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Un talent local



Maria MacRae

Pas touche

Ne déplacez jamais une plante sauvage. Nos plantes indigènes subissent une pression grandissante et de nombreuses populations sont en train de disparaître ou sont à risque : la platanthère blanchâtre de l'Est, le ginseng à cinq folioles et la castilléjie dorée, par exemple, sont tous en danger. Elles peuvent aussi être protégées par des lois provinciales, territoriales ou fédérales. Si vous voulez en planter, vous devriez trouver un fournisseur local qui les connaît bien et qui peut vous conseiller et vous fournir des informations. Contactez votre société d’horticulture ou groupe de maîtres jardiniers locaux. Vous pouvez commencer votre recherche sur www.wildaboutgardening.org qui comprend une liste de fournisseurs et une encyclopédie des plantes indigènes.  

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Imaginez-vous un pré ou un bord de chemin parsemé de plantes indigènes. Peut-être voyez-vous des carottes sauvages, de la chicorée ou même des pissenlits? Mais aucune de ces plantes communes n’est originaire du Canada. Parmi plusieurs autres plantes sauvages familières, elles furent introduites à partir d’Europe et d’Asie, accidentellement pour la plupart, et finirent par fleurir sur les friches et les parterres. Le terme plante indigène, en fait, désigne des espèces qui se trouvaient ici avant l’arrivée des colons européens.

Si, d’autre part, vous voyez les plantes indigènes comme des mauvaises herbes envahissantes, révisez vos critères — beaucoup sont en fait de très belles plantes sauvages. Les gracieux pétales jaunes et courbés de l’érythrone d'Amérique, les boutons intenses de la gyroselle de Virginie ou les joyeuses petites fleurs des Claytonia ne sont que quelques adorables exemples.

Jardiner avec des plantes indigènes ne signifie pas transformer votre terrain en milieu sauvage. Laisser une partie de votre cour dans son état naturel aide certainement la vie sauvage, mais un jardin qui comprend des plantes indigènes peut aussi être une bénédiction pour les animaux. 

Vous pouvez créer un champ de fleurs sauvages, mais les plantes indigènes ont aussi leur place dans un jardin plus classique. C’est vous qui décidez — que des plantes indigènes ou un mélange de vos indigènes préférées et d’espèces acclimatées. Jardiner avec des plantes indigènes ne vous impose pas non plus de délaisser vos espèces familières. 

Parce qu’elles évoluèrent ici, elles sont mieux adaptées au climat du pays et nécessitent moins d’entretien. Elles peuvent survivre aux durs changements de saison et s’accommodent bien des sols et des précipitations propres au Canada.

Elles sont bien accoutumées aux nombreux insectes ainsi qu’aux créatures plus grandes qui pourraient essayer de s’en nourrir, car elles ont développé des défenses remarquablement efficaces, comme des surfaces velues, des épines ou des substances toxiques qui les rendent désagréables au goût. Certaines peuvent même émettre des odeurs qui attirent les ennemis naturels des insectes herbivores, comme les coccinelles qui chassent les pucerons.

De sombres personnages

C’est une plainte fréquente parmi les jardiniers — trop d’ombre les limite aux hostas et aux impatientes. Ils ont tort. Beaucoup de plantes indigènes, particulièrement nos superbes fleurs printanières des bois, comme les trilles, les sanguinaires ou les hépatiques, se développent à l’ombre.

Avant de planter, toutefois, il est important de comprendre la différence entre l’ombre d’un bâtiment et celle d’un arbre. Beaucoup des fleurs des bois poussent dans l’ombre d’arbres à feuilles caduques, profitant de la lumière qu’elles reçoivent au printemps avant que les feuilles des arbres ne poussent. En émergeant tôt dans l’année et en poussant rapidement, elles accumulent l’énergie dont elles ont besoin pour produire des fleurs et se reproduire.

L’ombre des bâtiments, par contre, dure toute l’année, bloquant ce soleil de printemps si crucial. Pour de tels emplacements, envisagez d’y mettre des plantes des bois comme des cimicaires à grappes ou des verges d’or zigzag qui poussent plus tard dans la saison et s’accommodent de l’ombre.

