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tiger lily

Comment cultiver des lis indigènes à partir de semences



Old Field Garden and Wildflower Nursery

Apprenez à cultiver les grands et gracieux lis du Canada, originaires des prairies et des forêts ouvertes de l’Est du Canada

Depuis la création de la pépinière Old Field Garden and Wildflower Nursery en 1985, nous nous sommes, entre autres choses, concentrés sur la propagation des lis du Canada (Lilium canadense) à partir de semences. Il nous a fallu en moyenne sept ans pour faire pousser des spécimens assez grands pour être capables de fleurir. Nous disposons cependant maintenant d’une population de plus de quatre cents lis à divers stades de maturité et nous cultivons des plantes de troisième génération depuis plusieurs années.

L’un des objectifs du Old Field Garden est de promouvoir tous les niveaux de biodiversité : nous reproduisons des plantes à partir de semences dans la mesure du possible, afin d’améliorer la réserve de ressources génétiques des espèces. Le recours aux pousses et au marcottage, bien qu’approprié dans certains cas, ne permet en effet de produire que des clones qui sont des copies génétiques exactes de la plante mère et ne contribuent donc pas à la diversité intraspécifique. La reproduction à partir de semences, bien que généralement plus lente, est en revanche à long terme plus bénéfique pour notre patrimoine naturel.

Sauf dans les cas extrêmes, nous laissons ainsi la pollinisation se faire naturellement pour favoriser un maximum de diversité. Nous n’avons jamais eu de difficulté à polliniser nos plantes, sauf parfois lorsqu’un individu isolé ne présente qu’une seule fleur. Sinon, nous avons toujours réussi à polliniser au moins 90 % de nos plantes.

En forme de ballons de soccer miniatures, les gousses sont mûres lorsque leur surface externe est brun clair, craquante et prête à se fendre au sommet sous une légère pression. Les graines sont des flocons minces, brun clair et translucides. Alors qu’elles sont encore dans la gousse, elles sont empilées étroitement dans trois chambres distinctes qui semblent protéger la plante de la prédation totale. Lorsqu’on ouvre une gousse, il faut prendre quelques précautions pour que les graines ne se répandent pas.

Comme pour d’autres espèces indigènes, il faut essayer de les planter le plus tôt possible. Étant donné que les embryons ne semblent pas complètement développés au moment de la maturation des semences, nous les plantons, si possible, au moins six semaines avant les coups de froid, alors que les températures automnales sont encore tièdes.

CULTIVER DES LIS À PARTIR DE SEMENCES

Suivez ces étapes :

  • Commencez par remplir une caissette de semis aux trois quarts avec du bon loam sableux. (Ne stérilisez jamais les sols – cela tue tout, à la fois les « bons » et les « mauvais » éléments. Et traitez simplement les « mauvaises herbes » au fur et à mesure qu’elles apparaissent.)
  • Épandez une bonne quantité de semences sur le sol, en faisant attention à ce que leurs centres ne se chevauchent pas.
  • Appuyez doucement pour stabiliser les semences, puis couvrez toute la surface avec au moins 1 cm (un demi-pouce) de paillis de texture moyenne (légèrement acide). Essayez d’inclure des fibres et même des tiges et des branches fines, pour empêcher que le paillis ne soit emporté par la pluie.
  • Placez les caissettes à l’extérieur, dans un lieu sécuritaire, mais accessible, dès que possible à l’automne. Protégez-les avec du grillage si elles sont exposées aux écureuils et attendez le printemps. (Vous pouvez aussi stocker les caissettes dans un réfrigérateur à 4 °C.)
  • Il est essentiel que les caissettes ne se dessèchent jamais.

Si tout s’est bien passé, à la fin du printemps, des feuilles embryonnaires commenceront à apparaître. Étant donné que les lis sont des monocotylédones, ces feuilles ressemblent à des brins d’herbe fins. Sous le paillis, un petit bulbe se forme entre la feuille embryonnaire et une fine racine. Nous laissons généralement tout tel quel dans la caissette pendant la première année, pour permettre aux bulbes de se développer.

Au printemps suivant, les semis ne présentent à nouveau que des feuilles uniques, mais légèrement plus larges; nous pouvons alors commencer à retirer doucement les jeunes plantes de la caissette (un travail laborieux, qui est facilité si le sol de la caissette est relativement sablonneux), et en planter quatre ou cinq par pot de 15 cm à la même profondeur que dans la caissette. Nous déposons ensuite des « croustilles de cheval » bien pourries à la surface du sol en guise de paillis.

Pendant au moins un an, parfois deux, les semis n’auront qu’une feuille unique, qui grandira progressivement et deviendra plus spatulée (en forme de spatule). Sous terre, un bulbe sera formé de plusieurs bulbes adhérant les uns aux autres.

Enfin, environ quatre ans après la germination, la première tige munie d’un verticille de feuilles apparaîtra. À la fin de l’été, lorsque les nouveaux bulbes sont formés, nous transplantons les « juvéniles » dans des pots individuels. Étant donné qu’ils « errent » jusqu’à la périphérie des pots, ils doivent généralement être rempotés une ou plusieurs fois avant de finalement fleurir vers leur septième année. Nous surveillons le fond des pots à la recherche de signes « d’impatience » des plantes. Si on n’intervient pas à temps, elles risquent de développer un stolon à travers un trou de drainage et d’essayer de former un nouveau bulbe à l’extérieur. Les plantes sont maintenant prêtes à être repiquées!

