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Améliorez les interactions dans l’écosystème de la cour d’école

Disciplines : science

« Les gens et leurs villes sont des phénomènes naturels au même titre que les arbres, les ruisseaux, les nids et les sentiers utiles à la faune. Il est crucial que nous reconnaissions que nous faisons part i e intégrante de l'ensemble de la collectivité vivante. »

— Kevin Lynch

Vous et l'écosystème planétaire

Vous avez probablement vu des photos de l'écosphère prises de l'espace. Supposons que vous êtes dans l'espace et que vous observez la Terre au moyen de jumelles puissantes. Qu'est-ce que vous apercevriez? Tout autour de l'écosphère, vous découvririez les seconds écosystèmes en importance, les océans et les continents. En grossissant davantage, vous remarqueriez des régions écologiques: forêts pluviales, zones côtières, lacs, rivières, montagnes, prairies, toundra. Une autre amplification de l'objectif révélerait des collectivités naturelles— champs de fleurs sauvages, marais, ruisseaux, boisés — et des collectivités humaines — installations agricoles, cités, villes, banlieues. Et niché au cœur même d'une de ces collectivités humaines, vous a percevriez votre propre écosystème.

Trouvez votre « niche écologique »

Le Canada est un immense pays — beaucoup trop vaste pour être considéré comme un seul écosystème. Si nous désirons adopter une approche fondée sur l'écosystème pour réaliser la conservation de la faune, nous devons diviser la carte en plus petits segments. C'est pourquoi les scientifiques ont élaboré le Système de classification écologique du territoire, fondé sur une variété de caractéristiques biologiques et physiques comme la faune, la végétation, le climat, les sols et les eaux. Ce système n'a aucun rapport avec les frontières politiques. Il se compose de couches d'écosystèmes, partant des énormes écozones et allant jusqu'aux minuscules écosites, et il comprend les régions urbaines et rurales. Chaque région écologique peut être comparée à un grand terrarium ou aquarium, contenant presque tous les éléments biotiques et non biotiques nécessaires à sa survie. Le Canada se divise en 15 écozones terrestres et cinq écozones marins, qui se subdivisent en 53 écoprovinces. Ces écoprovinces comptent un total de 194 écorégions, qui se divisent ensuite en 1 021 écodistricts, et ainsi de suite.

Amorcez des projets d’une perspective des écosystèmes

Une approche fondée sur l'écosystème signifie que nous travaillons avec et non contre la nature. Elle reconnaît que les collectivités naturelles sont en changement perpétuel. L'écosystème d'une cour d'école, par exemple, ne reste jamais immobile — il s'adapte constamment à de nouvelles conditions et circonstances. Une approche fondée sur l'écosystème vise à créer un habitat auto-suffisant qui répond non seulement aux besoins de l'être humain, des plantes, des animaux sauvages et domestiques, mais qui assure une harmonie entre ces éléments. Un autre objectif est de conserver les ressources comme l'eau, le sol, la terre et l'énergie. En obéissant aux lois de la nature et en s'adaptant aux divers climats, ces objectifs peuvent être appliqués à tout écosystème. Voici quelques principes directeurs à suivre lorsque vous adoptez une approche fondée sur les écosystèmes en ce qui concerne les habitats fauniques :

