Il y a de fortes chances qu’un habitat unique, près de chez vous, soit en danger d’être drainé, asphalté, creusé ou enseveli sous des déchets. Certains endroits sont même détruits avant que les gens ne sachent qu’ils existent. Aidez à éviter un désastre écologique en veillant à ce que les législateurs clés prennent vos inquiétudes au sérieux. Vous devez d’abord faire le travail nécessaire.
- Cherchez s’il s’agit d’une terre de la Couronne ou d’une propriété privée. Consultez des experts comme des naturalistes de votre région et des biologistes des ministères provinciaux ou territoriaux des ressources naturelles, de même que des fédérations de la conservation de la faune et de la nature. Ces gens devraient savoir quels moyens prendre pour protéger ces habitats uniques par des mesures législatives.
- Rassemblez le plus de renseignements possibles concernant l’habitat névralgique. Où est-il exactement localisé? Est-ce que des études fauniques ont été menées à cet endroit? Quelle flore et faune y trouve-t-on? Y a-t-il des espèces en péril?
- Dites à votre collectivité pourquoi cet habitat devrait être protégé. Exposez des présentoirs dans les bibliothèques et au cours d’activités locales. Expliquez les démarches que vous faites et dites pourquoi. Obtenez la permission de placer des fiches d’information sur les tables des restaurants locaux, portant de brefs messages comme : « Savez-vous qu’un petit milieu humide près de la ville est sur le point de disparaître? C’est un chez-soi important pour une très rare salamandre en péril dans notre province ».
- La persuasion du public est le meilleur moyen de réussir. Une fois que vous avez l’appui de la population, obtenez celui des représentants élus aux paliers municipaux, territoriaux ou provinciaux. À moins que vous leur en parliez, bon nombre de législateurs ne sont peut-être pas au courant de cet habitat ou de l’intérêt marqué des gens pour ce lieu névralgique.
- Une lettre bien écrite ou message électronique au législateur visé peut faire une énorme différence. Soyez bref.
- Ne discutez que d’un seul point dans votre lettre. Expliquez avec cœur pourquoi cela vous préoccupe.
- Faites une demande précise. Par exemple, demandez une rencontre officielle ou demandez que votre législateur vote en faveur d’un projet de loi particulier lié à la faune ou d’un amendement à ce projet de loi. Demandez une réponse dans les plus brefs délais.
- Il est plus probable qu’une lettre transmise par la poste soit lue qu’une lettre transmise par télécopieur ou par courriel.
Créez un mini-boisé
La succession est continuellement en cours dans la nature. Ce processus remarquable se déroule au cours de nombreuses années, lorsqu’un genre d’habitat se transforme graduellement en un autre. Alors que certaines espèces de plantes sont remplacées par d’autres, la succession peut transformer un terrain abandonné en une forêt, un étang en une terre sèche ou une zone entièrement brûlée en un riche espace vert. Laissés à eux-mêmes, la plupart des habitats se transformeraient lentement mais sûrement en boisés. Toutefois, les être s humains empêchent la succession de se produire en labourant le sol, et les animaux, en broutant.
Comme projet à long terme, faites pousser un petit boisé dans votre cour d’école ou localité à l’intention des générations future s d’êtres humains et d’espèces sauvages.
- Si vous avez de la chance, il pourrait déjà avoir des arbres parvenus à maturité sur le terrain de l’école. Dans ce cas, vous pouvez aider cet habitat en plantant des arbustes et des fleurs sauvages qui aiment l’ombre parmi les arbres. Empilez le bois mort et étendez une épaisse couche de feuilles en décomposition autour du site. Le bois et les feuilles en décomposition offrent des habitats essentiels à d’innombrables espèces, dont les insectes, les champignons et la mousse.
- Si vous commencez votre mini-boisé à zéro, faites d’abord des recherches sur les espèces d’arbres et de plantes indigènes de votre région.
- Déterminez les dimensions du boisé, le nombre d’arbres et les espèces que vous désirez planter. La diversité est importante!
- Plantez vos semis d’arbres à environ 2 m de distance les uns des autres, et, si c’est possible, utilisez un paillis de copeaux d’écorce ou de feuilles tombées ou en décomposition pour empêcher les mauvaises herbes de pousser. (Voir « recyclage du feuillage ».)
- Arrosez vos semis régulièrement, surtout au cours du premier été.
- Une fois que les arbres ont bien pris racine (dans plusieurs années), n’oubliez pas d’ajouter une variété de plantes de boisé heureuses à l’ombre.