Les feuilles initiales des lis du Canada meurent à la fin de l’été. Les feuilles juvéniles disparaissent souvent au début de la saison de croissance en raison des prédateurs, mais cela ne signifie pas que les semis sont perdus. Le plus souvent, ils développent une nouvelle feuille l’année suivante et peuvent être un peu en retard dans leur développement, mais par ailleurs en bonne santé.

Souvent, au cours de leur première année de floraison, les lis du Canada ne produisent qu’une seule fleur. Cependant, les plantes saines et matures en produisent généralement beaucoup plus. Cette année, certains de nos lis du Canada comptaient de 8 à 12 fleurs, c’était un spectacle magnifique.

PLANTATION

lily profile circle

L’emplacement choisi pour la plantation des lis indigènes doit correspondre autant que possible à leur habitat naturel. Les lis du Canada, les lis du Michigan et les lis superbes poussent à la lisière des forêts humides, dans les clairières et les prairies, dans un loam bien drainé, légèrement acide à neutre et riche en humus. Les lis de Philadelphie poussent dans les bois secs et les clairières au sol sablonneux assez acide. Ces deux ensembles d’exigences peuvent être remplis dans la plupart des jardins si l’on prend soin de surveiller l’arrosage, le drainage et le paillis.

Les lis qui aiment les conditions humides peuvent prospérer dans une terre à jardin enrichie de temps en temps de terreau de feuilles ou de « croustilles de cheval » bien pourries. Ils ont besoin d’au moins une demi-journée d’ensoleillement direct ou légèrement atténué, sinon ils n’atteindront pas leur taille maximale et risquent de ne pas fleurir. Les lis du Canada et du Michigan tolèrent le plein soleil à condition que le sol demeure humide et que la partie inférieure des plantes soit dans une zone d’ombre dense, comme au milieu d’une prairie luxuriante ou d’un framboisier. Les limites des lis superbes ne sont pas clairement établies. Assurez-vous que le sol qui entoure les bulbes ne risque pas d’être surchauffé par le soleil. Au Old Field Garden, nous avons constaté que les hautes herbes, les framboises et les fougères procurent l’ombre et la fraîcheur nécessaires, mais que n’importe quelle autre plante qui n’évince pas les lis peut aussi faire l’affaire. Nécessitant un sol beaucoup plus acide et sablonneux, les lis de Philadelphie sont peut-être plus délicats à établir dans un petit jardin, à moins qu’il y ait déjà un conifère sur place pour contribuer à l’acidification du sol. Nous avons observé que ces lis peuvent tolérer, et peut-être même apprécier, des périodes limitées de plein soleil, mais ils prospèrent également dans une ombre légère. L’important est de disposer d’un site assez sec et de maintenir l’alimentation des plantes en paillis acide.

Les lis doivent être plantés à la profondeur qui leur convient lorsqu’ils atteignent leur maturité – soit environ trois fois la hauteur des bulbes – puis être bien recouverts de paillis. Ils sont capables de s’enfouir dans le sol à la profondeur qui leur convient, mais ils sont incapables de remonter vers le haut. Si vous avez le moindre doute sur la profondeur des semis, il vaut mieux qu’ils soient trop peu profonds que trop profonds.

Nous vous recommandons d’espacer suffisamment vos lis les uns des autres. La première raison est d’ordre esthétique : lorsqu’elles sont matures, les fleurs ont une forme caractéristique qui n’est pas mise en valeur si elles sont trop proches d’autres plantes. « L’agglomération » des plantes peut créer un effet impressionnant, mais va à l’encontre de la beauté intrinsèque des fleurs individuelles.

La deuxième raison justifiant les espacements adéquats concerne la sécurité contre les prédateurs. D’après notre expérience, les souris adorent les lis du Canada, surtout au moment de la floraison. Elles scient la tige à la base, puis la découpent en sections au fur et à mesure qu’elles mangent les verticilles des feuilles. Et il y a une nouvelle menace : le criocère du lis qui frappe des populations sauvages de lis au Québec ainsi que des hybrides de jardin et est devenu si difficile à contrôler dans la région d’Ottawa que même des jardiniers chevronnés ont commencé à arracher leurs lis en désespoir de cause. La seule solution valable semble être de retirer ces coléoptères quotidiennement à la main. L’espacement des plantes les rend plus difficiles à localiser pour les prédateurs et facilite leurs soins.

Un positionnement judicieux de vos lis indigènes vous permettra de profiter de leur magnifique beauté : des fleurs rouge orangé flamboyant des grands lis superbes (une espèce plus méridionale) à celles des lis du Canada, qui vont du jaune citron à diverses teintes orangées.

  • Monocotylédone : Plante à fleurs qui ne contient qu’une seule feuille embryonnaire dans sa graine.
  • Verticille : Trois feuilles ou plus disposées en cercle autour de la tige.
  • Stolon : Branche horizontale située à la base d’une plante, qui s’étend à la surface du sol ou juste en dessous et produit de nouvelles plantes.

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