Biodiversité est un terme simple qui veut dire diversité biologique — mais ne vous inquiétez pas, ce pourrait être encore plus simple!
Bio veut dire vie.
La biologie, c'est l'étude de la vie.
Le terme biologique se rapporte à l'étude de la vie.
Diversité veut dire variété.
Donc, la diversité biologique ou la biodiversité; c'est la variété des espèces vivantes.
Biodiversité : il n'y en a jamais trop!
Le Canada est hôte d'une extraordinaire variété d'espèces sauvages et d'habitats. Le terme espèces sauvages comprend les plantes, les invertébrés, les micro-organismes, les poissons, les batraciens, les reptiles, les oiseaux et les mammifères. Au pays, on compte plus de 100 000 espèces d'insectes et d'autres invertébrés, 1 141 variétés de poissons, 85 sortes de batraciens et reptiles, 440 espèces d'oiseaux et quelque 200 de mammifères. D'un océan à l'autre, on rencontre également des milieux ou des habitats naturels très variés: des alpages, des littoraux grandioses, des prairies onduleuses, des forêts pluviales luxuriantes et de vastes étendues de toundra arctique, pour n'en nommer que quelques-uns. Sur plusieurs de ces habitats, et sur les espèces qu'ils abritent, planent de sérieuses menaces. Il n'en tient qu'à nous, aujourd'hui, de sauvegarder cette précieuse biodiversité d'un bout à l'autre du pays.
Nous devons considérer la biodiversité en trois volets: la diversité génétique, la diversité des espèces et la diversité des écosystèmes. La conservation de ces trois genres de diversité est essentielle pour l'avenir-de toutes les espèces sauvages... et celui des êtres humains.
Si nous prenons le premier volet, la diversité génétique, nous apprenons que les gènes sont le fondement des espèces. En fait, nous ne les voyons pas, mais les scientifiques peuvent indiquer clairement ou on les retrouve sur nos chromosomes. Si quelqu'un vous dit que vous avez le menton de votre père et le nez de votre mère, il est question de vos gènes. Vous avez hérite de ces gènes de vos parents et de tous vos ancêtres.
Les gènes donnent aussi les « schémas directeurs » ou les instructions de fonctionnement qui indiquent aux membres d'une espèce comment grandir et survivre. Les gènes font qu'un lièvre d'Amérique devient blanc pendant l'hiver, qu'une gelinotte huppée s'enfouit sous la neige pour conserver de l'énergie ou qu'un merle sait comment construire son nid. Ces schémas directeurs ont évolué au cours de milliers ou même de millions d'années. Leur rôle consiste à faire en sorte que les espèces s'adaptent à des conditions de vie particulières.
Chaque espèce possède des gènes très spécifiques que l'on ne retrouve chez aucune autre espèce. Lorsqu'une espèce disparait, ses gènes, y compris ses gènes spécifiques, disparaissent aussi. Une fois perdus, ces gènes sont disparus à tout jamais. Pourquoi sont-ils si importants? Parce que toutes les ressources génétiques du monde sont comparables au plus grand océan d'information imaginable. Chaque espèce ne représente qu'une goutte d'eau dans l'océan et chaque goutte contient des secrets étonnants à découvrir.
Jusqu'à maintenant, les scientifiques n'ont examiné que quelques-unes de ces gouttes, mais ils nous ont énormément aide. Par exemple, l'aspirine, probablement le médicament le plus utilisé au monde, a été développée à partir d'un « schéma directeur chimique » trouvé dans l'écorce des saules. De la même façon, les schémas directeurs de certains conifères du Pacifique sont utiles dans le traitement du cancer. Que dire de la pervenche de Madagascar, une plante que l'on retrouve dans ses forêts pluviales? Ses gènes ont ouvert la voie au traitement de la leucémie lymphocytaire chez les enfants. Et quels secrets nous réserve la prochaine goutte? Peut-être un traitement pour la cécité, le cancer ou le SIDA? Pour ces raisons, nous devons conserver la diversité génétique de la Terre.
