La menace
Les engins de pêche peuvent nuire à de nombreuses espèces d’animaux aquatiques, des baleines noires de l’Atlantique Nord aux tortues d’eau douce. Cela dit, il est important de noter que les pêcheurs à la ligne comme les pêcheurs commerciaux ne souhaitent pas nuire à la faune. Les pêcheurs commerciaux s’efforcent simplement de gagner leur vie tout en soutenant les acheteurs et les transformateurs de fruits de mer, les restaurants, et d’autres secteurs encore! De plus, les pêcheurs à la ligne comme les pêcheurs commerciaux ne sont pas inconscients de ces problèmes et la plupart reconnaissent la nécessité d’y remédier, dans l’intérêt d’une bonne intendance, d’une saine gestion des affaires et de l’assurance de la durabilité des ressources naturelles. Malheureusement, des accidents surviennent.
Les enchevêtrements
Les enchevêtrements, par exemple, sont l’une des plus grandes menaces que les engins de pêche représentent pour les animaux marins. Les otaries peuvent accidentellement s’emmêler dans les engins de pêche ou les débris, et ces accidents peuvent entraîner des lacérations, des infections et la mort par strangulation ou par famine. Un sort identique est réservé à de nombreux autres animaux, des tortues de mer aux phoques, en passant par les baleines et les oiseaux marins.
L’enchevêtrement représente également une grave menace pour les baleines noires de l’Atlantique Nord, gravement menacées de disparition. Environ 25 % de la population de baleines noires restante s’enchevêtre chaque année dans les engins de pêche commerciale, et 83 % portent des cicatrices dues à l’enchevêtrement dans des engins de pêche. Alors que certaines baleines réchappent de ces accidents avec quelques cicatrices mineures, d’autres sont condamnées à une mort atroce. Lorsque les baleines noires de l’Atlantique Nord s’enchevêtrent, elles risquent de se noyer ou de mourir de faim ou de blessures graves qui peuvent les faire souffrir pendant des mois avant qu’elles n’y succombent.
Mais les engins de pêche ne représentent pas seulement une menace pour les animaux marins. Des animaux d’eau douce comme des tortues peuvent également en être victimes. De nombreuses espèces de tortues d’eau douce comme les chélydres serpentines, les tortues géographiques, les tortues peintes, les tortues molles à épines et les tortues des bois sont attirées par les hameçons appâtés par des proies vivantes et peuvent se faire prendre accidentellement. Malheureusement, les tortues hameçonnées au niveau de la bouche ou qui avalent des hameçons risquent d’en périr. Et ces accidents s’ajoutent aux menaces qui pèsent sur les huit espèces de tortues d’eau douce du Canada, qui sont toutes en péril.
What CWF is Doing
Initiatives entreprises par la FCF Évaluation des risques d’enchevêtrement des baleines noires de l’Atlantique
- La FCF tente de comprendre les conséquences de la gestion de la pêche commerciale sur la conservation des espèces marines en péril. Ce travail fournira une base pour améliorer les décisions futures visant à promouvoir le rétablissement des espèces menacées. La FCF développe des méthodes pour prédire l’emplacement des baleines et de leurs menaces afin de guider une gestion permettant de réduire ces risques.
Efficacité des fermetures de la pêche au crabe des neiges dans le golfe du Saint-Laurent
Nos chercheurs ont mené une étude visant à déterminer dans quelle mesure les fermetures temporaires de la pêche ont contribué à protéger la baleine noire de l’Atlantique Nord entre 2018 et 2021. L’équipe a constaté que les fermetures réduisaient le risque d’enchevêtrement des baleines d’environ 62 % chaque année.
