« Tout ce qui arrive à la Terre arrive aux enfants de la Terre. Si nous crachons sur le sol, nous crachons sur nous-mêmes. Nous savons ceci. La Terre ne nous appartient pas; nous appartenons à la Terre »
— Chef Seattle
Qu'est ce qu'un écosystème?
Un écosystème est une collectivité naturelle, et il peut exister n'importe où sur Terre. Il est formé d'éléments biotiques (vivants) et non biotiques (non vivants, de survie). Dans tout endroit, comme une forêt pluviale, un étang à grenouilles ou une cour d'école, les éléments biotiques (plantes et animaux) forment un écosystème avec les éléments non biotiques (le sol, les pierres, l'air et l'eau). Votre écosystème comprend la terre, l'air, l'eau, le soleil, la nourriture, la maison, les camarades de classe, les amis et la famille dont vous avez besoin pour vivre en bonne santé et heureux.
Le mot écosystème combine deux mots : écologie et système. Éco signifie habitat ou maison; système se rapporte à la façon interdépendante dont tous les éléments biotiques et non biotiques de la collectivité naturelle forment un tout, comme les morceaux d'un casse-tête énormément complexe.
Un écosystème peut être aussi vaste qu'une planète ou aussi petit que la paume de votre main. Une prairie de hautes graminées ou une forêt pluviale est un écosystème. Même votre peau est un écosystème : elle comporte des éléments biotiques (des organismes microscopiques comme des champignons, des bactéries et des acariens) qui dépendent les uns des autres, ainsi que des éléments non biotiques nécessaires à leur survie. D'autres exemples d'écosystèmes sont les montagnes, les marais, les prés et la toundra de l'Arctique. Le plus immense de tous est l'écosphère. Il comprend la surface de la planète, l'atmosphère, les continents, les océans et toute vie sur Terre.
Par diversité des écosystèmes on entend le nombre, la variété et l'étendue des écosystèmes sur Terre ou dans une zone géographique déterminée. Les écosystèmes existent sur un grand nombre d'échelles. L'écosphère comporte une multitude d'écosystèmes plus petits, certains rapprochés des autres mais indépendants, d'autres qui se chevauchent et d'autres encore qui existent au sein d'écosystèmes plus grands. Tous sont interdépendants, jusqu'au microsystème dans le ventre d'un moucheron.
Comme vous le verrez, les écosystèmes ne sont jamais immobiles : d'une façon ou d'une autre, ils changent constamment.
La différence entre un écosystème et un habitat
Un écosystème est-il synonyme d'un habitat faunique? Pas tout à fait. Lorsque nous parlons d'écosystème, nous nous intéressons aux éléments biotiques et non biotiques d'une collectivité naturelle et de leur mode d'interaction. Par contre, un habitat faunique répond aux besoins d'une espèce particulière et n'est qu'un segment d'un écosystème. Parmi ces besoins, signalons la nourriture, l'abri, l'eau et l'espace, qui doivent être organisés d'une façon unique pour permettre à une espèce quelconque de survivre. L'écosystème de votre cour d'école peut comporter une variété incroyable d'habitats, répondant tous aux besoins de divers animaux et plantes :
- La musaraigne cendrée se nourrit d'insectes et de vers dissimulés dans la couche de feuilles mortes.
- Les araignées attendent dans les coins sombres pour capturer des insectes dans les toiles filandreuses qu'elles tissent.
- Les vers de terre se glissent sous le sol, enrichissant et aérant la terre.
- Les chauves-souris font leur nid sous l'écorce dégagée des arbres.
- La tourterelle triste niche dans les branches de conifères.
- Les bourdons « bourdonnent » parmi les fleurs sauvages.
- Les écureuils font leur nid dans les chicots (arbres morts).
Les écosystèmes : une vision planétaire
Notre planète, vue de l'espace, révèle une sphère dynamique et magnifique, un écosystème planétaire composé d'océans, de nuages, de continents, de gens et d'au moins cinq millions d'autres espèces vivantes. C'est très clair que la Terre ne nous appartient pas; c'est nous qui appartenons à la Terre.
Aujourd'hui, nous sommes à un point tournant critique. Des gens du monde entier se rendent compte que nous devons prendre soin de notre système de survie. Nous ne sommes qu'une espèce parmi cinq millions, mais nous sommes une espèce très importante — contrairement aux autres espèces, nous pouvons contrôler l'influence que nous exerçons sur la Terre.
Profil d’un écosystème
Un étang de castors, ses berges et ses alentours foisonnent d'espèces sauvages durant l'été. Examinez un étang de castors, et vous verrez comment fonctionne un écosystème.
- Toutes les parties biotiques d'un écosystème ont besoin d'énergie, qui provient du soleil. Elles ont également besoin d'éléments non biotiques : sol, air, et eau. Vous n'avez pas besoin de chercher bien loin dans l'écosystème d'un étang de castors pour trouver ces éléments.
