Maria MacRae
Quand la faune pose problème :
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Il est facile de se réjouir des chardonnerets qui pépient dans votre jardin ou des porte-queues qui butinent votre lilas. Mais un écureuil qui grignote vos fleurs au moment où elles vont éclore, c’est beaucoup moins inspirant.
En créant un habitat pour la faune sur votre propriété, vous acceptez que diverses espèces animales profitent de votre générosité, y compris celles que vous n’inviteriez pas de plein gré. L’enjeu important, c’est de trouver l’équilibre entre tolérer des irritants mineurs et faire face à des problèmes plus graves.
Par exemple, pour accueillir des papillons dans votre jardin, il est important de nourrir aussi leurs chenilles. Cela signifie que, pour faire vivre une population du magnifique papillon tigré noir, vous devrez tolérer que des chenilles grignotent votre persil. En en plantant quelques touffes de plus, vous nourrirez les papillons tout en garnissant votre propre salade.
Mais, si c’est tout votre jardin qui y passe, que vos arbustes sont défoliés à mort ou que vous devez partager votre maison avec des envahisseurs, alors, certaines interventions sont nécessaires.
La gestion des habitats est souvent la meilleure manière de prendre en mains un problème de cohabitation avec la faune. Par exemple, si certaines espèces s’installent chez vous, il faut chercher à obturer toutes les ouvertures comme une cheminée sans capuchon, les évents de sécheuse et de hotte, les évents du grenier, etc. Remplissez les trous avec de la terre, ou fermez les ouvertures avec un grillage métallique ou du béton. Assurez-vous que tous les intrus soient sortis avant de refermer les ouvertures, spécialement au printemps quand des petits viennent de naître.
La construction d’une clôture est souvent la manière la plus efficace de se débarrasser de certains nuisibles, comme les cerfs, mais c’est souvent la plus coûteuse, la moins élégante et celle qui exige le plus de travail. Si vous décidez de construire une clôture, menez quelques recherches pour vérifier que la solution va effectivement exclure l’espèce visée. Par exemple, pour tenir les lapins éloignés, votre clôture doit être enfoncée de 40 cm dans le sol, sinon les rongeurs passeront dessous en creusant.
Il est moins onéreux de créer un enclos autour des plantes individuelles. Si des rongeurs s’attaquent à l’écorce au pied de certains arbres, il est possible de les protéger avec une enveloppe protectrice. Des grillages peuvent aussi être utiles si des lièvres ou des cerfs affamés s’attaquent à vos haies ou arbustes pendant l’hiver. Le personnel de la Fédération canadienne de la faune installe des clôtures pour l’hiver autour des thuyas du siège social pour les protéger du broutage des cerfs. Aux autres saisons, cela n’est pas nécessaire, puisque les cerfs trouvent à se nourrir d’autres plantes plus savoureuses.
Les répulsifs sont la solution la moins chère aux problèmes de cohabitation. Certains utilisent le bruit ou le mouvement pour faire peur aux animaux. On peut aussi appliquer sur les plantes convoitées des substances qui en modifient la saveur (mais c’est une solution que vous ne voudrez pas utiliser sur vos propres aliments).
Les répulsifs les plus efficaces sont ceux dont l’odeur puissante chasse les indésirables ou interfère avec leur capacité de reconnaître par l’odorat les plantes convoitées. Pour de meilleurs résultats, il faut répéter régulièrement les arrosages, spécialement après la pluie, et en changer de temps en temps si les nuisibles s’habituent à l’odeur.
Évitez de piéger les animaux pour les relâcher ailleurs; il est difficile de trouver des habitats qui ne sont pas déjà occupés. Dans plusieurs régions, il est aussi illégal de relâcher un animal à plus d’un kilomètre de l’endroit où on l’a capturé. De plus, il est fréquent que des animaux capturés se blessent, ils peuvent propager des maladies dans de nouveaux secteurs ou laisser des petits orphelins. D’autre part, si votre propriété est un bon habitat pour une espèce en particulier, les animaux capturés seront rapidement remplacés.
À mesure que l’urbanisation s’étend, de plus en plus d’habitats naturels sont morcelés. C’est à nous que revient la responsabilité de vivre en harmonie avec les espèces déplacées, de leur fournir des habitats quand c’est possible et de résoudre les problèmes avec souplesse et intelligence.
Maria MacRae est coordonnatrice des programmes Jardinage pour la faune de la FCF.
Vraiment repoussant!
Voici la recette d’un bénévole de la FCF pour éloigner les cerfs et d’autres animaux. Mélangez un œuf dans une tasse d’eau. Couvrez et laissez fermenter quelques jours. Ajoutez au mélange une gousse d’ail écrasée avant d’en asperger vos plantes. Il se peut que vous trouviez l’odeur insupportable pendant la préparation et l’application, mais elle deviendra plus endurable en séchant. -MM |
Consultez le site www.wildaboutgardening.org pour plus d’information sur la cohabitation avec la faune.