  • Commencez par observer de près les caractéristiques naturelles du site choisi pour votre projet : le relief, les cours d'eau, les limites, les conditions climatiques, ainsi que les plantes et les animaux qui occupent les lieux. En tenant compte de ces caractéristiques, ainsi que des besoins des espèces sauvages que vous voulez accueillir, utilisez la plus grande superficie possible de votre site.
  • Imitez la nature. En suivant l'exemple de dame nature et en observant les éléments biotiques et non biotiques de l'écosystème avoisinant, vous pourrez choisir les projets qui conviennent le mieux à votre cour d'école.
  • Identifiez les microclimats particuliers à votre cour d'école et utilisez-les avec efficacité. Par exemple, faites pousser du trèfle des prairies qui recherche le soleil dans les endroits rocailleux et venteux, du cassis d'Amérique dans des milieux humides ou mouillés et le chêne rouge en plein soleil ou dans un coin frais et ombragé. Selon les conditions du sol, disposez les plantes en guildes — c'est-à-dire, en groupes dont les racines et les couverts sont compatibles. Par exemple, les pins, les cornouillers et les bleuets sauvages forment une guilde pour le sol acide.
  • Favorisez l'intégrité écologique. Un écosystème possède une intégrité écologique s'il peut subvenir à ses propres besoins. Il doit être capable de continuer à progresser dans le cycle de la naissance, de la croissance, de la mort, de la décomposition et du renouveau. Favorisez l'intégrité écologique dans votre cour d'école en y faisant pousser une variété de plantes indigènes, aptes à résister à la sécheresse et à bien s'adapter à votre région. Les liens entre les éléments biotiques et non biotiques sont critiques pour assurer un écosystème dynamique et auto-suffisant. Chaque élément devrait exercer au moins deux fonctions. Notamment, une haie de framboises ou de mûres sauvages fournit à la fois un sentier protecteur et de la nourriture aux rongeurs.
  • Contribuez à la reconstitution et à la régénération des sols en contrôlant l'érosion et en enrichissant le sol. Plutôt que d'ajouter de la Terre végétale ou de l'engrais, utilisez le plus possible les matériaux sur les lieux. Par exemple, utilisez un paillis constitué de tontes de gazon, de compost ou d'écorce pour conserver la chaleur et l'humidité, et enrichir le sol. La méthode de l'engrais vert décrite dans la partie « Remplacez un coin de gazon par un parterre sauvage » vous aidera également à transformer une terre aride en sol fertile.
  • Gérez vos ressources d'eau de façon efficace. Utilisez des citernes pluviales pour recueillir l'eau qui tombe en abondance dans votre cour d'école, réduisant ainsi le besoin d'utiliser l'eau du robinet pour faire pousser les plantes. Arrosez tôt le matin pour réduire l'évaporation causée par le soleil, mais cessez de le faire une fois que les plantes sont bien enracinées et capables de bien pousser seulement grâce à la pluie. Évitez de cultiver des plantes non indigènes, comme les roses hybrides qui ont besoin de beaucoup d'eau et qui sont sujettes aux maladies.
  • Divisez votre cour d'école en zones délimitées selon l'utilisation. Assurez-vous que les aires très fréquentées, comme les terrains réservés aux sports, demeurent accessibles.

Faites l’inventaire de l’écosystème : Inspectez votre site

Une première étape critique de la création d'un habitat faunique est de faire l'inventaire de votre zone écologique. Sans oublier que toutes les espèces ont des besoins différents et des préférences, apprenez quels besoins en matière d'habitat sont absents ou doivent être améliorés dans votre cour d'école.

Il ne suffit pas de recueillir des données, mais il faut aussi essayer de comprendre les liens d'interdépendance entre les espèces que vous observez, ainsi que leurs rapports avec divers types d'habitats — par exemple, un étang à grenouilles au printemps comparativement à un étang à grenouilles en hiver; un jardin pour les papillons comparativement à un boisé.

Utilisez ces observations pour vous guider dans votre choix de projets de conservation des habitats. Avant d'installer des structures de nidification, par exemple, assurez-vous que les espèces que vous désirez abriter vivent dans votre écosystème. Que sera l'effet des nouveaux venus sur les autres espèces sauvages?

Souvenez-vous, on ne dresse pas un inventaire d'un seul trait. C'est une initiative progressive s'étendant sur les quatre saisons, afin de noter des renseignements sur les espèces qui utilisent votre site tout au long de l'année et d'une année à l'autre. C'est donc une bonne idée d'inscrire vos observations dans un registre. Tenez compte des besoins suivants en matière d'habitat lorsque vous planifiez vos activités :

  • Nourriture : Qu'est-ce qui est naturellement disponible dans votre région?
  • Eau : Y a-t-il une source d'eau sur votre site ou près de celui-ci? Quelle est la qualité de l'eau? Y a-t-il des poissons ou des insectes aquatiques?
  • Abri : Y a-t-il des endroits où les espèces sauvages peuvent se reposer, échapper aux prédateurs et s'abriter tout au long de l'année?
  • Espace : Est-ce que les plantes et les animaux sauvages ont suffisamment d'espace pour grandir et se multiplier?
  • Accessibilité : Y a-t-il des sources de nourriture, d'eau, ainsi que des abris assez rapprochés les uns des autres? Sont-ils disponibles tout au long de l'année?

Cette liste de vérification supplémentaire vous rappellera les éléments à ajouter à votre habitat faunique ou à exclure de celui-ci :

  • Espèces sauvages : Identifiez toutes les espèces de plantes et d'animaux sur le site de votre projet et dans les alentours, et dressez-en la liste. Si vous plantez de nouvelles plantes ou attirez d'autres animaux, pourront-ils s'adapter?
  • Changement des saisons : Les changements saisonniers illustrent bien comment les écosystèmes évoluent au cours du temps. Les cours d'école et leurs alentours offrent des possibilités innombrables d'observer les changements qui s'effectuent au gré des saisons.
  • Espèces nuisibles : Certaines espèces sauvages peuvent perturber vos projets d'habitat. Par exemple, un étang à batraciens dans un endroit qui abrite un certain nombre de ratons laveurs pourrait être le pire cauchemar des grenouilles.
  • Historique de l'habitat : Quels avantages les structures de nidification existantes, les étangs, les nichoirs, les plantes à graines ou à fruits et les arbres à noix ont-ils apportés à la faune? Comment pourraient-ils être améliorés ou rajeunis?
  • Usage actuel du site du projet : Est-ce que les gens font des promenades, stationnent des voitures, pratiquent des sports, font du vélo, font du compost ou jettent des ordures à cet endroit?