Le deuxième volet de la biodiversité que nous pouvons étudier est la diversité des espèces. Chaque écosystème contient une variété d'espèces qui dépendent les unes des autres de plusieurs façons pour leur survie. Un oiseau peut manger un insecte, mais cet insecte peut lui-même manger des insectes encore plus petits, aider à la décomposition des feuilles ou à la pollinisation des plantes. Plusieurs relations entre les espèces ne sont pas si évidentes pour nous et certaines sont très complexes. Par exemple, les graines de la tomate des îles Galápagos doivent être mangées et digérées par la tortue géante des îles Galápagos, avant de pouvoir pousser.
La relation entre le varech et la loutre de mer des eaux de la côte de la Colombie-Britannique et de l'Alaska constitue un autre exemple d'interdépendance. Le varech abrite une diversité exceptionnelle d'espèces — des mollusques, des crustacés, des vers, des poissons et un nombre incalculable d'autres espèces minuscules, mais savoureuses. Donc, quand le couvert de varech devient plus mince, toutes ces espèces doivent partir à la recherche d'un autre habitat, tout comme les phoques piscivores, les pygargues a tète blanche et les loutres de mer. Une période de cent cinquante ans s'est écoulée avant que l'on comprenne la relation entre ces espèces; entre-temps, on a chasse la loutre de mer pour sa peau luisante jusqu'à la mener au bord de l'extinction.
Les scientifiques ont finalement remarque que partout où les loutres de mer disparaissaient, le varech disparaissait aussi, tout comme les phoques et les pygargues a tête blanche. Pourquoi? Parce que les loutres se nourrissent d'oursins, qui mangent le varech. Cependant, une fois que trop d'oursins affames ont arraché le varech du fond de l'océan, celui-ci est emporté par les vagues.
Aujourd'hui, la loutre de mer se rétablit en Alaska et en Colombie-Britannique parce qu'elle est protégée. Et, partout où vivent les loutres de mer, l'on retrouve aussi un équilibre sain d'oursins, de varech, de poissons, de phoques et de pygargues a tête blanche.
Dans un écosystème, toutes les espèces vivantes sont reliées d'une façon ou d'une autre. C'est pour cette raison que, si nous retirons une espèce d'un écosystème, toutes les autres seront affectées, y compris les humains. Nous ne voyons peut-être pas immédiatement les effets sur les humains, mais tôt ou tard, ils apparaîtront. Comparez chaque espèce à une pierre que l'on utiliserait pour construire un pont. Combien de pierres pensez-vous pouvoir enlever avant que le tout s'effondre?
Le troisième volet à examiner est la diversité des écosystèmes. Il existe plusieurs types d'écosystèmes. Dans chacun d'eux, il y a une variété spécifique d'espèces, dont certaines ne se trouvent nulle part ailleurs. Les montagnes, les prairies, les côtes rocheuses, les marécages et la toundra arctique sont des exemples d'écosystèmes, mais il y en a plusieurs autres. Souvenez-vous, certaines espèces que l'on retrouve dans ces écosystèmes ne peuvent vivre ailleurs sur la Terre.
Nous nous devons de conserver la diversité des écosystèmes pour sauver autant d'espèces différentes que possible. Nous nous devons de conserver la diversité des espèces pour qu'une grande variété de gènes puisse être sauvée... et que notre pont ne s'effondre pas! La conservation de la diversité génétique assurera la sauvegarde d'autant de schémas directeurs que possible. Nous pouvons y arriver simplement en aidant les espèces sauvages de toutes les façons possibles.
Allez-y, diversifiez!
Si une espèce est en danger de disparition, c'est probablement parce que son habitat est réduit. Bien sûr, lorsque les habitats, les écosystèmes et les espaces naturels sont menaces, les espèces sauvages qu'ils abritent commencent à disparate. Pour sauver nos précieuses espèces sauvages, nous devons protéger les habitats qui les abritent.
Pensez « diversité » quand vous entreprenez un projet pour les habitats. Pensez diversité lorsque vous plantez des haies ou que vous créez une réserve naturelle. Offrez un vaste choix de plantes et d'arbustes, de même que des abris et de l'eau pour attirer autant d'espèces que possible. Il n'y en a jamais trop! Si vous désirez attirer les oiseaux, une variété de plantes portant des fruits à différentes périodes de l'année pourrait faire l'affaire.
