Jennifer Smart
« À la fin, nous ne conserverons que ce que nous aimons. Nous n’aimerons que ce que nous comprenons. Nous ne comprendrons que ce qu’on nous enseigne. »
Baba Dioum, environnementaliste et poète sénégalais
Même si le sujet fait encore la une, il ne devrait plus rien apprendre à personne — les enfants passent de nos jours trop de temps à l'intérieur et pas assez dans la nature. Une étude que le National Trust a réalisée récemment au R.-U. nous révèle que sur les 1 651 enfants interrogés, à peine la moitié faisaient la différence entre une abeille et un bourdon, alors que 90 pour cent étaient capables d’identifier Yoda. Cette étude s’adressait aux étudiants du R.-U., mais les enfants canadiens feraient-ils mieux? Si on peut se comparer à nos voisins du sud — qui ont étudié en détail ce décrochage croissant — la réponse est « non ».
Richard Louv, auteur américain de l’ouvrage intitulé Last Child in the Woods, a inventé le terme « trouble déficitaire de la nature » afin de décrire les effets de ce phénomène croissant qui nous pousse à garder nos enfants à l'intérieur. Cependant, pour quelle raison est-il si important que nos enfants sortent de la maison que nous en sommes venus à qualifier la situation de « trouble ». La recherche a révélé que les enfants qui ne sont pas exposés à la faune et au monde naturel obtiennent des résultats moins élevés aux examens et présentent des taux plus élevés d’hyperactivité avec déficit de l’attention, d’obésité et de dépression. Essentiellement, en les gardant à l'intérieur, on ne permet pas aux enfants d’être des enfants.
Lorsqu’on permet aux enfants de jouer à l'extérieur, il en résulte également certains avantages pour la faune. Si un enfant comprend ce qui le lie au monde naturel, il est probable qu’il agisse plus tard de façon responsable face à l’environnement et qu’il refile ces valeurs à ses propres enfants. En comprenant la nature, il appréciera le bourdon pour ce qu’il nous apporte grâce à la pollinisation plutôt que de craindre le risque de piqûre. Ce point de vue nouveau et appréciable peut susciter de nouvelles possibilités en matière de conservation au Canada.
Cependant, comment fait-on pour envoyer les enfants jouer dehors? Le temps est venu de fermer la télé et de les intéresser à la nature. La Fédération canadienne de la faune offre divers programmes pour inciter nos enfants à sortir dehors et à communier avec la nature :
- Les programmes des écoles FAUNIQUES et des Écoles bleues offrent un financement aux écoles qui se qualifient pour leur permettre d’entreprendre des projets de restauration de l’habitat et des bassins hydrographiques.
- La Semaine nationale de la faune et la Semaine des rivières et des océans sont des activités d’une durée de sept jours qu’on organise à l'échelle nationale et qui sont consacrées aux questions importantes dans les domaines de la faune et de l’eau en mettant des ressources éducatives à la disposition des écoles et des éducateurs.
- Faune et flore du pays présente de nouvelles vignettes et de nouveaux webisodes axés sur la faune urbaine et sur les activités au grand air.
- Wild About Gardening offre des conseils inouïs sur le jardinage afin de favoriser la faune, ainsi qu’une série d’affiches intitulées « Passion pour… » dans le but d’aider les adultes tout comme les enfants à identifier les créatures qu’ils peuvent trouver dans leur cour.