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Un habitat en petits pots...



Maria MacRae

Attirer la faune

Maintenant que vous avez votre plan, voici quelques notions à garder en tête au moment de commencer vos plantations.

    • Parmi les arbres et arbustes qui peuvent être cultivés dans des contenants, mentionnons les petits thuyas, les genévriers, les amélanchiers et les pommetiers. Essayez aussi des arbustes comme le cornouiller soyeux, le salal, le groseillier à fleurs, le sureau et le houx verticillé.
    • Ajoutez un contenant ou deux de grimpantes comme le pois de senteur, le haricot d’Espagne, la clématite et le chèvrefeuille (évitez les variétés envahissantes) pour profiter de l’espace vertical.
    • Les jardinières suspendues sont belles et attirent les colibris. Choisissez des fleurs tubulaires riches en nectar comme des fuchsias, des salvias ou des penstemons. Accrochez-les à l’abri et arrosez-les souvent.
    • Combinez des fleurs qui offriront une floraison continuelle du printemps à l’automne.
    • La faune sauvage préfère des plantes indigènes. Essayez la mélisse-citronnelle, l’ancolie, le jasmin-trompette, l’échinacée, le coreopsis, la verge d’or, la liatride, la gaillarde, la rudbeckie, l’Achlys triphylla, la smilacine à grappes, les fougères Adiantum, le quatre-temps.
    • Si vous souhaitez attirer des papillons, ajoutez un contenant ou deux de plantes recherchées par les chenilles comme l’asclépiade tubéreuse, des asters, des graminées ou des violettes.
    • Ajoutez des herbes en pot comme du persil ou de l’aneth que vous voudrez bien partager avec les chenilles du papillon du céleri.
    • Si l’espace vous le permet, offrez une source d’eau aux visiteurs assoiffés.
    • Si vous espérez attirer des petits oiseaux granivores, laissez les têtes porteuses de graines sur les plantes à fleurs pour l’automne.

-MM 

Quand nous pensons aux habitats de la faune, nous imaginons d’emblée de grands espaces sauvages où les loups, les ours et autres déambulent librement à la recherche du gîte et de la nourriture qui assureront leur subsistance. Mais les petits habitats ont aussi leur importance. Les habitats urbains, s’ils ne permettraient pas à un grizzly de survivre, peuvent répondre aux besoins de nombreuses espèces plus petites.

Même si on les tient pour acquises ou inintéressantes, les espèces plus petites sont fascinantes — capables de survivre et même de prospérer dans des environnements inhospitaliers faits de béton, de bruit et de pollution. Leur ténacité et leur capacité à subsister contre des probabilités inouïes méritent toute notre admiration.

Si nous prenions le temps de nous arrêter et d’étudier ces créatures, nous pourrions bien découvrir des comportements surprenants et des beautés insoupçonnées. Un terrain vague urbain peut révéler des trésors de petits bijoux sous la forme d’insectes colorés, de brillantes araignées de jardins, de couleuvres bariolées et de bruants gazouillants sautillant parmi les mauvaises herbes. Quand nous commençons à prendre conscience de la beauté souvent négligée de ces créatures, nous réalisons combien il est important de leur assurer un coin d’habitat. 

De plus en plus de Canadiens s’efforcent de créer des habitats sur leur terrain pour attirer une diversité d’oiseaux, de papillons et d’autres animaux. C’est bon pour la faune et les propriétaires en profitent aussi quand ils prennent plaisir à observer leurs visiteurs. Mais que faire si votre domaine se résume à un balcon ou à un jardin grand comme un timbre-poste? Avec un peu de réflexion, même le plus petit terrain extérieur peut être transformé en une oasis pour la faune.

Le défi d’attirer des animaux dans un espace qui, par définition, ne peut supporter la même diversité qu’un territoire plus grand est évidemment plus complexe, mais les récompenses sont à la mesure des efforts investis. Les papillons et autres pollinisateurs profiteront des plantes à fleurs qui les nourrissent de nectar et de pollen. Les oiseaux se nourriront des insectes attirés par ces mêmes plantes et on rapporte que certains d’entre eux, comme les merles et les roselins familiers, peuvent établir leur nid dans des plantes en pots installées sur des balcons situés aux étages supérieurs de tours à appartements.

Il existe quelques trucs qui permettent de créer des habitats fauniques dans des espaces restreints. Il faut avant tout penser en trois dimensions. Ne vous laissez pas étouffer par la faible superficie de votre balcon ou petit jardin : pensez verticalement. Des lierres ou vignes grimpant sur un mur nu peuvent offrir à la faune un abri, du nectar ou des petits fruits, tout en ajoutant à votre intimité ou en camouflant des éléments architecturaux moins élégants. 

Gardez à l’esprit que votre espace confiné est en fait l’extension d’un habitat voisin. Pensez à ce petit jardin d’une maison en rangée d’Ottawa qui attire régulièrement d’extraordinaires grands pics. En tant que terrain isolé, ce jardin serait bien insuffisant pour faire vivre cet oiseau colossal. Mais on a conçu ce jardin pour prolonger des éléments d’habitat d’un ravin voisin. Un seul arbre combiné avec une petite haie de thuyas et un tapis de fougères et d’autres plantes indigènes amènent les pics à voir ce petit jardin comme une extension de leur territoire forestier.   

Alors, explorez les territoires environnants : une prairie voisine pourrait déborder dans votre jardin si vous y ajoutiez une variété de vivaces colorées. Prolongez un boisé voisin avec un arbuste ou un petit arbre en pot. Vous aurez une meilleure chance d’attirer des espèces qui se trouvent déjà dans votre milieu si elles retrouvent chez vous divers aspects d’un milieu qu’elles utilisent déjà. 

Essayez d’ajouter la plus grande diversité que votre espace permettra pour répondre aux besoins d’habitat du plus grand nombre possible d’espèces fauniques. Et pensez à l’évolution des différents besoins des animaux selon les saisons : les conifères, même en pots, sont toujours utiles parce qu’ils offrent un abri en hiver et des sites de nidification au début du printemps.

Un peu d’imagination et de planification vous permettront d’offrir des habitats cruciaux à la faune, même si vous êtes limité par l’espace. Votre générosité sera récompensée non seulement parce que vous aurez créé une belle oasis de verdure et de fleurs, mais aussi parce qu’un flot régulier de visiteurs fauniques viendra animer votre propre petit coin privé de nature sauvage.

Maria MacRae est directrice du programme Jardin de la faune de la FCF.