Risque d’enchevêtrement dans les pêcheries de homard dans les Maritimes
Après qu’une baleine noire de l’Atlantique Nord a été retrouvée enchevêtrée dans un engin de pêche au homard dans les eaux de la plateforme néoécossaise au Canada en 2023, les chercheurs de la FCF ont décidé qu’il était particulièrement important d’étudier les risques que la pêche au homard représentait pour la baleine noire de l’Atlantique Nord. L’orin vertical de bouée est considéré comme le facteur de risque le plus important pouvant entraîner l’enchevêtrement des grandes baleines. L’étude visait à compléter les travaux d’évaluation des risques pour les baleines noires de l’Atlantique Nord en évaluant spécifiquement le risque d’enchevêtrement lié à la pêche au homard dans les eaux canadiennes entre 2015 et 2021. Ils ont constaté que le risque d’enchevêtrement est plus élevé dans le golfe du Saint-Laurent que sur la plateforme néoécossaise et dans la région de la baie de Fundy. Tout au long de l’étude, le risque est demeuré stable entre 2015 et 2021. En 2021, le risque était le plus élevé en mai et en juin, ce qui correspond aux mois où la densité des orins de bouées était la plus forte. La FCF commence également à mener des études supplémentaires, notamment sur le risque d’enchevêtrement posé par les engins perdus, abandonnés ou rejetés (appelés engins fantômes). De plus, nous explorons comment différentes options de gestion peuvent avoir une incidence sur la réduction des risques (p. ex. la pêche avec des engins sans cordage plutôt que des engins de pêche traditionnels).
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Prêt de nouveaux équipements technologiques
- Financé par le Fonds d’adoption des équipements pour la protection des baleines (FEPB) de Pêches et Océans Canada, le programme de prêt d’équipement InnovPÊCHE a été développé par la Fédération canadienne de la faune en collaboration avec des partenaires de l’industrie de la pêche. L’objectif de ce programme consiste à collaborer avec des associations de pêche et des pêcheurs pour tester diverses adaptations d’engins de pêche, y compris des engins de pêche à cordes faibles et des dispositifs de pêche à la demande, ainsi que d’autres technologies et évaluer leur pertinence pour les activités de pêche. Les engins à cordes faibles sont équipés de cordes à plus faible résistance à la rupture qui limitent les risques d’enchevêtrements et les engins de pêche à la demande permettent d’éliminer les lignes verticales laissées dans la colonne d’eau par le maintien des lignes de fond et des bouées sur le plancher océanique avec des casiers ou des chaluts. Cet équipement sera fourni gratuitement et les pêcheurs recevront une formation et un soutien continus tout au long des essais. À ce jour, ce programme a aidé 32 pêcheurs à attraper plus de 340 000 livres de crabe des neiges à l’aide d’engins sans cordage.
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Un partenariats puissants
- Nous avons également établi un partenariat avec l’Université du Nouveau-Brunswick pour effectuer des relevés à l’aide de planeurs sur les grandes baleines et la présence d’agrégations de proies dans le golfe du Saint-Laurent. Les données recueillies par les scientifiques nous aideront à mieux prédire où les baleines apparaîtront et leurs activités dans ces zones.
Enfin, nous avons établi un partenariat avec l’Université Dalhousie et Sarah Fortune, titulaire de la chaire dotée de la FCF, qui mène d’importants travaux pour protéger les baleines dans les eaux canadiennes. Elle s’intéresse particulièrement à des zones clés telles que la baie de Baffin, le détroit de Davis et le golfe du Saint-Laurent, où elle utilise les dernières technologies pour s’attaquer à des problèmes urgents en matière de conservation et aider à orienter les décisions politiques.
Mme Fortune utilise des radio-émetteurs de suivi et des drones spéciaux pour suivre les mouvements des baleines, ce qui nous aide à comprendre comment celles-ci sont touchées par des facteurs tels que les changements climatiques et l’activité humaine. Elle collabore également avec des partenaires, notamment l’Université du Wisconsin, afin d’étudier l’alimentation des baleines en prélevant des échantillons sous l’eau et en cartographiant leurs sources de nourriture. Son travail est soutenu par Recherche et développement pour la défense Canada (RDDC) et comprend l’utilisation de sonars et de microphones sous-marins pour étudier l’incidence du bruit océanique sur le comportement des baleines.
Unification des réseaux d’intervention d’urgence pour les animaux marins
- L’Alliance canadienne des réseaux d’urgences pour les animaux marins (ACRUMM) unifie et soutient les réseaux régionaux d’intervention d’urgence pour les animaux marins du Canada, afin d’encourager le partage des expertises et des ressources, et de combler les lacunes critiques dans le fonctionnement continu des réseaux. L’ACRUMM est présidée et coordonnée par la Fédération canadienne de la faune et est régie par des représentants de chaque organisation régionale : Terre-Neuve-et-Labrador; Provinces maritimes; Québec et Colombie-Britannique; ainsi que représentant du ministère de Pêches et Océans Canada (MPO).
