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Seulement toi



April Overall and Sarah Jones

 

Dans un monde sauvage où la frivolité est monnaie courante, rares sont les amours éternels! Ces amoureux fidèles n’envoient peut-être pas de carte à la Saint Valentin, ne font pas de soupers aux chandelles ou n’écoutent pas Barry White pour mettre de l’ambiance, mais ces couples savent comment aviver la flamme. 

Je te mangerais!
Les castors (Castor Canadensis) profitent des tempêtes de janvier et de février pour se rapprocher. Ils ont des critères très orientés vers la famille; ils recherchent le « bon » partenaire et passent leur vie ensemble, fondent un foyer et une famille. La femelle reste toujours l’acteur le plus important de la famille, et elle est généralement celle qui fait les annonces et qui construit le barrage. Cet habitat demeurera le sien jusqu’à la fin de ses jours. Même lorsqu’elle perd son partenaire, la femelle et son petit resteront dans le même habitat jusqu’à ce qu’elle rencontre un autre partenaire au cours de la saison des amours suivante. Le petit reste avec ses parents entre deux et trois ans, et il aide aux corvées autour du barrage. Il aide, entre autres, à couper les arbres et à réparer les fuites, dans leur seconde saison. Ils resteront dans le barrage où ils sont nés jusqu’à ce qu’ils soient prêts à faire face au monde extérieur et jusqu’à ce qu’ils trouvent leur propre partenaire.

Donnons-leur quelque chose
La fièvre du printemps s’empare des bernaches du Canada (Branta canadensis) en avril-mai, et une fois qu’elles ont trouvé « l’âme soeur », elles restent collées ensemble jusqu’à la toute fin de leur vie. Plus encore, elles se lancent à la recherche de nouveaux partenaires si, et seulement si, leur ancien partenaire a été tué. En général, la femelle pond de cinq à sept œufs, et elle les couve pendant plus de trois semaines, lorsque le mâle tient la garde quelques mètres plus loin. Celui-ci retournera au nid au cas où sa partenaire ou son petit serait menacé, ou si la femelle a besoin de quitter le nid pour une gorgée d’eau ou pour prendre un bain. Lorsque les oisons éclosent, ils demeurent près de leurs parents pendant une année complète et retournent en terrains fertiles avec ces derniers après leur première migration. La paire construira un nid, élèvera et défendra son petit saison après saison.

Un amour brûlant
Lorsque, de temps en temps, le désir s’empare du renard roux (Vulpes vulpes), cet animal ressent un désir brûlant pour un seul partenaire, et s’accouple entre décembre et mars. Une fois que les renards ont repéré l’endroit idéal pour une tanière (ou deux) en bordure d’une forêt, au bord d’une rive tranquille, ils s’installent pour élever leur famille. Après la naissance des renardeaux, entre mars et mai, la femelle du renard (qu’on appelle renarde) gardera le mâle (qu’on appelle lévrier) à la baie jusqu’à ce que le petit soit capable d’ouvrir les yeux. Le lévrier continuera d’amener les repas jusqu’à ce que le petit commence à ramper et que la renarde soit capable de sortir et de chasser pour la famille même. Lorsque les renardeaux atteignent l’âge d’un mois, les deux parents leur apportent un petit jeu avec lequel jouer, et ils encouragent leurs instincts de chasse.

Yeux fatigués
Le junco ardoisé (Junco hyemalis), que l’on retrouve dans toutes les provinces canadiennes, est considéré comme un animal monogame au sein de la société. Essentiellement, cet oiseau peut voltiger dans tous les sens pour faire connaissance avec les oiseaux qui se trouvent aux alentours, mais il s’installera toujours avec son partenaire. Même s’ils sont parfois infidèles, les couples forment une équipe très efficace et loyale. Ils défendent ensemble leur habitat et leurs petits, et autant les mâles que les femelles les élèvent. Le nid est typiquement construit sur le sol, où il est dissimulé sous les roches, des morceaux de bois ou sur des bancs de neige. Il est possible de couver plus d’une nichée par saison, en couvant de plus grandes nichées en début de saison et de plus petites nichées en fin de saison.

Tu me fais de l’effet
Le campagnol des Prairies (Microtus ochrogaster) est devenu l’animal modèle pour la monogamie. Ces petits rongeurs, qui habitent dans les Prairies du Canada, forment un lien indestructible avec un partenaire et sont souvent rattachés par la taille jusqu’à ce que l’un des deux meure. Beaucoup de scientifiques ont étudié ces mammifères en espérant apprendre le secret de la monogamie, et ils ont trouvé que la formule chimique ocytocine pourrait être la clé à toutes les questions. Une dose d’ocytocine peut être secrétée lors des moments intimes, comme les attouchements, les caresses, et bien sûr, les ébats. Ces moments resserrent les liens entre deux mammifères. Le résultat final? Une liaison stable et à long terme.

Les grands gestes
Ayant trouvé son partenaire plus tôt, la grande oie des neiges (Chen caerulescens atlantica) arrive dans le Haut-Arctique canadien au début du mois de juin, prête à se mettre en ménage. La femelle se tient occupée pendant les premières semaines à choisir un site où construire son nid avec la végétation sèche qu’elle trouve autour de l’aire de nidification, pendant que le mâle fait du vacarme avec ses pattes dans les environs. Une fois qu’elle est satisfaite, elle s’accroupit et pond un oeuf toutes les 36 heures. Elle peut pondre jusqu’à cinq oeufs en tout. La femelle quittera uniquement le nid pour aller chercher de la nourriture, alors que le mâle s’avancera pour garder les oeufs. Une fois que les femelles ont couvé, les deux parents restent près de la maison et vont en prendre soin pendant un an.