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Les plantes du Canada sont en danger



Sarah Coulber

La beauté naturelle de plusieurs régions du Canada les place aux premiers rangs du palmarès mondial. Si certains des espaces sauvages du pays ont conservé leur état originel, beaucoup subissent l’assaut de l’aménagement domiciliaire et commercial, de l’utilisation et du ruissellement d’herbicides et d’engrais, d’activités de cueillette ou de chasse illicites, ainsi que du va-et-vient de véhicules hors route. La dégradation, voire la perte d’habitat ainsi causée met en péril l’avenir de plus d’une espèce sauvage canadienne.

Nous vous présentons ci-après cinq espèces végétales du Canada auxquelles tant le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) que la Loi fédérale sur les espèces en péril (LEP) ont attribué le statut d’« espèce en voie de disparition ». Certaines d’entre elles bénéficient d’une protection juridique non seulement en vertu de la LEP mais également dans le cadre de lois provinciales sur les espèces en voie de disparition. Pour en savoir davantage sur ces espèces et d’autres espèces en péril au Canada, consultez le site registrelep.gc.ca.

 

 

 Photo : Mark Elderkin

Coréopsis rose
Coreopsis rosea
Répartition et habitat : Comté de Yarmouth, Nouvelle-Écosse, sur des rives lacustres, rocheuses ou sablonneuses.
Description : Cette plante vivace atteint une taille de 20 à 60 centimètres. Ses fleurs sont réunies en capitules composés, au centre, d’un grand nombre de petits fleurons jaunes, et en périphérie de plus grands fleurons « pétales » rose pâle.
Causes probables du déclin : Dans certains secteurs, la production hydroélectrique, l’aménagement des rives et les dommages infligés par les véhicules hors route ont fait disparaître les coréopsis roses.
Mesures bénéfiques que vous pouvez prendre : Visitez le site Web de l’Équipe de rétablissement de la flore de la plaine côtière de l’Atlantique en accédant au portail speciesatrisk.ca (en anglais). Vous y trouverez un guide de mesures de conservation qui présente une foule d’idées pour les propriétaires fonciers, une galerie de photos, ainsi que des renseignements sur des promenades accompagnées, l’étude suivie de la situation et d’autres sujets.
Protection actuelle : Protégé en vertu de la LEP et de la Loi sur les espèces en voie de disparition de la Nouvelle-Écosse.

 

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 Photo : Sarah Coulber

Oponce de l’Est
Opuntia humifusa
Répartition
: Les secteurs de la pointe Pelée et de l’île Pelée dans le sud-ouest de l’Ontario.
Description : Ce cactus bas à port étalé possède des rameaux plats et ronds, couverts d’épines. Ses grandes fleurs, jaunes ou jaune et rouge, tendent à apparaître au milieu de l’été.
Causes probables du déclin : Bien qu’on estime que certains facteurs naturels y sont pour quelque chose (l’érosion provoquée par les tempêtes, par exemple), les activités humaines, comme l’extraction illégale des plantes de leur milieu naturel pour un usage personnel, leur piétinement par les promeneurs qui s’éloignent des sentiers et le changement des processus riverains naturels par l’artificialisation des berges, ont vraisemblablement des répercussions sur les populations.
Mesures bénéfiques que vous pouvez prendre : Ne quittez pas les sentiers désignés et ne ramassez pas de cactus. Communiquez avec la Lake Erie Sand Spit Savannas Recovery Team à l’adresse vicki.mckay@pc.gc.ca pour obtenir plus de renseignements.
Protection actuelle : Protégé en vertu de la LEP et de la Loi sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario.


 

 Photo : Dulcie House
Barrens-Willow

Salix jejuna
Répartition
: Ce saule ne pousse que sur les landes de calcaire de la péninsule Great Northern, à Terre-Neuve, le long du détroit de Belle-Isle.
Description : Cet arbuste qui pousse au ras du sol atteint rarement une hauteur supérieure à cinq centimètres, mais ses branches peuvent avoir jusqu’à 40 centimètres de long. Ses feuilles sont reluisantes et enroulées vers l’intérieur. Un saule des landes possède soit des fleurs présentant les parties mâles, soit des fleurs présentant les parties femelles.
Causes probables du déclin : Les conditions climatiques de la région ont une incidence sur les populations du saule des landes, mais les être humains mettent sa survie en péril en endommageant son habitat par l’utilisation de véhicules tout-terrain ou autres, le déversement de déchets, l’exploitation de carrières et le dessèchement de bois. L’emmêlement de la plante dans les filets de pêche a également été un facteur, mais on observe maintenant une amélioration de ce côté grâce à des initiatives de sensibilisation.
Mesures bénéfiques que vous pouvez prendre : Communiquez avec le Limestone Barrens Habitat Stewardship Program, dont vous trouverez les coordonnées sur le site Web limestonebarrens.ca (en anglais), pour vous renseigner sur les excursions scolaires, les journées de nettoyage ou d’autres questions. Si vous voulez voir des saules des landes, visitez le Jardin botanique de l’Université Memorial, à St. John’s; des chercheurs y étudient cette espèce et d’autres espèces indigènes de Terre-Neuve.
Protection actuelle : Protégé par la LEP et la Loi sur les espèces en voie de disparition de Terre-Neuve-et-Labrador.