Favorisez la santé de l’écosystème

  • Plantez des arbres. Célébrez la Journée de la Terre et la Semaine nationale de la conservation de la faune en plantant des arbres indigènes! Ces merveilleux feuillus fournissent une variété étonnante de nourriture et d'abris pour un nombre incalculable d'espèces sauvages. En outre, ils réduisent la pollution de l'air, atténuent l'érosion du sol et constituent des zones tampons contre le bruit. Leur situation par rapport aux immeubles, comme les écoles, peuvent également réduire de beaucoup la consommation d'énergie utilisée pour le chauffage et la climatisation (en réduisant les rafales de vents glaciaux et en faisant de l'ombre). Choisissez des arbres à fruits ou à noix, le chêne rouge, l'érable à Giguère, le pinponderosa, le cerisier de Virginie et le sapin baumier notamment, capables de résister à la sécheresse et d'offrir le plus d'avantages possibles aux espèces sauvages.
  • Aménagez des micro-habitats. Des massifs, des taillis, des amas de bûches, de broussailles et de roches sont des moyens faciles de créer des habitats convenables pour une grande variété d'espèces sauvages. Un massif pourrait se composer d'un ou de plusieurs conifères entourés d'un cercle d'arbrisseaux denses et touffus de framboises, de mûres sauvages, de bleuets ou de sureaux. Créez un taillis composé d'un arbre de grande taille ou d'un arbuste central entouré d'arbrisseaux touffus, rapprochés les uns des autres. Un habitat de bois abattu — un tronc d'arbre en état de décomposition sur le sol et fourmillant de bestioles et de limaces — est un véritable paradis pour les crapauds et les campagnols des champs. Un amas de broussailles, composé de débris comme des branches maintenues en place par une bûche et reposant sur des roches, offre un abri aux petits oiseaux et des nids aux reptiles et aux mammifères. Les batraciens et les reptiles préfèrent les amas de roches— monticules de roches et de pierres de formes et de tailles diverses — placés au bord d'un étang. Les espèces sauvages les utilisent pour se faire dorer au soleil et s'abriter.
  • Ranimez d'anciens projets dans votre cour d'école. Le maintien des habitats fauniques est tout aussi important que leur création. Si certains anciens projets dans votre cour d'école ont perdu un peu de leur éclat, pourquoi ne pas leur donner un nouveau regain de vie? Nettoyez les anciens nichoirs, répare z les abris à chauves-souris qui ont été endommagés, enlevez les plantes nuisibles qui ont envahi les parterres de fleurs sauvages et terminez les projets de plantation, comme les haies et les brise-vent.
  • Faites des vagues pour la faune. Le simple fait d'aménager une source d'eau dans votre cour d'école peut avoir un « effet ondulatoire » spectaculaire et profiter à toute une variété de bêtes interdépendantes, y compris des batraciens, des reptiles, des oiseaux chanteurs, des mammifères et des insectes. Si vous ne pouvez pas y aménager un étang, un bain pour les oiseaux ferait l'affaire. Il devrait s'incliner vers le centre, mais il ne devrait pas avoir plus de 6 cm de profondeur. C'est important d'ajouter de l'eau fraîche quotidiennement.

Remplacez un coin de gazon par un parterre sauvage

Beaucoup plus qu'un régal pour les yeux et le nez, un champ de fleurs sauvages indigènes attire également la faune. Il fournit nectar, nourriture et gîte à une multitude d'insectes, d'oiseaux, de reptiles, de batraciens et de petits mammifères. Vos fleurs sauvages pourraient occuper un petit coin de votre cour d'école, ou plusieurs hectares. Avec de la chance, vous lancerez une toute nouvelle mode dans votre voisinage. Vous pouvez également adapter ce projet et planter un parterre d'herbages des prairies.