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Offre de ressources de sauvetage des tortues hameçonnées aux pêcheurs à la ligne
- La FCF a créé des affiches informant les pêcheurs à la ligne de la procédure à suivre en cas de pêche accidentelle de tortues. Elles fournissent quelques conseils sur ce qu’il faut faire ainsi que les coordonnées de centres de réhabilitation de la faune qualifiés pour libérer les tortues hameçonnées. À ce jour, nous avons créé des affiches pour le Québec, l’Ontario, le Manitoba et la Colombie-Britannique.
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Récompenser des jeunes pour la réutilisation d'articles de pêche en plastique
- En 2023, Natalie McIntosh a reçu le Prix jeunesse Wade Luzny pour son travail de réutilisation d'équipements de pêche abandonnés. Les profits de la vente de ses produits créatifs dans sa boutique Etsy, Nautical Waters, sont remis à la cause.
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Finding the Whales
- We have also partnered with the University of New Brunswick to conduct glider-based surveys of large whales and presence of prey aggregations in the Gulf of St. Lawrence. The data scientists collect will help us to better predict where whales will appear and what they are doing in these locations.
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Expansion vers la côte Ouest
- Nous avons récemment étendu nos efforts de conservation des baleines à la Colombie-Britannique grâce au nouveau programme BC Whales. Cette initiative vise à reproduire une grande partie du travail que nous effectuons sur la côte Est, mais en ciblant les espèces du Pacifique. Jusqu’à présent, nous avons commencé des évaluations préliminaires des risques d’enchevêtrement afin d’identifier les zones à haut risque pour les baleines grises et les baleines à bosse. Nous établissons également des relations avec les pêcheurs et avons effectué environ 90 heures d’essais en mer pour tester différents types d’engins. De plus, nous avons commencé à traiter les données du système d’identification automatique (SIA) afin d’analyser l’activité des navires.
Trouver les baleines
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Mme Fortune utilise des radio-émetteurs de suivi et des drones spéciaux pour suivre les mouvements des baleines, ce qui nous aide à comprendre comment celles-ci sont touchées par des facteurs tels que les changements climatiques et l’activité humaine. Elle collabore également avec des partenaires, notamment l’Université du Wisconsin, afin d’étudier l’alimentation des baleines en prélevant des échantillons sous l’eau et en cartographiant leurs sources de nourriture. Son travail est soutenu par Recherche et développement pour la défense Canada (RDDC) et comprend l’utilisation de sonars et de microphones sous-marins pour étudier l’incidence du bruit océanique sur le comportement des baleines.
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Ajoutez votre voix
Le Comité permanent des pêches et des océans se réunira bientôt. À la Fédération canadienne de la faune, nous croyons que la Loi sur les pêches doit être plus efficace pour protéger l’eau et la faune.
La faune du Canada ne peut pas parler pour elle-même; c'est donc à nous de le faire. Nous vous demandons d'ajouter votre voix à la nôtre aujourd'hui. Faites savoir au Comité permanent des pêches et des océans que nos cours d'eau et nos espèces sauvages vous tiennent à cœur.
Engagez-vous à rendre les activités de pêche plus sécuritaires pour la faune.
Si vous pratiquez la pêche récréative :
Ils sont plus faciles à retirer si vous attrapez une tortue.
Étant donné que tout hameçon pris dans la bouche d’une tortue est difficile à retirer, vous devez amener celle-ci à un centre de réhabilitation. Si tout hameçon pris dans les palmes des pattes peut être simple à enlever, tout objet coincé dans la bouche doit à tout prix être pris en charge par un centre compétent.
Ne jetez jamais des lignes ou des filets de pêche dans l’eau. Ces engins de pêche présentent un risque d’enchevêtrement, de mutilations, de blessures ou même un risque mortel pour les animaux sauvages, qu’il s’agisse d’oiseaux ou de poissons. Assurez-vous de récupérer votre équipement et de l’éliminer correctement, sur la terre ferme.
À propos de vous :
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