Frappe des navires
Des études ont démontré de manière probante que lorsqu’une baleine se fait frapper par un bateau, peu importe la taille de celui-ci, elle souffre considérablement. C’est aussi simple que cela. Plus l’engin avance à grande vitesse, plus le traumatisme ressenti est élevé. C’est vers la fin des années 1800 que les collisions entre les baleines et les navires sont devenues problématiques, car la technologie a permis aux navires d’atteindre une vitesse supérieure à 13 nœuds. Le problème n’a été reconnu que dans les années 1950, avec des navires plus rapides et plus gros et l’augmentation exponentielle de la demande, mais peu de changements ont été apportés.
On parle aujourd’hui d’une crise. La plupart des blessures mortelles ou graves sont causées par des navires de plus de 20 mètres de longueur et voyageant à une vitesse d’au moins 14 nœuds. Des études ont démontré de manière probante que toute collision à une vitesse supérieure à 10 nœuds est susceptible de tuer. Une vitesse à 18 nœuds ou plus est assurément mortelle. La vitesse habituelle, même pour les plus gros navires en mer, atteint aujourd’hui 25 nœuds. Les baleines à fanons courent un plus grand risque d’être heurtées par les navires que les autres mammifères marins en raison de leur grande taille et du fait qu’elles passent beaucoup de temps à la surface à se nourrir et à se reposer et semblent en grande partie ne pas se rendre compte des navires qui approchent.
Alors que les chercheurs tentent de trouver des solutions technologiques pour l’avenir, l’intervention la plus fiable est et sera probablement toujours la séparation. Il s’agit d’éloigner les baleines et les navires les uns des autres en limitant la circulation maritime. Pour ce faire, il faut bien sûr connaître les endroits où se trouvent les baleines.
Leur emplacement est malheureusement difficile à prévoir et effectuer le suivi les baleines en direct n’est pas chose aisée.
Conclusion
Malgré les efforts importants déployés par le gouvernement du Canada pour réduire le nombre de blessures et collisions mortelles avec les navires commerciaux et d’autres navires, des baleines continuent de perdre la vie dans les eaux canadiennes. Les restrictions de vitesse et les voies navigables établies dans le golfe du Saint-Laurent ont aidé, mais ne suffisent pas. Si nous voulons que ces magnifiques animaux survivent, nous devons prendre des mesures plus radicales.
Le saviez-vous?
42%
Pourcentage approximatif de la faune marine en voie de disparition au Canada.
8
En 2020, on a dénombré seulement dix naissances de baleines noires de l’Atlantique Nord. Malheureusement, deux d’entre elles ont perdu la vie en raison de collisions avec des navires.
45,000
Le nombre de Canadiennes et Canadiens qui ont signé la pétition de 2020 exigeant un changement.
Ce que nous faisons
Modèle biophysique des collisions entre baleines et navires
En partenariat avec l’Université Dalhousie, la Fédération canadienne de la faune s’efforce de mieux comprendre l’impact que les navires de haute mer ont lorsqu’ils heurtent des baleines. L’objectif de ce projet est de déterminer le degré de blessures que subissent les baleines après une collision et de déterminer si la taille du navire a une incidence sur la gravité des blessures qui en résultent.
En utilisant des données historiques sur les collisions avec les baleines, nous avons créé un modèle biophysique interactif qui illustre le stress exercé sur les structures internes d’une baleine (p. ex. peau, graisse, os) par les navires et les blessures qui en résultent. Le modèle de la FCF fournit un outil aux scientifiques et aux gestionnaires pour mieux comprendre ce qui arrive à une baleine pendant et après une collision. Les renseignements produits par ce modèle peuvent nous proposer des limites de vitesse et appuient l’idée de conduire moins rapidement.
Évaluation de la probabilité de collisions entre baleines et navires
Le personnel de la FCF a mené une évaluation des risques de collision entre les navires et les baleines noires de l’Atlantique Nord dans le golfe du Saint-Laurent entre 2015 et 2023. L’étude a pris en compte trois types de risques : le risque de rencontre, le risque de mortalité et le risque cumulé de collision mortelle avec un navire.
De 2015 à 2023, le risque relatif qu’une baleine noire de l’Atlantique Nord croise un navire a globalement augmenté. Cette hausse est largement due à l’augmentation du nombre de navires dans les zones où les baleines sont susceptibles d’être présentes. Cependant, dans les zones où la présence de baleines a entraîné des restrictions pour les navires depuis 2020, la probabilité d’une collision avec un navire est passée de 23,2 % à 15,8 %.
Les chercheurs ont également évalué l’efficacité des réductions de vitesse. Bien que la vitesse moyenne des navires ait diminué, la réduction typique de deux à trois nœuds n’a pas été suffisante pour réduire de manière importante le risque de mortalité des baleines noires de l’Atlantique Nord. Dans la plupart des zones, la probabilité d’une blessure mortelle est restée élevée, proche ou supérieure à 70 %, et s’élevait à environ 60 % dans les zones de restriction. Pour les grands navires naviguant à 10 nœuds, la probabilité de causer une blessure mortelle est toujours de 81 %.
Le personnel de la FCF a évalué le risque global qu’une baleine rencontre un navire et subisse des blessures mortelles. Il a observé une tendance à la hausse entre 2015 et 2017, les risques les plus élevés ayant été enregistrés en 2022 et 2023. Si le risque cumulé a diminué dans les zones de gestion saisonnière et de restriction, c’est dans la zone de restriction que la baisse a été la plus importante, passant de 21,1 % à 13,9 %. Cependant, la légère réduction de la mortalité due à la baisse de la vitesse a été compensée par une augmentation du nombre de passages de navires. En conséquence, les mesures de gestion ont contribué à prévenir une augmentation importante du risque, mais n’ont pas réduit de manière significative la menace globale de collision avec des navires.
L’étude a également révélé que les navires de charge et les bateaux de pêche étaient les principaux contributeurs aux trois types de risque. Le risque était compris entre 35,6 % et 41,1 % pour les navires de charge, tandis que celui des bateaux de pêche représentait entre 23 % et 24,6 %. Les navires de plus grande taille, tels que les navires de charge, les navires de croisière et les pétroliers, contribuaient davantage au risque de mortalité en raison de leur taille et de leur vitesse. En revanche, les navires de plus petite taille, notamment les bateaux de pêche, les navires gouvernementaux/de recherche et les voiliers, jouaient un rôle plus important dans le risque de collision.
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