Étangs éphémères vitaux
Les étangs éphémères sont des milieux humides temporaires formés dans des dépressions du terrain, grâce à la pluie ou à la fonte printanière de la neige. Certains sont de la taille d’une flaque d’eau. D’autres, comme les puits naturels des prairies, sont relativement grands. Ces lieux détrempés de courte durée se dessèchent quelques jours après leur apparition, ou jusqu’à trois ou quatre mois plus tard. Pourtant, ils sont essentiels aux cycles de vie de nombreux batraciens et invertébrés.
La salamandre bistrée en péril et le crapaud pieds-de-bêche comptent tous les deux sur les étangs éphémères pour s’accoupler. Une foule d’autres espèces sauvages comme les minuscules anostracées transparentes et les araignées d’eau vivent également à temps partiel dans les étangs éphémères. Lorsque l’eau s’assèche, certains habitants s’en vont tout simplement ailleurs. Avec un peu de chance, les têtards seront devenus de petits crapauds, prêts à faire le saut à la prochaine étape de leur vie. La survie est une course contre la montre pour les habitants de ces étangs, mais l’absence de prédateurs, comme les poissons et les reptiles habitant dans les étendues d’eau permanentes, en vaut la peine.
Pour rendre le défi encore plus grand, ces habitats critiques disparaissent à cause de l’expansion des banlieues. Les grands étangs éphémères, comme les puits naturels des prairies, sont souvent considérés comme des terres inutiles et ils sont alors drainés et cultivés. Ailleurs, les étangs éphémères sont « améliorés» par le dragage et l’empoissonnement. Le bétail et les véhicules tout-terrain peuvent écraser les habitants de ces étangs et créer de la boue qui bloque les branchies des larves des salamandres et les têtards.
Les étangs éphémères ne sont pas protégés ni reconnus par le Système de classification des terres humides du Canada. Vous pouvez aider énormément ces bêtes aquatiques en vous renseignant sur ces endroits spéciaux et en sensibilisant le public. Adressez-vous à des naturalistes et à des biologistes pour obtenir plus de renseignements. Visitez un étang éphémère ce printemps. Préparez et distribuez des fiches de renseignements afin d’alerter les propriétaires fonciers, les promoteurs -constructeurs, les écoles et les groupes communautaires de l’importance de ces habitats.
Batraciens en péril!
Parmi les espèces de grenouilles, de crapaux et de salamandres au Canada, 17 sont en déclin. Les scientifiques ont noté un nombre alarmant de grenouilles difformes au Québec et croient que les pesticides agricoles en sont la cause. Peu importe où vous habitez, vous pouvez aider à résoudre ce mystère en signalant les difformités que vous avez observées chez les batraciens à la FCF.
Créez un milieu humide
Les milieux humides comprennent, parmi d’autres merveilles d’eau stagnante, marécages, marais, étangs, fondrières, tourbière s et glaisières. Une multitude d’espèces, passant du canard colvert au lézard d’eau, s’accouplent, pondent leurs œufs, éclosent, nagent, chassent et grandissent dans ces habitats. Les milieux humides servent de filtres en décomposant les eaux d’égout et les polluants, laissant le sol et l’eau propres. Les quenouilles et les scirpes absorbent les métaux toxiques comme le mercure et le plomb. Les milieux humides absorbent la pluie et la neige comme des éponges et aident à prévenir l’érosion et les inondations.
Chose étonnante, la création d’un mini-milieu humide dans votre cour d’école est facile. Cela vous permettra d’attirer une foule de bêtes mouillées et sauvages.
- Choisissez un endroit convenable. Le terrain de votre école pourrait déjà avoir un endroit détrempé qui ne sèche jamais complètement. Consultez le personnel d’entretien pour savoir si des dalots ou des tuyaux souterrains ont été installés pour drainer l’endroit «problème ». Si c’est le cas, demandez la permission de les faire enlever. Puis, laissez ce milieu humide créer ses merveilles.
- S’il n’y a pas d’endroit naturellement mouillé dans votre cour d’école, créez-en un. Si c’est possible, choisissez un endroit partiellement à l’ombre.
- Marquez le contour du milieu humide que vous désirez, vous servant d’une corde ou d’un tuyau d’arrosage. Les dimensions importent peu, selon l’espace disponible et l’énergie des bénévoles qui creusent l’endroit. Même un petit milieu humide ajoutera une diversité faunique surprenante.
- Enlevez le gazon et creusez un trou de 30 à 90 cm de profondeur.
- Garnissez le trou de plastique robuste. S’il pleut beaucoup dans votre région, percez des trous à plusieurs endroits dans la toile pour permettre un drainage lent. Si votre site est naturellement détrempé, la toile n’est pas nécessaire.
- Étendez 5 cm de cailloux au fond du trou ou sur la toile, puis 5 cm de tourbe humide et quelques mottes de gazon. Assurez-vo u s que la tourbe est humide au toucher lorsque vous ouvrez le sac. La tourbe sèche qui s’émiette ne donnera pas de bons résultats.
- Passons aux plantes. Utilisez toujours des espèces indigènes des milieux humides. Ne les cueillez pas dans la nature à moins qu’il ne s’agisse d’un chantier de construction. Autrement, achetez les plantes dans une pépinière réputée. Parmi les fleurs sauvages qui sont florissantes de santé le long des lisières des zones humides, citons la populage des marais, la lobélie du cardinal, l’iris printanier, la pontédérie et les gentianes d’Andrews et à calice. Vous pouvez aussi planter un ou deux arbustes adaptés à l’humidité comme le cornouiller stolonifère ou le bois-bouton commun, en bordure de votre petit milieu humide.
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