur ait permis de s’adapter à leur environnement il y a quelque 65 millions d'années, ce que les dinosaures n’ont pas su faire. On a également constaté le développement précoce d’une partie du cerveau de ces oiseaux préhistoriques, le « wulst », qui permet le développement avancé du comportement et des facultés cognitives. Ils étaient donc en mesure d’acquérir des connaissances sur leur milieu et de s’en souvenir grâce à leur cerveau relativement gros.
Ça prend un voleur…
Un oiseau averti en vaut deux, voilà sans doute la devise du geai buissonnier. Avec l’expérience amassée au cours de nombreuses générations, le geai buissonnier sait que si un autre geai le voit cacher une noix, il y a de bonnes chances qu’il se rappellera l’endroit et qu’il en profitera pour la voler. Le premier geai buissonnier revient donc chercher sa noix dès que l’autre s’absente pour aller la cacher ailleurs.
De petits malins
Les corbeaux deviennent de meilleurs manipulateurs avec l’âge. Selon le zoologiste Bernd Heinrich de l’Université du Vermont, les jeunes corbeaux se comportent différemment des plus vieux lorsqu’ils découvrent une carcasse à manger. Les jeunes hurlent pendant leur repas de façon à attirer leurs confrères, ceci afin d’assurer leur sécurité : un nombre plus élevé de corbeaux permet d’éloigner plus facilement les autres charognards qui pourraient vouloir s’approprier la carcasse. Les adultes, par contre, dégustent leur gueuleton en silence, à deux, évitant ainsi d’attirer l’attention et gardant tout pour eux !
Les oiseaux et la technologie
Certains oiseaux sont si intelligents qu’ils ont appris à créer et à utiliser des outils. Dans les forêts de la Nouvelle-Calédonie, il y a un oiseau qui étonne les spécialistes par sa grande habileté à fabriquer des outils. Le corbeau calédonien a appris à construire des crochets à partir de petits bouts de bois et de queues de feuilles pour dénicher les larves cachées au sommet des palmiers. Une étude de l’Université d’Oxford a révélé que les corbeaux calédoniens nés et élevés en captivité sont eux aussi capables de fabriquer de tels outils, ce qui confirme le caractère héréditaire de ces aptitudes.
D’autres oiseaux ont appris à profiter de la technologie moderne. Au Japon, aux passages pour piétons, on peut voir des corneilles noires attendre en file que le feu de circulation passe au vert, comme le font les humains. Cela dit, leur but est quelque peu différent. Ces oiseauxdéposent des noix de Grenoble devant les voitures arrêtées, puis retournent attendre sur le trottoir. Quand les voitures démarrent, elles roulent sur les noix et en brisent la coquille. Les corneilles ramassent ensuite leurs noix, et c’est l’heure du repas !
Une mémoire… éléphantesque
Bien que les éléphants aient la réputation d’avoir la meilleure mémoire, les oiseaux leur disputent chaudement ce trône. Le casse-noix de Clarke, par exemple, peut recueillir jusqu’à 30 000 graines du pin sur une période de trois semaines en novembre et les enterrer dans une zone d’environ 500 kilomètres carrés. Au cours des huit mois suivants, il en retrouvera 90 pour cent, même sous la neige !
Pas juste des gazouillis
Les chercheurs se rendent maintenant compte que le babillage de certains oiseaux constitue en fait une forme de communication complexe et très expressive ! Par ailleurs, un professeur de l’université de l’Arizona a enseigné plus de 100 mots à un perroquet jaco en captivité, qui a réussi à les mémoriser. Ce perroquet était aussi capable de nommer et de distinguer les formes et les couleurs, ainsi que 35 objets divers. Enfin, non seulement sait-il construire des phrases complètes, mais il en comprend aussi le sens !