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Entretenez les habitats

Disciplines : science

Sauvegardons nos sols : enrayons l’érosion

Il est temps de cesser de traiter le sol comme s'il s'agissait de terre vulgaire. Cette ressource biologique peut sembler bien passive, mais il s'y passe plus de choses que l'œil n'aperçoit. Si nous fouillions sous la surface, le « point de vue d'un verre de terre » d'un seul mètre carré de sol arable révélerait un univers microscopique comportant des milliards d'organismes : bactéries, champignons, insectes, larves, acariens, collemboles, vers de terre et même des musaraignes.

Nous sommes intimement liés aux formes de vie qui habitent dans ces profondeurs du sol. Il serait impossible de survivre sans elles.

C'est une triste réalité, mais depuis les temps historiques, nous avons pris à la légère cette précieuse ressource. L'empire babylonien s'est écroulé en grande partie parce que des pratiques agricoles médiocres et le surpâturage par le bétail ont dénudé les terres de leur sol productif. L’érosion commence lorsque nous labourons les prairies ou défrichons les forêts. Une fois que les racines des herbes et des arbres disparaissent, le sol arable qu’elles retenaient en place est emport é par le vent ou érodé par la pluie. Cependant, l'érosion n’est pas un problème exclusif aux terres agricoles. Elle se manifeste aussi dans les cours d'école et les voisinages.

Il n'en tient qu'à nous de prendre soin du sol nécessaire à la viabilité des écosystèmes et de l'être humain. Si vous remarquez des signes d'érosion dans votre cour d'école ou voisinage, voici ce que vous pouvez faire :

  • plantez une variété d'arbres, d’arbustes, d’herbes et de légumineuses indigènes qui préviennent l'érosion. Par exemple, le sumac vinaigrier maintient le sol en place avec ses racines étendues. Son feuillage atténue la force de la pluie qui tombe, permettant à l’eau d'être mieux absorbée en ralentissant son écoulement le long de la surface du sol. En outre, cet arbuste merveilleux fournit gîte et nourriture à de nombreuses espèces.
  • protégez les versants enclins à l'érosion en plantant de la végétation en rangs horizontaux, et non de haut en bas. Pour aider à stabiliser le sol des pentes plus abruptes, disposez les plantations en terrasses, ou ancrez de grosses pierres plates dans le sol, de sorte qu’elles ressemblent à des affleurements. Plantez une combinaison d’herbages, de légumineuses et de fleurs sauvages, comme le Barbon de Gérard, le boutelou gracieux, le navet de prairie, le schizachyrium à balais, l'amorphe blanchâtre, le trèfle des Prairies, la bigelovie puante, le trèfle, la fétuque scabre, le panic raide et la vesce sauvage. Plantez des arbustes comme le framboisier, le chalef changeant, la symphorine, le cassis d'Amérique et le genévrier rouge.
  • enrayez l'érosion des sols humides près des cours d'eau et des étangs en plantant des arbres et des arbustes, comme l'aulne, le cornouiller stolonifère, le saule de l'intérieur, le saule feutré, le saule brillant, le peuplier baumier, le peuplier deltoïde, le frêne rouge, l'érable argenté et l’airelle.

Faites équipe avec les crapauds

Les crapauds sont d’humbles héros des habitats. Un seul crapaud d’Amérique peut manger de 10 000 à 20 000 insectes par année. Il aide à éliminer le besoin d'utiliser des pesticides, en dévorant des limaces, des mouches, des larves, des cloportes, des vers gris et des sauterelles, sans quoi ces espèces nuisibles pourraient dévaster l’habitat de votre cour d’école. Il vous chantera la sérénade — en compagnie d’autres crapauds — avec ses trilles musicales. Dès qu’un crapaud aura découvert votre cour d’école, il pourrait y rester pendant des années. Quand il s’agit de prendre soin d’un habitat faunique, vous ne pouvez pas trouver de meilleur équipier que le crapaud.

Voici certains moyens d’encourager les crapauds à s’installer dans votre cour d’école :

  • aménagez des abris pour les crapauds en creusant des trous de 10 à 15 cm de profondeur dans un coin ombragé de votre cour d’école et les recouvrant de planches. N’oubliez pas de laisser suffisamment d’espace entre les planches pour que les crapauds puissent passer.
  • fournissez de l’eau dans un bain pour oiseaux au niveau du sol ou dans un autre récipient peu profond. En ajoutant un étang à votre cour d’école, vous inciterez la reproduction de générations futures de crapauds.
  • quoique les grenouilles soient heureuses de passer l’hiver au fond d’un étang, les crapauds préfèrent l’hibernation terrestre : ils creusent un terrier dans le sol ou le sable doux, en dessous de la ligne de gel, pour y passer les longs mois froids en hibernation.

Voici comment construire un hibernacle pour les crapauds :

  • creusez un trou d’un mètre carré et d’un mètre de profondeur.
  • remplissez le trou de sable doux.
  • pour protéger davantage les crapauds contre les froids rigoureux de l’hiver, recouvrez la majeure partie de la surface de l’hibernacle d’un tas de compost.