 

Photo : Adolf Ceska
Dense-floweredLupine

Répartition au Canada : Quelques sites près de Victoria à l’extrémité sud de l’île de Vancouver, en Colombie-Britannique.
Description : Cette plante annuelle peut atteindre une hauteur de 30 centimètres et porte des épis de fleurs de couleur blanche ou jaune pâle, semblables à celles des pois. Ses feuilles sont composées-palmées, c’est-à-dire que les folioles rayonnent du même centre vers l’extérieur, d’une manière qui rappelle la paume et les doigts d’une main. La plus grande partie de plante est couverte de trichomes.
Causes probables du déclin : L’amélioration foncière, le piétinement, l’érosion, la multiplication d’espèces étrangères envahissantes, l’aménagement paysager, le fauchage ou la tonte, ainsi que l’utilisation d’engrais sont tous considérés comme des causes du déclin de ce lupin. L’Équipe de rétablissement des écosystèmes des chênes de Garry indique : « Les écosystèmes indispensables à cette espèce et à d’autres espèces rares ne se retrouvent que dans un secteur restreint du sud-ouest de la Colombie-Britannique, dont moins de cinq pour cent présente encore un habitat presque intact. Plus de 100 espèces de plantes, de mammifères, de reptiles, d’oiseaux et d’insectes sont en danger d’extinction dans les écosystèmes des chênes de Garry et les écosystèmes connexes. » Plusieurs espèces, dont une autre espèce de lupin, sont déjà disparues. Deux autres espèces de lupins de Colombie-Britannique sont également classées parmi les espèces en voie de disparition.
Mesures bénéfiques que vous pouvez prendre : Prenez contact avec l’Équipe de rétablissement des écosystèmes des chênes de Garry, dont vous trouverez les coordonnées sur le site Web goert.ca (en anglais), pour vous renseigner sur les projets de restauration, les plantes indigènes propres à cet écosystème, un guide pratique de repeuplement illustré, et d’autres sujets encore.
Protection actuelle : Protégé en vertu de la LEP.

 


Cypripède blanc
Cypripedium candidum
Répartition
: Sud du Manitoba et de l’Ontario (disparu de la Saskatchewan).
Description : Cette vivace qui croît en bouquets peut atteindre une hauteur de 40 centimètres. Ses fleurs ovales, d’une couleur blanche parsemée de taches violettes tirant sur le rose, éclosent au printemps. Leur face supérieure aplatie présente une ouverture et rappelle la forme d’une pantoufle. Les pétales, à l’arrière-fond, vert et violet, ont une forme tordue. Les feuilles sont longues et ont l’aspect de très larges brins d’herbe.
Causes probables du déclin : Les aléas naturels, comme les gelées tardives du printemps, peuvent avoir une incidence sur les populations, mais la propagation de plantes envahissantes non indigènes, ainsi que la cueillette du cypripède blanc, sont considérées comme les principaux facteurs de son déclin.
Mesures bénéfiques que vous pouvez prendre : Bien qu’il n’y ait pas d’équipe officielle travaillant au rétablissement du cypripède blanc, vous pouvez communiquer avec le ministère de la Conservation du Manitoba (gov.mb.ca/conservation/wildlife/) ou, pour l’Ontario, avec Angela McConnell (Angela.McConnell@ec.gc.ca), du Service canadien de la faune.
Protection actuelle : Protégé en vertu de la LEP, de la Loi sur les espèces en voie de disparition du Manitoba et la Loi sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario.


Un grand merci à Mark Elderkin, Vicki McKay, Dulcie House, Chris Junk, Shyanne Smith, Madeline Austen et Angela McConnell pour leurs contributions inestimables.