Feb 4, 2019
« Selon les plus récentes évaluations réalisées au Mexique, 14 colonies de monarques hivernants ont occupé une aire totale de 6,05 ha de la forêt d’oyamels, explique Carolyn Callaghan, biologiste responsable de la conservation pour la faune terrestre à la Fédération canadienne de la faune. Cela représente une augmentation de 144 pour cent par rapport aux résultats de 2018 et la plus vaste zone enregistrée depuis 2006. »
Selon elle, cette augmentation est une bonne nouvelle pour une espèce qui a connu un déclin d’environ 90 pour cent depuis les années 1990. Cette tendance décroissante a mené à l’évaluation du monarque comme espèce en péril au Canada par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) en 2016. On pense que l’augmentation observée est due aux conditions météorologiques favorables pour tout l’Est au printemps, en été et en automne 2018. Elle pourrait aussi être due en partie aux efforts considérables et déployés à grande échelle par les É.-U. pour rétablir des milliers d’hectares de territoire au moyen d’asclépiade et de plantes mellifères.
« Ce résultat fort nécessaire et prometteur indique que le monarque a effectivement connu l’année favorable que beaucoup d’entre nous ont observée dans le sud du Canada. Cependant, des millions d’hectares d’habitat du monarque ont disparu dans les dernières décennies en raison de l’augmentation de l’utilisation d’herbicides, des changements en agriculture et des différents aménagements du territoire. Si nous voulons que les tendances positives se poursuivent pour la population des monarques, le Canada doit contribuer en améliorant son habitat à l’échelle du paysage. »
Une récente étude réalisée à l’aide d’isotopes stables a démontré qu’un pourcentage considérable des monarques hivernants au Mexique proviennent du sud du Canada. Or, selon Mme Callaghan, le Canada accuse un grave retard dans ses efforts de rétablissement de cette espèce en difficulté.
« La FCF et ses partenaires dévoués déploient tous les efforts pour améliorer et accroître l’habitat du monarque dans le sud de l’Ontario, explique-t-elle. Nous souhaitons étendre la portée de notre projet pilote afin de restaurer une plus grande partie du réseau migratoire du sud du Canada. »
Contrairement à l’augmentation prometteuse pour la population de l’Est, les études sur l’hivernage de la population migratoire de l’Ouest dans la région côtière de la Californie ont rapporté des pertes dévastatrices pour cette population de moindre envergure à la fin de l’automne 2018. Les estimations de la population, qui n’a jamais été aussi faible, ont indiqué un déclin de 86 pour cent par rapport au creux déjà historique enregistré en 2017. Dans l’Ouest, on croit que la sévérité des feux incontrôlés et des sécheresses dans toute la région a joué un rôle dans ce déclin.
En collaboration avec des organismes partenaires, le Fonds mondial pour la nature (WWF) du Mexique effectue une évaluation annuelle de la forêt d’oyamels depuis 1995.
Pour plus d’information sur le monarque et sur les façons de l’aider, visitez le site de la Fédération canadienne de la faune.
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