  • Choisissez un site qui pourrait servir de zone de transition entre un endroit sauvage et un endroit conventionnel ou pour modifier une partie de votre cour d'école.
  • Travaillez la terre à une profondeur de 15 à 20 cm au printemps ou à l'automne.
  • Si vous amorcez votre projet à l'automne, vous pouvez semer du sarrasin après avoir préparé le sol. Ratissez le sarrasin avant que les pousses ne dépassent 15 cm — de deux à quatre semaines après l'ensemencement. Resemez immédiatement du sarrasin, travaillant encore une fois la terre avant que les graines ne s'enracinent. N'utilisez pas de motoculteur sans la supervision d'un adulte. Puis, laissez le terrain se reposer pendant l'hiver. (Cette technique, appelée culture d'enfouissement ou engrais vert, ajoute des nutriments au sol sec et sablonneux permettant aux herbages et aux plantes indigènes de bien pousser. Sautez cette étape si le sol de votre cour d'école est déjà riche et fertile.)
  • Après le dégel printanier, couvrez la zone travaillée d'un épais plastique noir pendant deux ou trois semaines, afin que les graines de sarrasin germent et meurent. Bien sûr, cette méthode n'est pratique que dans les petits parterres.
  • Enlevez le plastique et semez vos graines de fleurs sauvages ainsi que des graines d'herbages ou mettez en Terre des plants de semis. Vous pouvez les disposer séparément. Utilisez une variété de plantes indigènes pour vous assurer que celles-ci produiront du nectar, des graines et des fruits du printemps jusqu'à l'automne. Les fleurs bisannuelles et vivaces prennent plus de temps à fleurir que les annuelles, mais elles sont en floraison plus longtemps.
  • Après l'ensemencement, étendez un très léger paillis sur le parterre et tassez le sol.
  • Entourez le parterre d'une ficelle attachée à des piquets pour éviter qu'il soit piétiné.
  • Gardez le sol humide jusqu'à ce que les plantes soient bien enracinées, et enlevez les plantes indésirables. Tondez ou coupez le terrain vers la fin de l'automne pour aider la nature à l'ensemencer de nouveau.
  • Patience! Certaines fleurs sauvages prendront deux ans avant de fleurir.

Modifiez les méthodes d'entretien du gazon

Une façon formidable d'aider la faune et de favoriser la santé de l'écosystème est de modifier les méthodes d'entretien du gazon dans votre cour d'école. Même si vous ne choisissez que l'une des suggestions suivantes, celle-ci sera avantageuse pour la faune et les êtres humains.

  • Au lieu de faire pousser du gazon habituel dans votre cour d'école, semez un mélange d'herbages indigènes, de fétuques et de fleurs sauvages. De tels mélanges nécessitent moins d'entretien, tolèrent la sécheresse et plaisent à l'être humain et à la faune.
  • Plantez des plantes de couvertures. Il existe une variété de plantes tapissantes et d'arbrisseaux que vous pouvez planter à la place du gazon. Certaines variétés, comme le cornouiller du Canada (quatre-temps) et le sceau-de-Salomon, poussent bien dans des endroits ombragés, où il est assez difficile de faire pousser du gazon. 
  • Utilisez des engrais organiques, comme les tontes de gazon, le compost, le fumier bien vieilli, la poudre d'os et la farine de sang. 
  • N'utilisez jamais de pesticides sur un gazon destiné à attirer la faune. Plantez-y plutôt des herbages indigènes résistants qui tolèrent la sécheresse et la concurrence des autres plantes. Il existe certaines variétés qui résistent à l'attaque des pucerons, des vers gris et d'autres bêtes nuisibles aux gazons.
  • Si votre pelouse pousse dans un sol très argileux, ou si elle est comprimée à cause d'une utilisation intense, elle pourrait avoir besoin d'aération ou de ventilation. Pour de grandes étendues, un aérateur de gazon loué fera l'affaire. Pour des petites pelouses, utilisez une fourche à bêcher pour perforer le sol à plusieurs reprises, pas tout à fait à la verticale. 
  • Défeutrez votre gazon. Le feutrage est une couche endurcie de débris organiques, comme des racines et des tiges. Une mince couche de feutrage aide à protéger les racines du gazon contre le soleil et à retenir l'humidité. Toutefois, si le feutrage a plus d'un centimètre d'épaisseur, il devrait être enlevé avec un râteau solide ou un outil de défeutrage. Il est préférable d'entre prendre cette activité au début du printemps et lorsque le gazon est assez sec pour être râtelé — juste avant la première tonte printanière.
  • Si un gazon conventionnel est votre seule option, arrosez-le tous les trois à cinq jours, mais assure z-vous qu'il est bien détrempé. Cette façon de procéder crée un système de racines profondes et du gazon plus vigoureux. En principe, le gazon tondu de moins près retient mieux l'eau, donne de l'ombre aux racines et paraît plus riche. Alors, ne scalpez pas votre pelouse, mais tondez-la à une hauteur de 10 à 15 cm!

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