- Au fil des ans, tenez un registre des espèces sauvages qui fréquentent le boisé.
Coléoptère de ciel étoilé
Un magnifique coléoptère provenant de Chine pourrait être une menace mortelle au Canada. Le longicorne asiatique, qu’on nomme aussi coléoptère de ciel étoilé, perce des trous d’un centimètre de diamètre dans les érables. Depuis 1996, cet insecte a détruit des milliers d’arbres dans les États de l’Illinois et de New York. Il est apparu au Canada, à l’affût dans des cageots de bois provenant d’outremer. Si vous apercevez ce coléoptère, signalez-le à nous!
Plantez des semis de l’espoir
Nous prenons les arbres pour acquis. Sans eux, il n’y aurait plus de vie sur notre planète. Ces beautés arborescentes fournissent de l’oxygène, conservent l’eau et fertilisent le sol. Les arbres offrent aussi des habitats pour une foule d’espèces, du mille-pattes au grizzli. Un des gestes des plus merveilleux que vous pouvez poser pour la faune est de planter une diversité d’arbres indigènes. Vous pouvez acheter les semis ou les gaulis dans les pépinières, ou encore mieux, en faire pousser un bien à vous à partir de graines dans la classe.
- Récoltez des graines des arbres indigènes poussant dans votre région. Ils seront mieux adaptés à votre climat et à l’état du sol. Consultez une pépinière locale pour savoir quelles espèces d’arbres ont le plus de chances de réussir.
- Les graines de certaines espèces, comme le peuplier baumier, le peuplier deltoïde, l’orme blanc, ainsi que l’érable rouge ou argenté, peuvent être cueillies au printemps. C’est en automne qu’on cueille les graines parvenues à maturité du chêne, du frêne, du bouleau, du cerisier, du hêtre américain, de l’érable à sucre et négondo. C’est aussi la saison idéale pour cueillir des cônes de pin, d’épinette, de mélèze, de sapin baumier, de thuya occidental et de genévrier rouge. Conservez les cônes dans un sac de papier à la température de la pièce, de quelques jours à une semaine, jusqu’à ce que les graines tombent. N’oubliez pas d’inscrire le nom de l’espèce sur chacun des sacs.
- Éparpillez les graines dans des pots de papier remplis de terre a u humide. (Voir « Pots de papier ».) Comme toutes les graines ne germeront pas, plantez-en cinq ou six d’une même espèce dans chaque pot, puis enlevez des semis s’il en pousse plus qu’un.
- Les graines d’automne doivent être «persuadées» que l’hiver est passé avant de germer. Placez-les aussi dans des pots de papier avec du terreau humide. Toutefois, laissez-les recouvertes au réfrigérateur pendant un mois. Assurez-vous que le sol reste humide. Certaines espèces comme la pruche du Canada, l’aubépine, le caryer et le « bois de fer » doivent rester près de quatre mois au réfrigérateur.
- Placez les pots dans un conteneur réfléchissant, devant une fenêtre ensoleillée.
- Les racines des semis sèchent facilement, alors conservez le terreau humide (pas mouillé) en tout temps.
- Avant de transplanter des semis dans votre cour d’école ou ailleurs, c’est important de les « endurcir » — c’est-à-dire de les placer dehors le jour et de les rentrer à l’intérieur la nuit, durant environ une semaine.
- Plantez les semis directement dans le sol, dans leurs pots de papier. Ces conteneurs se décomposeront naturellement.
Pots de papier
Enroulez plusieurs pages de papier journal (noir et blanc seulement) autour d’un rouleau à pâte ou de tout autre objet étroit, cylindrique. Enlevez chaque tube de papier en le faisant glisser et agrafez les extrémités.
Protégez vos précieuses plantations
Sans protection contre les tondeuses ou les piétinements, vos semis n’auront sûrement pas de chance.
- Avisez votre directeur d’école et le personnel d’entretien de vos plans, bien à l’avance. Puis, montrez-leur exactement où vous avez planté vos semis d’arbres.
- Entourez les pots de grosses pierres, d’une clôture grillagée ou de piquets reliés les uns aux autres par un ruban de plastique de couleur vive.
- Placez une grande affiche à l’épreuve des intempéries portant un avis comme « Jeune pépinière de l’école primaire Villeverte ».
- N’oubliez pas de sarcler et d’arroser l’endroit régulièrement, surtout durant l’été. Travaillez en partenariat avec des voisins, parents ou aînés pour qu’ils s’occupent de vos arbres durant le congé scolaire.