-MM 

Les plantes indigènes peuvent aussi fournir de la nourriture et un abri aux oiseaux, aux papillons et à d’autres espèces. Les plantes et les animaux du Canada ont évolué ensemble, c’est pourquoi les plantes indigènes répondent mieux aux besoins de la faune. Quand on les a croisés pour maximiser leur beauté, certains cultivars ont perdu complètement ou en partie leur capacité à produire du pollen, des graines ou des fruits que les plantes indigènes, elles, produisent en abondance.

Alors que leur valeur devrait leur gagner une place dans votre jardin, leur beauté  gagnera votre admiration. Quelles que soient les conditions présentes dans votre jardin, il y a une plante indigène qui, si elle est choisie correctement, prospérera dans cet environnement, ajoutant de la couleur et de la diversité à votre aménagement.

Maria MacRae dirige les programmes Jardinage pour la faune de la FCF.

Des solutions toutes prêtes

Il y a des plantes indigènes adaptées à presque tous les jardins et conditions. Plutôt que de dépenser beaucoup d’argent pour irriguer un terrain sec ou pour drainer un coin humide, recherchez des plantes indigènes qui s’accommodent de ces endroits comme ils sont. Celles-ci peuvent aussi ajouter une touche de beauté à un coin sombre et mettre de la couleur là où d’autres plantes s’effacent.

Sol humide
Asclépiade incarnate (Asclepias incarnata), iris versicolore (Iris versicolor), iris de l’Arctique (Iris setosa), aster ponceau (Aster puniceus), myrique baumier (Myrica gale), mimule ponctué (Mimulus spp.), lobélie cardinale (Lobelia cardinalis), verveine hastée (Verbena hastata).

Sol sec 
Rudbeckie hérissée (Ratibida spp.), verveine rugueuse (Verbena stricta), raquette à crins blancs (Opuntia spp.), amorphe blanchâtre (Amorpha canescens), aster lisse (Aster laevis), tournesol velu (Helianthus mollis), petalostemon pourpre (Petalostemum purpureum).

Ombre
Mitrelle à deux feuilles (Mitella dyphylla), violettes (Viola spp.), ancolie du Canada (Aquilegia canadensis), asaret du Canada (Asarum canadense), caulophylle faux-pigamon (Caulophyllum thalictroides), cimicaire à grappes (Cimicifuga racemosa), géranium tacheté (Geranium maculatum). 

Couleur d’automne 
Asters (Aster spp.), verge d’or (Solidago spp.), sumac (Rhus spp.), amélanchier (Amelanchier spp.), érable (Acer spp.).

-MM

 

Les favorites de nos jardins

· Tiarelle (Tiarella cordifolia dans l’est du Canada, Tiarella trifoliate dans l’ouest) : une bonne source d’ombre; avec des nuages de bourgeons blancs au printemps et des feuilles d’une très belle forme.

· Houstonie bleue (Houstonia caerula en Ontario, au Québec, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse) : petites plantes à infloraison longue avec de grosses grappes de joyeuses petites fleurs bleues ou blanches; cherchez des houstonies à longues feuilles (Houstonia longifolia) dans les provinces des Prairies.

· Uvulaire grandiflore (Uvularia grandiflora) : plante des boisés qui bourgeonne au printemps avec des fleurs tombantes formant des tourbillons jaunes; se retrouve au Manitoba, en Ontario et au Québec.

· Adiante du Canada (Adiantum spp.) : fougère avec des frondes qui s’ouvrent en éventail dans un motif circulaire, lui donnant une forme intéressante; se retrouve en Colombie-Britannique, en Alberta, en Ontario, au Québec, au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse et dans l’île de Terre-Neuve.

· Gentiane d’Andrews (Gentiana andrewsii) : superbes fleurs bleues, aime les terrains humides, se retrouve en Saskatchewan, au Manitoba, en Ontario et au Québec, mais on retrouve des espèces de gentianes à peu près partout au Canada.

· Benoîte à trois fleurs (Geum triflorum) : des fleurs banales mais dont l’intéressant panache évoque la fumée, d’où son nom anglais prairie smoke; présente au Yukon, dans les Territoires du Nord-Ouest et de l’est de la C.-B. jusqu’en Ontario.

· Bermudienne (Sisyrinchium spp.) : présente à travers le Canada, cette petite plante avec d’adorables fleurs bleues fait partie de la famille des iris. Lorsqu’elle n’est pas épanouie, elle ressemble à une grappe d’herbe, alors faites attention à ne pas l’arracher par mégarde.

-MM