Conservons l'écosystème marin de l'Arctique

Dans un monde surpeuplé, pollué et déconnecté de la nature, l'océan Arctique semble demeurer un royaume isolé recouvert d'une calotte glacière, d'une beauté naturelle intacte. Ici, les chants mystérieux des narvals, des rorquals à bosse, des bélugas et des morses résonnent sous la glace tandis que les rideaux de tulle d'une aurore boréale miroitent à l'horizon.

Tirant son nom de la constellation Arktos, la « grande ourse », aperçue dans le ciel lointain du Nord par les Grecs de l'antiquité, c'est dans l'Arctique, coïncidence étrange, qu'on retrouve le seul ours de mer de la Terre.

Fait encore plus étonnant, on retrouve dans l'énorme corps de l'ours polaire, qui vit loin des cheminées industrielles, des autoroutes et des terres agricoles, des niveaux élevés de contaminants, comme les BPC, le DDT, le mercure et les dioxines — substances rarement utilisées dans le Nord canadien. Les contaminants s'écoulent dans les eaux de l'Arctique, emportés par les courants océaniques, fluviaux et atmosphériques de tous les coins de l'Europe, de l'Afrique, de l'Asie et de l'Amérique du Nord. Ils remontent le réseau trophique aquatique jusqu'à ce qu'ils se concentrent dans les tissus adipeux des prédateurs comme l'ours polaire et l'orque. Ces substances peuvent causer le cancer, des tumeurs, l'infécondité et des malformations congénitales.

Comme si les contaminants ne suffisaient pas, l'ours polaire, l'être humain et le réseau trophique aquatique du Nord sont menacés à grande distance par Lin danger encore plus grand - l'effet de serre. La combustion de charbon, de pétrole, ainsi que les feux de forêts à la grandeur de la planète, augmentent la quantité de dioxyde de carbone et d'autres gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Comme une couverture, ces gaz retiennent la chaleur du soleil près de la Terre.

Les scientifiques prédisent que la température moyenne de la planète augmentera de 2° à 4° Celsius au cours des cinquante prochaines années. Comme les températures hivernales de l'Arctique grimperont de 10° à 15° Celsius, le Nord pourrait éprouver les plus grands changements climatiques de tous : augmentation des chutes de neige, mers plus chaudes et plus profondes, pertes de l'étendue et de l'épaisseur de la couche de glace, restrictions des déplacements de l'ours polaire, du bœuf musqué et d'autres animaux qui migrent sur la glace, sans compter les menaces à la culture et à la subsistance des gens du Nord, dont l'existence est liée à la mer.

Vous pouvez aider à prévenir ou à ralentir le rythme de ces répercussions à grande distance en accomplissant les activités en classe et les projets OcéanAction de la présente partie.

• Participez à une expédition polaire imaginaire. Faites comme si vous étiez un scientifique et rédigez un journal ou le récit de vos aventures. Comment vous réchauffez-vous, comment obtenez-vous de la nourriture et de l'eau, comment composez-vous avec la noirceur complète en hiver et comment passez-vous la journée?
• Apprenez comment des animaux qui se reproduisent et qui migrent, de même que les Inuit, dépendent de ces habitats gelés : la banquise polaire (le cœur de l'océan Arctique, dont la moitié fond et gèle de nouveau chaque année); la banquise côtière (eau salée gelée qui s'étend sur 100 km ou plus de la terre ferme); les polynies (clairières entourées de glace); les bancs de glace à la dérive et les lisières de glace (les rebords des polynies et des bancs de glace). Comment ces milieux importants, ainsi que les espèces sauvages et les êtres humains qui les utilisent, pourraient être touchés par le réchauffement planétaire?

Dans cette simulation, vous allez recourir à la pantomime pour imiter et identifier les espèces d'un réseau trophique de l'océan Arctique. Vous apprendrez quels sont les rapports entre le producteur et le consommateur, et comment la « bioamplification » des contaminants se produit à mesure qu'on s'élève dans la hiérarchie des organismes de la chaîne alimentaire

• Organisez une séance de remue-méninges avec vos camarades de classe en vue de trouver des moyens de réduire l'émission de gaz à effet de serre dans votre école et localité. Par exemple, réduisez la dépendance sur les voitures en désignant le terrain de stationnement de l'école « zone interdite aux voitures » un jour par année. Notez la lecture du compteur d'électricité de votre école et calculez la consommation quotidienne moyenne de kWh. Puis, mettez les élèves et le personnel au défi de réduire de moitié la consommation d'électricité pendant toute une journée, surtout dans les régions qui comptent sur les génératrices alimentées au charbon, au mazout ou à l'essence.
• Renseignez-vous sur d'autres sources d'énergie électrique, comme les éoliennes et les centrales solaires. Faites pression auprès des gouvernements pour qu'ils favorisent la mise en œuvre de ces solutions et d'autres technologies.
• Organisez une plantation prodigieuse d'arbres. Les arbres sont les meilleures armes contre le réchauffement planétaire parce qu'ils absorbent du dioxyde de carbone — le gaz à effet de serre le plus dommageable — et dégagent de l'air propre.
• Créez des affiches portant des slogans comme « Jetez un froid sur le réchauffement planétaire » ou utilisez des activités de sensibilisation aux océans pour encourager votre école et localité à réduire la consommation de combustibles fossiles.
• Entreprenez des projets de prévention de la pollution proposés à « Prévenons la pollution marine » afin de réduire l'écoulement des contaminants de votre région du Canada.
• Les jeunes qui vivent dans le Nord peuvent aussi contribuer aux connaissances des répercussions du réchauffement planétaire et des contaminants dans l'Arctique en signalant les observations quotidiennes de mammifères marins migrateurs à Pêches et Océans Canada (voir « Conservons les liens avec l’océan »).
• Préservez la sagesse traditionnelle et les principes écologiques des gens des Premières nations, dont la connaissance de l'interconnexité entre toutes les choses peut aider à sensibiliser davantage le grand public aux répercussions mondiales de ses actions.

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