- Le sol, l'air et l'eau sont essentiels à la croissance des plantes. Vous trouverez beaucoup d'arbres comme des érables, des trembles, des peupliers et des bouleaux, de même que des plantes aquatiques, dans l'écosystème d'un étang de castors. Les plantes absorbent l'eau et les nutriments du sol, ainsi que le gaz carbonique de l'air. Grâce au processus de photosynthèse, les plantes utilisent l'énergie du soleil pour transformer l'eau et le gaz carbonique en matières organiques comme les hydrates de carbone ou glucides. Les plantes sont au cœur de la vie de tout écosystème parce qu'elles permettent aux animaux qui les mangent d'obtenir les éléments nutritifs de la terre et l'énergie du soleil. Les plantes produisent également de l'oxygène dont la plupart des organismes vivants, y compris l'être humain, ont besoin pour respirer.
- Après les plantes, le prochain maillon de la chaîne alimentaire appartient aux herbivores, ou mangeurs de plantes. Dans l'écosystème d'un étang de castors, on trouve notamment des cerfs, des orignaux, des wapitis, des campagnols des champs, une variété d'insectes et, bien sûr, des castors. Le castor mange l'écorce tendre des arbres comme le tremble et le peuplier, de même que des plantes aquatiques comme le roseau des étangs et le nénuphar.
- Viennent ensuite les carnivores, ou les mangeurs de chair, comme le couguar, le lynx et le carcajou. Les proies qu'ils recherchent sont des herbivores — y compris le castor — alors ils s'alimentent de plantes « de seconde main ». Ils empêchent les populations d'herbivores de se multiplier de façon incontrôlable. Les grenouilles, les crapauds, les serpents, les couleuvres, les hérons et les belettes sont d'autres carnivores de cet écosystème.
- Le plus formidable prédateur du castor est la loutre de rivière, qui peut se faufiler dans une hutte de castors. La loutre compte sur son voisin industrieux pour sa nourriture (les étangs sont d'excellents endroits pour aller à la pêche) et pour son abri (un terrier le long des berges ou une hutte de castors abandonnée). À son tour, la loutre de rivière est dévorée par le coyote ou le loup.
- Les omnivores mangent des plantes et des animaux. Parmi la faune omnivore de l'écosystème d'un étang de castors, signalons entre autres les oiseaux chanteurs, les oiseaux aquatiques, les tortues et les ours.
- Les décomposeurs — des milliards de bactéries et de champignons microscopiques — trop minuscules pour être observés à l'œil nu décomposent les plantes mortes et les tissus animaux. Ces organismes transforment l'azote et d'autres éléments du sol en nourriture que les plantes et les arbres peuvent absorber par leurs racines.
Il se passe beaucoup d'autres choses dans un écosystème. Les racines des arbres et des plantes empêchent le sol de s'éroder. Les oiseaux chanteurs et les campagnols des champs dispersent les graines. Les arbres fournissent de la nourriture, des lieux de nidification ainsi que des cachettes pour d'innombrables bêtes. Les abeilles et les papillons aident les plantes à se reproduire par le transport du pollen. Certaines bêtes reconnues comme étant des espèces clés — ayant un lien crucial avec beaucoup d'autres formes de vie — fournissent des habitats fauniques essentiels. Le castor est une espèce clé parce qu'il endigue des cours d'eau, créant de nouveaux étangs qui sont utiles à une variété de plantes, de batraciens, de reptiles, d'oiseaux et d'insectes. La biodiversité, ou la variété de choses vivantes qui dépendent les unes des autres pour survivre, maintient toute la collectivité ensemble. Les processus naturels, comme le feu, lient également ensemble les nombreuses parties d'un écosystème. Comme vous pouvez le constater, toutes les choses sont étroitement liées entre elles.
Nous sommes liés les uns aux autres
Nous avons été dur envers la planète Terre. Jusqu'à tout récemment, bon nombre d'entre nous considérions l'écosphère comme un approvisionnement sans fin de ressources. Nous ne nous sommes pas opposés à la disparition d'écosystèmes entiers comme des forêts de peuplement mûr, des cours d'eau, des lacs, des terrains marécageux et des Terres à hautes graminées.
Selon cette approche, la Terre appartient aux êtres humains. Des forêts sont rasées sans tenir compte de leur lien avec le sol, la faune qui y vit ou les cours d'eau qui les traversent.
Quelque part en cours de route, nous avons oublié une vérité fondamentale : notre survie dépend du sort de la Terre. Dans un monde ou des milliers d'espèces disparaissent chaque année, il existe un besoin urgent de comprendre que toutes les choses sont étroitement liées entre elles.
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