Faites de la place aux petites bêtes arboricoles

Pour la majorité des gens, les écureuils ne sont rien de plus que des rats à queue touffue. D'autres ont appris à apprécier les cabrioles de ces acrobates dynamiques. Ils sont une importante source d'alimentation pour les renards, les belettes, les faucons, les hiboux et les corneilles; ils plantent d'innombrables arbres à noix en enterrant leur butin, qu'ils oublient ensuite de récupérer; ils propagent les champignons des mycorhizes (essentiels à la croissance et à la reproduction des arbres) par leurs excréments; ils part agent leurs demeures avec d’innombrables insectes, tiques, acariens et araignées, et ils offrent un refuge aux puces d'écureuils, qui nourrissent certains coléoptères. À leur tour, ces coléoptères servent de nourriture à d’autres espèces sauvages.

La présence d'écureuils gris ou noirs dans les cours d'école comportant des arbres arrivés à maturité est fréquente. Ces petits mammifères nichent dans les cavités des arbres ou des structures enchevêtrées de feuilles, de brindilles et de mousse. Lorsque les cavités des arbres se font rares, les écureuils s’installent volontiers dans des structures artificielles. Voici comment vous pouvez transformer un pneu usé en une demeure pour ces petites bêtes arboricoles inlassables :

Sortez la citerne pluviale

L'eau est synonyme de vie pour presque toute chose vivante sur Terre. Pourtant, c'est peut-être la ressource que nous prenons le plus à la légère, dans notre quotidien et dans nos efforts pour prendre soin des habitats fauniques. À mesure que nos besoins d’eau augmentent, la sécheresse, la pollution et la diminution des nappes d’eau souterraine épuisent notre approvisionnement de cette ressource essentielle et menacent les habitats des visons, des orioles, des libellules et d’innombrables autres espèces sauvages.
Comme votre objectif est d'assurer la viabilité écologique de votre cour d'école, vous voulez que vos projets consomment le moins d'eau possible. Outre l'eau nécessaire à l'arrosage des nouvelles plantations, le fait de ne planter que des essences indigènes résistant à la sécheresse devrait permettre aux habitats fauniques de bien pousser, en pouvant compter tout simplement sur l’eau de pluie.

Un autre moyen simple et efficace de répondre aux besoins d'arrosage est d’installer des citernes pluviales dans votre cour d'école. Vous serez étonné de voir la quantité d’eau qui tombe du ciel et qui dégoutte du toit de votre école chaque année. En recueillant cette eau et en la conservant pour les jours moins pluvieux, vous pourrez l’utiliser pour prendre soin des projets de plantation et remplir de nouveau les bains pour les oiseaux et les étangs, sans épuiser les ressources en eau.
Vous pouvez construire vos propres citernes pluviales en utilisant des contenants de plastique ou de bois ayant servi à la conservation d'aliments, comme les cornichons ou les olives :

  • Découpez une grosse ouverture dans le couvercle d’un baril de 250l (disponible auprès des importateurs d’aliments et des quincailleries).
  • Posez un écran de plastique sur l’ouverture pour empêcher les débris de pénétrer et les moustiques de s’y reproduire.
  • Percez un trou de dégorgeoir de 3/4 po dans lapa roi latérale du baril, près de la base.
  • Installez le dégorgeoir : enrobez le filetage d’un robinet de ruban en téflon pour assurer l’étanchéité; fixez le robinet au manchon galvanisé; puis, poussez le raccord galvanisé dans le trou (de l’intérieur du baril) et fixez le robinet en place.
  • Appliquez un agent d’étanchéité à base de silicone là où le manchon est en contact avec la paroi du baril, pour éviter les fuites..• Dirigez le tuyau de descentes pluviales du toit de votre école dans le baril.
  • Si le sol n'est pas couvert d'asphalte, placez le baril sur des pierres de patio.
  • Fixez un tuyau flexible au robinet, selon les besoins. Vérifiez votre citerne pluviale à intervalles réguliers, pour vous assurer qu’elle est en bon état.

Partez en mission pour sauvegarder des plantes indigènes

Si une autoroute à quatre voies était construite et traversait votre cour d’école, il faudrait vous trouver un autre endroit où aller glisser sur la neige ou lancer un frisbee. Les plantes sauvages, d’autre part, ne peuvent pas « déguerpir » quand leur habitat est détruit. La charrue du fermier, la scie mécanique de l’ouvrier forestier et le bulldozer du promoteur de construction nous ont coûté des milliers d’hectares de milieux humides, de terrains boisés et de prés où poussaient jadis des plantes indigènes. Même votre école recouvre un terrain où des plantes et des animaux sauvages ont déjà vécu.

Le Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada a compilé une liste de 95 espèces de plantes en péril au pays. Veiller sur la biodiversité s’avère une excellente façon de contrer les dommages infligés aux habitats des végétaux de votre région. La vie étant tissée de complexité et d’interdépendance, la disparition d’une seule espèce végétale ou d’un seul fonds génétique peut entraîner la disparition d’autres formes de vie qui en dépendent pour leur nourriture et leur abri. La disparition des espèces sauvages peut nous priver de remèdes éventuels pour guérir certaines maladies ainsi que de nouvelles sources de nourriture. Il est plus que temps d’accorder à la biodiversité l’importance d’une ressource viable à conserver à tout prix et dont il faut prendre soin. Une façon idéale d’amorcer la protection des plantes indigènes est par leur ensemencement ou l’organisation d’une mission de récupération de populations végétales qui autrement seraient détruites.