Trouvez les genres de nichoirs préfères de vos amis ailes. Les oiseaux ont des exigences différentes pour leurs nichoirs et mangeoires. Si vous n'en installez qu'un genre, seulement une ou deux espèces l'utiliseront. Trouvez aussi quels insectes ils aiment manger. Essayez de planter des fleurs sauvages pour attirer les insectes les plus appétissants pour les oiseaux. Bien sûr, soyez réaliste! Il est peu probable qu'un macareux moine visite votre cour d'école si vous vivez en Saskatchewan. (Si vous en êtes témoin, nous aimerions le savoir!)
Pensez à tous les genres d'habitats que vous pouvez aménager dans votre communauté ou dans la cour d'école. Les rideaux-abris, les brise-vent, les lisières et un simple tas de buches et de broussailles attireront une grande variété d'espèces sauvages. Bien sûr, tout ce que vous ferez pour améliorer l'environnement ne s'arrêtera pas à la clôture de la cour d'école. Votre plan d'amélioration des habitats aidera les espèces sauvages qui vivent à l'intérieur et à l'extérieur de l'espace ou vous réalisez votre projet.
Votre liste de contrôle pour les habitats
La liste de contrôle qui suit vous rappellera les étapes à suivre pour un projet d'amélioration des habitats. Pour réussir un projet, rappelez-vous les quatre besoins fondamentaux des espèces: de la nourriture, de l'eau, un abri et de l'espace.
- La nourriture : chaque espèce a sa propre idée d'un repas savoureux. Un faucon pèlerin relèverait le bec sur de la nourriture pour les chenilles. N'oubliez pas que les repas des espèces sauvages changent avec les saisons et à mesure que les animaux vieillissent.
- L'eau : les espèces sauvages ne peuvent survivre sans eau. De l'eau saine des étangs, des lacs et des rivières est synonyme de vie pour ces bêtes.
- Un abri : les animaux doivent se de protéger du vent, de la neige, de la pluie et des prédateurs affamés. Les arbustes, les graminées, les fleurs, les terriers, les haies, les nichoirs, les édifices abandonnent et les arbres vivants ou morts constituent des formes d'abris ou de protection.
- De l'espace : chaque bête a besoin de son espace ou de son territoire. Ce qui convient à un écureuil pourrait être trop petit pour un ours blanc.
II y a d'autres exigences à considérer pour les habitats.
- La variété : la plus grande variété possible de plantes. Un bon assortiment attirera un plus grand éventail d'espèces sauvages.
- Les changements de saisons : les quatre besoins fondamentaux des espèces doivent être satisfaits tout au long de l'année.
- L'organisation : les quatre besoins fondamentaux doivent être prévus pour chaque espèce.
- Les plantes indigènes : essayez de n'utiliser que des plantes et des graines sauvages indigènes. Vous aiderez beaucoup à notre patrimoine végétal sauvage, tout en offrant une source d'alimentation et un abri durables a toutes sortes d'animaux.
- Le climat : choisissez des plantes qui sont adaptées au climat de votre région.
À quoi ressemble la diversité?
Un habitat qui attire beaucoup d'oiseaux, d'insectes et de bêtes n'est pas nécessairement propre et ordonne. Si l'habitat a l’air trop bien entretenu (comme la pelouse d'un terrain de golf), quelques oiseaux vont peut-être s'y arrêter chercher des vers, mais c'est à peu près tout. Très peu d'espèces sauvages resteront dans les parages. Une étendue de pelouse lisse n'offre pas de diversité verticale ou horizontale. En fait, elle n'offre aucune diversité. Aucun abri, aucun sentier, aucun trou pour se cacher ou s'échapper, aucune mare de boue ou bain de poussière, aucun perchoir ou d'endroit où se chauffer au soleil en toute sécurité, et probablement rien de délicieux à manger.
D'un autre cote, un habitat ou un écosystème ou plusieurs espèces se regroupent pour sauter, ramper, et voler semble passablement désordonné. Nous parlons ici d'un désordre naturel, et non pas, comme nous en voyons souvent, des papiers, des débris de verre, des pneus et d'autres déchets laissés par les humains.