Réduisez le vandalisme
- Obtenez la participation du plus grand nombre possible de gens à votre projet — non seulement toute l’école, mais aussi des voisins, parents et bénévoles de la collectivité. Faites-les participer dès le premier jour à votre planification, recherche, collecte de fonds, construction, plantation, ainsi de suite. Le vandalisme diminue lorsque les gens ressentent qu’ils ont une part de responsabilité dans un projet.
- Tenez le personnel d’entretien de l’école au courant du projet dès le début, et obtenez leur participation.
- Distribuez des feuillets dans votre voisinage, décrivant votre projet et demandant aux gens de garder l’œil ouvert au cas où il y aurait du vandalisme. Lorsque les gens ont un rôle à jouer, il est fort probable qu’ils signaleront davantage les troubles qui pourraient survenir dans la zone du projet.
- Fixez plusieurs affiches indiquant le nom du projet et son objectif.
- Formez un comité de bénévoles qui sera chargé d’arroser ce que vous avez planté, de sarcler et de surveiller votre projet tout au long de l’été.
- S’il y a des actes de vandalisme, réparez les dommages et n’abandonnez pas votre projet. La persévérance finira par l’emporter.
Apprenez à coexister avec la faune
L’être humain pense souvent qu’il est très à part des bêtes sauvages, et même supérieur à celles-ci. En réalité, nous sommes étroitement liés à toute forme de vie sur la planète. En outre, la faune pourrait très bien se débrouiller si l’être humain disparaissait — et beaucoup d’espèces menacées de disparition se rétabliraient probablement très vite — mais nous ne pourrions survivre sans les insectes, les oiseaux et les bêtes qui font tourner la Terre. Sans les espèces sauvages qui maintiennent le processus naturel en marche, l’écosystème de notre planète s’effondrerait. C’est pourquoi nous devons changer notre façon de voir les choses et devenir des protecteurs et gestionnaires responsables des espèces sauvages et des espaces de la Terre.
Voici dix stratégies quotidiennes qui peuvent réellement faire une différence pour la faune et les habitats de toute la planète :
- Utilisez moins les voitures. Elles polluent notre environnement et tuent beaucoup d’animaux sauvages. Si vous devez conduire, faites-le à une vitesse raisonnable pour permettre à la faune de s’enlever du chemin.
- Ne laissez pas vos chiens et chats courir librement. Ne laissez les chats sortir que la nuit, au besoin, et pas du tout au printemps, durant la saison de la reproduction. Les chats tuent des millions d’oiseaux chanteurs chaque année, y compris des espèces en péril comme la paruline orangée.
- Encouragez les agriculteurs qui prennent soin de la faune en achetant des aliments cultivés sans herbicides ni pesticides.
- Si vous trouvez un oiseau mort portant une bague au pied, avisez le Bureau de baguage d’oiseaux du Service canadien de la faune (SCF). En outre, avisez le SCF si vous apercevez un oiseau portant une marque d’aile ou un collier d’identification.
- Apportez les oiseaux et les mammifères blessés aux centres de soins de la faune. N’essayez pas de les soigner vous-même.
- Évitez d’acheter des produits dans des emballages de plastique jetables. Réutilisez les contenants de yogourt, margarine et autres aliments. De nombreux animaux meurent parce qu’ils ont avalé des débris de plastique ou parce qu’ils ont été étranglés par des porte-cannettes de plastique. Avant de les mettre aux rebuts, coupez-les avec des ciseaux.
- Si vous allez en promenade sur l’eau, agissez de façon responsable. Ne jetez jamais de déchets par-dessus bord. Restez à l’écart des petits fonds qui sont des habitats critiques pour des espèces aquatiques. Ne jetez jamais de cyprins ou autres appâts de pêche dans l’eau. C’est ainsi que les espèces étrangères se propagent et bouleversent l’équilibre des écosystèmes.
- Lorsque vous faites de la marche en forêt ou de l’exploration en plein air, ne dérangez pas les nids d’oiseaux et les plantes rares. N’entrez pas dans les cavernes et les mines lorsqu’il pourrait y avoir des chauves-souris en hibernation.
- Choisissez le ski de fond et le canotage plutôt que la motoneige et les embarcations à moteur. Les espèces sauvages vous en remercieront.
- Prenez toujours parti pour la faune. Transmettez vos connaissances aux membres de votre famille, à vos amis et voisins.
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