À moins qu’on ne prépare officiellement leur départ pour l’au-delà il est toujours préférable de ne pas toucher aux plantes. Autrement, n’hésitez surtout pas à sauver le plus d’espèces végétales possibles :

  • Soyez à l’affût d’indices des aménagements de terrain dans votre région.
  • Obtenez la permission avant d’entreprendre des travaux de récupération.
  • Observez l’environnement de la plante. Est-il ensoleillé ou ombragé, humide ou sec? (Ces renseignements seront importants à l’étape de la transplantation.
  • Donnez aux plants repiqués la meilleure chance de survie en prenant bien soin de chacun d’eux et en vous assurant que les conditions du sol de votre cour d’école leur conviennent.
  • Certains végétaux sauvages ne devraient jamais faire l’objet de transplantation, sauf si la transplantation s’effectue au stade de semis, car les plantes à enracinement profond (le lupin et les végétaux des Prairies par exemple) subissent des traumatismes à la rupture de leurs racines.
  • Entreprenez la transplantation d’arbres, de buissons et de fleurs sauvages en début de printemps quand le sol est humide et le temps frais.
  • Creusez pour obtenir une motte généreuse de terre autour de la plante. Enveloppez avec soin la motte de terre et les racines dans un vieux morceau d’étoffe et, pour garder l’humidité, tassez le tout dans un sac en plastique.
  • Une fois arrivés au site de transplantation, tentez de recréer le mieux possible l’environnement et les conditions du sol d’origine de la plante.

Prenez soin d’une amitié permanente

Quand vous mettez en terre une semence que vous avez trouvée vous-même et que vous en prenez soin du stade de pousse à celui d’arbre, inévitablement une amitié permanente prend racine. Quelle meilleure façon de prendre soin de cette amitié que par la création d’une pépinière :

  • Deux plates-bandes de pépinière mesurant 1 m x 3 m peuvent recevoir de 40 à 60 gaulis ou des centaines de semis. Commencez par le choix d’un site adéquat, sans entraver l’accès aux endroits achalandés comme les sentiers et les terrains de sports. Le lieu choisi devrait se situer à proximité d’une source d’eau, de préférence une citerne pluviale, et sur un terrain plat ou dans une légère pente pour éviter les dommages d’une éventuelle inondation. L’emplacement idéal serait protégé des vents dominants et du soleil de midi par un brise-vent ou un édifice scolaire. Autrement, un para neige ou une haie de cèdres peut servir de zone tampon.
  • Dans les secteurs de vents forts comme les régions côtières ou les prairies, vous pouvez ériger des barrières pour protéger la pépinière en empilant de 1 à 5 pneus disposés en forme d’arc contre le vent dominant. Pour une meilleure protection, remplissez les pneus avec de la terre et du compost dans lesquels vous plantez des épinettes ou des cèdres.
  • Enlevez de l’endroit le gazon et les mauvaises herbes. Travaillez le sol jusqu’à une profondeur de 20 à 30 cm, en utilisant un motoculteur pour défaire les morceaux de terre compacte ou argileuse. Ensuite incorporez une partie de compost ou de fumier bien vieilli à deux parties de terre. Vous devriez ainsi avoir deux plates-bandes de pépinières surélevées et séparées par un sentier étroit. Entourez les plates-bandes de murs de soutènement faits de vieux pneus ou de billots.
  • Faites une collection de graines qui mûrissent au printemps comme celles des ormes d’Amérique, peupliers deltoïdes, peupliers baumiers et érables 15 rouges ou argentés. À l’automne, ramassez les graines des feuillus comme les chênes, frênes, bouleaux, aubépines, caryers, bois de fer, érables à sucre et érables du Manitoba. Collectionnez les cônes des conifères comme les pins blancs, sapins baumiers, épinettes, genévriers communs, pruches du Canada, genévriers rouges et thuya occidental. Conservez-les dans des sacs en papier jusqu’à ce que les graines s’en dégagent.
  • Éparpillez les graines printanières sur une platebande et humectez-les. Ensemencez les graines automnales directement dans la plate-bande en les enfonçant légèrement dans le sol. Les graines traversent un processus de stratification pendant les mois d’hiver, ce qui les prépare à la germination du printemps.
  • Un désherbage et un arrosage réguliers sont essentiels, surtout au cours de l’été. L’entretien peut être réduit en recouvrant le sol de paillis. Éclaircissez les semis (disposez-les de 15 à 20 cm d’intervalle) à mesure qu’ils prennent de l’ampleur.
  • Les gaulis sont prêts pour la transplantation à d’autres endroits dans la cour d’école quand ils mesurent 1mde hauteur. Voir « Plantez des racines pour l’avenir» pour des conseils en matière de transplantation.

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