Lorsqu'on recherche la diversité, on peut retrouver la diversité horizontal : des tas de roches pour les reptiles; des mares et des étangs pour les grenouilles; des souches pour les champignons, les coléoptères et les salamandres; du bois flottant pour les polatouches, les faucons et les pics; des fleurs sauvages pour les papillons; et des arbres fruitiers et du trèfle pour les cerfs.
On peut aussi trouver la diversité verticale, qui consiste en plusieurs niveaux de croissance. On pourrait la comparer à l'ensemble des étages d'un étrange édifice à logements de cinq étages, ou vivent des espèces différentes à chaque étage. Ces cinq niveaux d'habitats verticaux sont les suivants :
- le niveau souterrain;
- le niveau du sol et des végétaux au ras du sol;
- les hautes herbes et les fleurs sauvages;
- les arbustes et les vignes;
- les arbres.
Certaines espèces peuvent passer toute leur vie à un niveau seulement. D'autres ont besoin de plusieurs niveaux pour trouver nourriture, abri et eau.
Débutez avec les conseils d’un expert
Avant de vous attaquer à un plan pour aider les espèces sauvages ou les habitats vulnérables avec votre classe, consultez des spécialistes. Même en voulant bien faire, on peut parfois causer de sérieux problèmes aux espèces sauvages, tout simplement parce qu'on n'a pas toutes les connaissances voulues. II est donc important de demander conseil aux autorités compétentes. Commencez par communiquer avec votre bureau fédéral, provincial ou territorial responsable des espèces sauvages.
Évaluez votre projet
La plupart des provinces et territoires ont maintenant des lois qui exigent que des études dévaluation environnementales soient effectuées avant de construire des ponts, aménager des routes ou planifier des lotissements. Ces études portent sur les terres humides, les sols, les plantes et les espèces sauvages qui pourraient être affectent par un projet. Souvent, une consultation publique est organisée pour que les gens puissent faire part de leurs préoccupations ou suggestions. Dans certains cas, un projet peut être annule si l'étude démontre qu'il pourrait nuire à des espèces en péril.
Même les plans conçus dans le but d'aider les espèces sauvages peuvent parfois déranger l'équilibre d'un écosystème. Une nouvelle espèce de poisson introduite dans un étang pourrait se nourrir d'autres espèces qui y vivent déjà. Une jolie fleur sauvage transplants dans votre jardin pourrait étouffer les autres plantes, comme dans le cas de la salicaire qui ravage la végétation indigène. C'est pourquoi il est important d'effectuer une étude d’évaluation environnementale avant d'amorcer votre projet. Voici quelques points à ne pas oublier :
- Déterminez le but de votre projet.
- Dessinez une carte de l'emplacement choisi.
- Effectuez une recherche sur l'historique de la région.
- Dressez la liste des gens qui participeront à votre projet, par exemple le gestionnaire du projet (votre enseignante?), les biologistes que vous aimeriez consulter, les membres de votre équipe, etc.
- Identifiez toutes les espèces de plantes qui se trouvent sur le terrain et dressez-en la liste. Avez-vous trouve des espèces rares ou qui ne poussent habituellement pas dans cette région? Les plantes que vous pensez introduire conviennent-elles à ce terrain?
- Identifiez toutes les espèces animâtes qui vivent à cet endroit et dressez-en la liste.
- Y a-t-il un point d'eau à cet endroit ou à proximité? Quelle est la qualité de l'eau? Y a-t-il des poissons ou des insectes aquatiques?
- Comment les humains utilisent-ils l'endroit présentement? Est-ce que les gens s'y promènent, font du vélo ou laissent des détritus?
- Décrivez comment vous avez l'intention d'améliorer l'endroit pour les espèces sauvages.
- Faites des recommandations qui réduiront les effets nuisibles que pourrait avoir votre projet sur les espèces sauvages. Par exemple, n'allez pas travailler à l'emplacement lorsque les oiseaux construisent leurs nids ou prennent soin de leurs petits. Si vous planifiez nettoyer un ruisseau, assurez-vous que vous ne le faites pas pendant la saison du frai.
- Organisez une présentation publique. Expliquez vos plans à l'école, à votre communauté ou au conseil municipal. Notez leurs suggestions ou inquiétudes.
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